Les femmes du Tiers Monde payent la lâcheté des Occidentaux
Par Anne Lauwaert.
Les agressions sexuelles de la saint Sylvestre ont explosé comme un coup de tonnerre malgré les années de mises en garde, de livres, de témoignages.
Ayaan Hirshi Ali avait dénoncé l’islam dans son livre “Ma liberté”, le mannequin Waris Dirie au sujet des mutilations génitales dans “Filles du désert”, Souad les crimes d’honneur dans “Brulée vive, une victime de la loi de hommes” Jean Sasson avec « Princesse » et “Filles d’Arabie” ainsi que Rajaa Alsanea dans “Les filles de Riyad” décrivent le sort des femmes en Arabie Saoudite; dans “Pavillons lointains” MM Kaye raconte le sutee, cette tradition indienne de brûler vives les épouses sur le bûcher de leur défunt mari. “Que tu puisses être la mère de 100 fils” de Elisabeth Bumiller est un reportage parmi les femmes indiennes dans lequel il apparait que, souvent, il vaut mieux être tuée à la naissance que vivre une vie de femme. La presse indienne dénonce régulièrement les “kitchen accident” qui sont des “dowry murder” soit des homicides, camouflés en explosion du poêle à pétrole, dans lesquels la belle-fille est aspergée d’essence et brûlée vive pour que le fils, veuf, puisse se remarier et encaisser une autre dot. La journaliste Irshad Manji plaide depuis des années pour une réforme de l’islam – des filles de 11-18 ans sont louées à des riches Arabes pour l’été…
Des dizaines de livres dénoncent la violence faite aux femmes. Un des derniers en date (2015), « Headscarves and hymens » (« Foulards (islamiques) et hymens, pourquoi le Moyen Orient a besoin d’une révolution sexuelle ») de Mona Eltahawy. Quelques extraits :
Quand à 90 % des femmes :
– on coupe les organes génitaux extérieurs, au nom de “la pureté”
– quand elles sont soumises aux humiliants “test de virginité” il n’est plus temps de se taire.
Des fillettes de 8 ans défoncées par leur mari quadragénaire meurent exsangues pendant leur nuit de noces
Les autorités interdisent aux femmes de conduire la voiture parce que cela fait “des dégâts aux ovaires”.
Le corps de la femme est une psychose, elle ne doit pas être vue, ni entendue, même sa voix est une tentation
Les tests de virginité imposés par la police et les militaires constituent des viols quand le médecin introduit son doigt dans l’ouverture vaginale à la recherche de l’hymen intact Le mélange toxique entre culture, religion, politique, gouvernement militaire est le dénominateur commun de l’oppression des femmes
Une femme trainée au commissariat y est sodomisée avec un pied de chaise, une autre est violée avec un couteau, l’auteur est violée par les forces de sécurité et frappée au point de lui casser un bras et une main; il n’y a pas un centimètre de son corps qui n’a pas été palpé.
Peu de femmes osent dénoncer, à cause de la honte et de la pression de la famille.
La haine systématique envers la femme la réduit, à peu de chose près, à son voile islamique et à son hymen. Il est évident que les islamistes ont réussi le contrôle social dans toute la région.
Bref, le fond de ces 238 pages de dénonciation se résume en ceci : « Les libéraux occidentaux ne comprennent pas l’impérialisme culturel qu’ils pratiquent quand ils taisent les critiques contre la misogynie – Quand des Occidentaux se taisent “par respect” des cultures étrangères, ils soutiennent les éléments les plus conservateurs de ces cultures. Le relativisme culturel est autant mon ennemi que l’oppression contre laquelle je me bats dans ma culture et dans ma religion – Le voile, que ce soit l’hijab ou le niqab est le drapeaux blanc levé pour signaler notre capitulation aux islamistes et à leur conservatisme. »
Mona Eltahawy démontre encore une fois que tolérer les manifestations soi-disant culturelles comme les mutilations génitales ou le voile islamique signifie être complices de la misogynie, des frustrations et de l’obsession sexuelle aux dépens des femmes.
Ce livre donne une idée du prix payé par des milliers de femmes parce que l’Occident se tait, “médicalise” les mutilations sexuelles ou même tolère la burqa dans l’espoir de remplir quelques chambres dans son hôtellerie…
Anne Lauwaert est un écrivain belge. Elle a écrit, entre autres, Les oiseaux noirs de Calcutta et Les raisins verts ou la déconvenue des migrants.