OTAN… suspends ton vol !
Le 4 avril 1949, les États-Unis, le Canada et dix pays d’Europe de l’Ouest fondent l’OTAN suite au Traité de Washington et au « Coup de Prague » des Soviétiques le 25 février 1948. Ce Traité d’assistance mutuelle pour la sécurité réciproque de ses signataires fut aussi la conséquence de la politique américaine inaugurée en 1947 du « containment », consistant à isoler l’URSS et à en endiguer les velléités impérialistes. La Guerre Froide recevait son acte de naissance.
Les Soviétiques répliquent le 14 mai 1955 par la création du Pacte de Varsovie regroupant l’URSS et les Républiques populaires d’Europe de l’Est dans une alliance militaire intégrée. Mais l’époque est dense et manifeste toutes les inquiétudes des uns et des autres. C’est ainsi que la création d’une « Communauté européenne de Défense » (CED) par la France, l’Allemagne, l’Italie et le Benelux, en 1952 constituait une tentative d’autonomisation de l’Europe par rapport aux USA même si la CED devait être intégrée dans le commandement de l’OTAN. D’ailleurs les USA soutiennent le projet avec comme condition un réarmement de l’Allemagne qui ne plaît pas à tout le monde. La mort de Staline en mars 1953 va infléchir la position des plus anticommunistes. Finalement rejetée en 1954 par la France et les voix conjuguées des Gaullistes et des Communistes, pour des raisons d’ailleurs distinctes, elle ne verra jamais le jour.
Récemment et actuellement le Traité de l’Union Européenne et le Traité de Lisbonne ont mis en œuvre une « Politique de sécurité et de défense commune » (PSDC) afin d’appuyer le caractère communautaire de la défense elle-même. Les principaux changements opérés par le traité de Lisbonne dans le domaine de la défense et de la sécurité sont notamment la possibilité de coopération renforcée et de coopération structurée permanente, et la création d’une Agence européenne de défense (AED).
Enfin, l’IEI (Initiative européenne d’intervention) existe depuis juin 2018. Elle concerne dix États membres de l’UE : l’Allemagne, la Belgique, le Danemark, l’Espagne, l’Estonie, la Finlande, la France, les Pays-Bas, le Portugal et le Royaume-Uni (malgré le Brexit). L’objectif de l’IEI est de créer, avec les pays membres « capables et volontaires », une structure militaire commune, pour fixer des objectifs et des priorités politiques communs sur lesquels les différents états-majors pourront travailler ensemble.
Mais les temps ont changé depuis la Guerre Froide et les initiatives européennes d’autonomiser la défense de l’Europe répondent à un retrait progressif des USA de ses préoccupations européennes. Les reproches assénés depuis trois présidents américains sur le manque de participation des 29 pays de l’OTAN (les USA financent l’OTAN à 75 % !) ainsi que l’extension de la zone d’intervention de l’OTAN hors d’Europe, éloignent l’UE d’un parapluie américain qui prend l’eau de toutes parts. Enfin l’attitude de l’Allemagne qui freine des quatre fers pour augmenter sa faible participation à l’OTAN n’arrange pas les choses. Mais les USA ont-ils vraiment besoin des débris militaires que l’Europe peut leur apporter en plus à reculons ?
Les USA semblent nettement avoir intégré le fait que la menace essentielle qui pèse sur le monde ne se situe plus dans un affrontement Europe/Russie mais s’est déplacée en Asie vers notamment une Chine de plus en plus inquiétante et une poudrière moyen-orientale qui gronde en permanence.
Que pèse l’IEI balbutiante dans une PSDC de simple coopération sans intégration face aux nouveaux enjeux de défense ? L’Europe est en réalité de plus en plus désarmée face à tous les dangers qui l’enserrent. Mais les dangers ont changé de nature et les dirigeants de l’UE n’en ont toujours pas pris conscience. Pas plus pour la défense de l’Europe que pour le reste.
Les 70 ans de l’OTAN célébrés aujourd’hui sont-ils un anniversaire ou l’annonce d’une mort programmée ? Décidément, l’Europe vieillit bien mal : les soixante ans des Traités de Rome créant une Europe financière jusqu’à la détruire lentement « fêtés » il y a deux ans sont maintenant complétés par les soixante-dix ans d’un OTAN moribond.
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