À l’approche des élections européennes l’UE prolonge ses pratiques de propagande par le biais de divers médias. Deux exemples récents méritent que l’OJIM jette un œil. Premier coup d’œil avec « Les Décodeurs de l’Europe ».
Le site « Les Décodeurs de l’Europe » , lancé en 2016 dans l’indifférence générale, vient d’être redéveloppé en mars 2019, en vue des élections européennes donc. Les dates sont intéressantes tant le nombre de sites de type « décodeurs » s’est multiplié autour de nous, posant question quant à l’indépendance des médias nationaux vis-à-vis de la Commission européenne. Avec Les décodeurs de l’Europe, on se croirait sur le site du Monde, y compris sur le plan esthétique.
Mis en œuvre sous l’égide de la Commission européenne, il est géré en France par la « Représentation de la Commission européenne », sise 288 bd Saint-Germain, ce qui permettra au moins à la majeure partie de nos concitoyens de découvrir qu’une telle « ambassade » existe, représentation d’un organisme tout sauf démocratique.
Son outil médiatique se présente pourtant comme un outil « démocratique » :
« Les élections européennes auront lieu le 26 mai en France. L’Europe, ses institutions, son fonctionnement, ses succès et ses insuffisances mais également ses valeurs fondamentales de démocratie, de solidarité, de non-discrimination, de tolérance et de pluralisme, autrement dit sa véritable « raison d’être » dans un monde changeant, seront au cœur des débats pendant les 2 mois qui viennent !
Pour permettre aux électeurs d’exprimer un vote « en connaissance de cause », il est essentiel que ce débat se construise sur des faits et sur la réalité de ce qu’est l’Europe aujourd’hui, de ce qu’elle fait et de ce qu’elle ne fait pas. La construction européenne fait l’objet de toute sorte d’idées fausses qui alimentent rumeurs ou fantasmes… Aujourd’hui, la lutte contre la désinformation est devenue une priorité collective pour les pays de l’Union européenne afin de préserver la qualité du débat public et au-delà, de garantir le bon fonctionnement de nos démocraties. »
Le slogan du site ? « Les Décodeurs de l’Europe : une norme européenne sur la taille des bobards ! ».
Une analyse du site « Les décodeurs de l’Europe » appelle plusieurs remarques
- son financement est produit par l’UE, autrement dit par les citoyens européens, dont bien peu semblent informés de son existence.
- il s’agit de lutter contre les « fake news », fausses rumeurs, informations, infox et autres modes de désinformation dont il est entendu qu’ils ne sont produits que par qui critique l’UE. De fait, la politique dans laquelle ce site s’inscrit participe au remplacement de la démodée reductio ad hitlerum par la complotite aiguë, laquelle touche tout avis contraire.
- Divisé en rubriques (actualités, économie, environnement, social, justice, institutions, vidéos), le site est une source très nourrie d’informations données de façon directe à partir d’une affirmation orientée et immédiatement mise en doute. Par exemple :
→ « l’Union Européenne n’est pas démocratique ! Vraiment ? »
→ « L’Europe coûte trop cher à la France ? Vraiment ! »
→ « L’Europe est submergée par les migrants ! Vraiment ?
→ « L’Europe encourage le dumping social ! Vraiment ?
→ « L’Europe impose 80 % des lois françaises ! Vraiment ? »
→ « L’Europe dicte sa politique économique à la France ! Vraiment ? »
On le voit, il s’agit de contrecarrer les opinions des mouvements politiques critiques de l’orientation politique actuelle de l’UE, en particulier la critique portée par les partis populistes de droite. Un tel média, à cette échelle et aussi engagé qu’une Pravda de type ancienne URSS.
Quand un site anti infox désinforme
Pénétrer dans les arcanes d’un exemple précis est encore plus intéressant, celui relatif aux migrations. Il se décline en réalité en trois parties, et c’est le plus fourni en informations, ce qui en soi est révélateur :
→ L’Europe ne serait pas submergée par les migrants
« Les images chocs des débarquements de migrants couplées aux déclarations de certaines personnalités politiques laissent à penser que l’Europe subirait un déferlement de migrants. Il n’en est rien. Si l’Europe a, en effet, connu un afflux de migrants important en 2015, avec plus d’un million d’arrivées, la situation est aujourd’hui stabilisée.
En accord avec ses valeurs, l’Union européenne a offert une protection à des milliers de personnes venues chercher refuge contre les guerres et les persécutions. Elle a sauvé des vies et démantelé des réseaux de passeurs. Le nombre d’arrivées en Europe est à son niveau le plus bas depuis cinq ans (150 000 en 2018). »
→ L’Europe ne serait pas une passoire
« Depuis le 7 avril 2017, les États membres sont tenus d’effectuer des vérifications systématiques via le Système d’information Schengen sur tous les citoyens de l’Union qui franchissent les frontières extérieures de l’UE, en complément des contrôles systématiques déjà effectués sur tous les ressortissants de pays tiers entrant dans l’espace Schengen. Ces contrôles ont été renforcés à la suite des attentats de novembre 2015 à Paris et en raison de la menace croissante que font peser les combattants terroristes étrangers.
