Respect des femmes : les infamies oubliées de la République
La semaine dernière, dans une cage d’escalier à Morsang-sur-Orge, dans l’Essonne, une adolescente a été violée. Ce fait-divers n’est ni une première, ni hélas ! on ne peut que le déplorer, un crime qui ne reproduira pas.
Que les salopards soient deux autres adolescents n’est également pas exceptionnel… et bien évidemment, « n’excuse rien (…) Le respect des femmes doit s’appliquer à tous les âges et à tous les territoires de la République », a fort justement déclaré la secrétaire d’État Marlène Schiappa en dénonçant par ailleurs une « vidéo abjecte » car les voyous ont filmé et diffusé les images de leur « exploit » sur les réseaux sociaux, ce qui a permis de les identifier (« Ça nous a bien aidé », a reconnu les enquêteurs ; on veut bien les croire)… mais qui a tout autant permis d’identifier l’adolescente.
Leur victime aura donc subit, outre le traumatisme des violences sexuelles, celui de l’humiliation de l’exhibition de son tourment sur cette nouvelle place publique, désormais incontournable pour tous ceux de son âge.
Certains considèreront aujourd’hui comme une « nouveauté » la volonté des criminels de faire connaître leur acte dans l’intention d’en retirer auprès de leurs pairs une évidente admiration. Autrefois au moins, les salauds avaient la pudeur de cacher leurs méfaits, diront-ils…
Est-ce certain ? Songeons aux malheureuses, accusées à tort ou à raison de « collaboration à l’horizontale » avec l’Occupant durant la dernière guerre mondiale : beaucoup ont été photographiées ou filmées lors de leur exhibitions nues à travers les rues ou lors de leur « tonte » par des Résistants de la 25e heure…
« Les braves sans-culott’s et les bonnets phrygiens
Et les bonnets phrygiens
Ont livre sa crinière à un tondeur de chiens
A un tondeur de chiens… » (Georges Brassens, « La Tondue »).
On ne se rappelle guère de ministre, à l’époque, qui ne s’en soit trop publiquement indigné… Une époque où régnait alors le « vae victis ». De telles infamies étaient tolérées et le respect des femmes ne s’appliquait, alors « ni à tous les âges, ni à tous les territoires de la République. »
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