Une actualité éditoriale sur la Contre-Révolution
Ancien rédacteur à la Nouvelle Revue d’Histoire et auteur d’ouvrages sur les hérésies, Pierre de Meuse s’attaque à un continent historiographique, politique et culturel immense : la Contre-Révolution. Dans Idées et doctrines de la Contre-révolution (préface de Philippe Conrad, Éditions DMM, 2019, 410 p., 23,50 €), l’ancien militant passé par l’Action Française examine à partir de nombreuses sources l’histoire et la postérité de cet univers intellectuel.
Écrit avec une plume alerte et sans le moindre jargon universitaire prétentieux, Pierre de Meuse convient que « le terme de Contre-révolution est l’un des plus ambigus du langage de la politique, ce qui le rend difficile à utiliser, car son sens est étroitement dépendant de son contexte ». Ainsi constate-t-il que « les doctrines contre-révolutionnaires sont diverses dans leurs fondements et leurs postulats, elles se combattent quelquefois entre elles, elles empruntent des raisonnements à leurs adversaires et surtout elles connaissent dans leurs propositions de graves contradictions, et même de lourdes apories, dont certaines sont détectées par leurs contradicteurs, et face auxquelles les réponses proposées ne sont jamais définitives. Ces contradictions internes sont en grande partie à l’origine de l’échec de la praxis contre-révolutionnaire, parce qu’il est impossible de réussir en voulant des choses contradictoires. »
Le concept de Contre-révolution qui recouvre en partie les notions de traditionalisme, de réaction, voire de conservatisme, s’adapte au gré des réflexions de ses différents auteurs. Certes, le contre-révolutionnaire adhère à un ordre social organique, communautaire et hiérarchisé organisé autour d’une vision sacrale de l’existence. Il n’empêche que dans les faits, cette unité théorique éclate quand on se penche sur les écrits d’Edmund Burke, de Joseph de Maistre, de Louis de Bonald ou de Charles Maurras.
Si Pierre de Meuse met bien en évidence le phénomène d’attraction et de répulsion entre la Contre-révolution et le romantisme, on peut regretter qu’un autre chapitre consacré aux relations entre le nationalisme et la Contre-révolution soit parasité par le maurrassisme sous-jacent de l’auteur. N’écrit-il pas : « Quand le nationalisme commence à s’exprimer, il est bien un produit de la tradition, mais ne s’exprime pas en conformité avec les voies traditionnelles, et c’est déjà là toute l’ambiguïté du nationalisme » ?
S’il n’évoque que deux fois le chancelier Bismarck, ce symbole de contre-révolutionnaire offensif ou de « révolutionnaire au nom des principes traditionnels », dont une fois par un grave contresens (Bismarck s’opposait à l’annexion de l’Alsace – Lorraine comme il s’était opposé à l’annexion de la Silésie autrichienne), l’auteur ne mentionne jamais ce modèle de contre-révolutionnaire que fut le chancelier autrichien Metternich, père de la Sainte-Alliance.
Pierre de Meuse examine bien en revanche les recoupements possibles entre la Contre-révolution et certains courants du libéralisme ainsi qu’avec la démocratie chrétienne. Cette dernière procède du ralliement au monde moderne des catholiques sociaux à l’origine corporatistes. L’auteur rappelle que Joseph de Maistre soutenait le libre-échangisme commercial au contraire de Louis de Bonald plutôt favorable à un revenu universel minimum. Il mentionne aussi quelques tentatives plus ou moins maladroites de compromis entre une certaine Contre-révolution et des écoles libérales (les « Autrichiens » avec Hayek et von Mises, les « néo-marginalistes » de Léon Walras et de Vilfredo Pareto, voire les ordo-libéraux avec Wilhelm Röpke).
Cependant, ne gâchons pas notre plaisir de savourer un pareil ouvrage. Outre un « Tableau chronologique des œuvres contre-révolutionnaires », ce livre s’achève avec un « Bref dictionnaire biographique » de quelque cinquante-deux pages qui complète utilement l’ensemble des démonstrations. Fruit d’un travail considérable, cette étude mérite dès à présent de figurer en bonne place dans toutes les bibliothèques de France, de Navarre et d’ailleurs.
Bonjour chez vous !
EuroLibertés : toujours mieux vous ré-informer … GRÂCE À VOUS !
Ne financez pas le système ! Financez EuroLibertés !
EuroLibertés ré-informe parce qu’EuroLibertés est un média qui ne dépend ni du Système, ni des banques, ni des lobbies et qui est dégagé de tout politiquement correct.
Fort d’une audience grandissante avec 60 000 visiteurs uniques par mois, EuroLibertés est un acteur incontournable de dissection des politiques européennes menées dans les États européens membres ou non de l’Union européenne.
Ne bénéficiant d’aucune subvention, à la différence des médias du système, et intégralement animé par des bénévoles, EuroLibertés a néanmoins un coût qui englobe les frais de création et d’administration du site, les mailings de promotion et enfin les déplacements indispensables pour la réalisation d’interviews.
EuroLibertés est un organe de presse d’intérêt général. Chaque don ouvre droit à une déduction fiscale à hauteur de 66 %. À titre d’exemple, un don de 100 euros offre une déduction fiscale de 66 euros. Ainsi, votre don ne vous coûte en réalité que 34 euros.
Philippe Randa,
Directeur d’EuroLibertés.
Quatre solutions pour nous soutenir :
1 : Faire un don par virement bancaire
Titulaire du compte (Account Owner) : EURO LIBERTES
Domiciliation : CIC FOUESNANT
IBAN (International Bank Account Number) :
FR76 3004 7140 6700 0202 0390 185
BIC (Bank Identifier Code) : CMCIFRPP
2 : Faire un don par paypal (paiement sécurisé SSL)
Sur le site EuroLibertés (www.eurolibertes.com), en cliquant, vous serez alors redirigé vers le site de paiement en ligne PayPal. Transaction 100 % sécurisée.
3 : Faire un don par chèque bancaire à l’ordre d’EuroLibertés
à retourner à : EuroLibertés
BP 400 35 – 94271 Le Kremlin-Bicêtre cedex – France
4 : Faire un don par carte bancaire
Pour cela, téléphonez à Marie-France Marceau au 06 77 60 24 99