Ces contrôles doivent toutefois s’opérer sans nuire à la fluidité des échanges, essentielle à la prospérité de l’Union. »
→ L’Europe ne comporterait pas tant de migrants que ce qui se dit
« Les statistiques produites par EUROSTAT sur les mouvements migratoires vers et depuis l’UE méritent d’être expliquées. Elles reflètent des réalités complexes : entre 2013 et 2017, il y a eu un peu plus de 9,3 millions de ressortissants de pays tiers qui se sont installés en Europe pour une « longue » durée (un an ou plus). Au total, il y a 22,3 millions de ressortissants de pays hors Union européenne qui vivent dans l’UE ; soit 4,4% de la population (…) C’est Malte, suivi du Luxembourg, qui accueille le plus de ressortissants étrangers en comparaison du nombre d’habitants total. En France, les ressortissants de pays hors Union européenne représentent 5,5 habitants sur 1000. »
Chacun appréciera le caractère plausible d’un tel « fait », lequel oublie volontairement que les migrants installés dans l’UE et leurs enfants sont aussi des immigrés et que des chiffres concernant la réalité de l’immigration en général dans cet espace politique seraient un fait bien plus utile que les statistiques fournies par Eurostat. Un banal exemple ? Si 5,5 habitants sur 1000 sont des migrants en France, alors ils sont seulement en moyenne 165 dans une ville préfectorale de 30 000 habitants, les fameuses villes de la France périphérique.
Quiconque passera dans une de ces villes comprendra combien ces chiffres sont à remettre en perspective, sans parler des métropoles.
Rappelons, pour conclure, que le site « Les décodeurs de l’Europe » dit justement avoir pour vocation d’éclairer les lecteurs sur des faits et permettre que chacun se fasse une opinion hors influences. Il n’est pas moins intéressant que ce média soit mis en œuvre par l’institution non démocratique par excellence qu’est la Commission Européenne. Un fait sur lequel « Les décodeurs de l’Europe » ne posent pas de question, n’emploient jamais l’expression « Union Européenne » mais uniquement l’expression géographique et culturelle Europe. Au moins, l’objectif politique immédiat n’est pas masqué.
Article paru sur le site de l’OJIM.
EuroLibertés : toujours mieux vous ré-informer … GRÂCE À VOUS !
Ne financez pas le système ! Financez EuroLibertés !
EuroLibertés ré-informe parce qu’EuroLibertés est un média qui ne dépend ni du Système, ni des banques, ni des lobbies et qui est dégagé de tout politiquement correct.
Fort d’une audience grandissante avec 60 000 visiteurs uniques par mois, EuroLibertés est un acteur incontournable de dissection des politiques européennes menées dans les États européens membres ou non de l’Union européenne.
Ne bénéficiant d’aucune subvention, à la différence des médias du système, et intégralement animé par des bénévoles, EuroLibertés a néanmoins un coût qui englobe les frais de création et d’administration du site, les mailings de promotion et enfin les déplacements indispensables pour la réalisation d’interviews.
EuroLibertés est un organe de presse d’intérêt général. Chaque don ouvre droit à une déduction fiscale à hauteur de 66 %. À titre d’exemple, un don de 100 euros offre une déduction fiscale de 66 euros. Ainsi, votre don ne vous coûte en réalité que 34 euros.
Philippe Randa,
Directeur d’EuroLibertés.
Quatre solutions pour nous soutenir :
1 : Faire un don par virement bancaire
Titulaire du compte (Account Owner) : EURO LIBERTES
Domiciliation : CIC FOUESNANT
IBAN (International Bank Account Number) :
FR76 3004 7140 6700 0202 0390 185
BIC (Bank Identifier Code) : CMCIFRPP
2 : Faire un don par paypal (paiement sécurisé SSL)
Sur le site EuroLibertés (www.eurolibertes.com), en cliquant, vous serez alors redirigé vers le site de paiement en ligne PayPal. Transaction 100 % sécurisée.
3 : Faire un don par chèque bancaire à l’ordre d’EuroLibertés
à retourner à : EuroLibertés
BP 400 35 – 94271 Le Kremlin-Bicêtre cedex – France
4 : Faire un don par carte bancaire
Pour cela, téléphonez à Marie-France Marceau au 06 77 60 24 99
Navigation de l’article
EuroLIbertés est le site de la réinformation européenne.