La mémoire est une faculté qui oublie. Et la mémoire collective n’est malheureusement pas mieux immunisée. Nombre de grands noms, de personnages de valeur ou d’hommes qui marquèrent leur époque ou du moins l’histoire des idées furent ainsi oubliés, victimes de l’érosion lente de notre faculté mémorielle sur laquelle se brisent les vagues de nouvelles informations, parfois sans importance. Pierre Clémenti, né François-Antoine Clémenti, fait partie de ces hommes dont le nom n’évoque plus rien, dont la vie et les idées ont été emportées par le courant de l’histoire. Peu subsiste de son œuvre, d’où l’intérêt de la réédition de sa brochure Qu’est-ce que le national-collectivisme ? par les Éditions Ars Magna.
Né à Paris d’un père corse, Clémenti se fit un nom dans le journalisme, et puis, sa vie bascula le 6 février 1934, jour où la France se leva contre les élites. Le mouvement était spontané, la colère bien réelle, mais n’avait pas de direction claire – gilets jaunes, l’histoire se répète. Les nationalistes et les communistes se retrouvaient dans la rue, guidés par « un désir violent de paralyser et de rejeter l’ensemble de ces parasites ». Mais les leaders faillirent et ne saisirent pas l’occasion qui leur était servie sur un plateau d’argent et dans les jours qui suivirent, les nationalistes furent récupérés par la droite parlementaire, les communistes par le Front populaire, la contestation ne deviendrait pas révolution, et plutôt que de se débarrasser du parlementarisme, « caricature ploutocratique de la démocratie », le mouvement fut coopté par le système. Leçon historique à méditer.
C’est pour éviter que ce genre de déraillement ne survienne encore que Clémenti fonda le 7 février, au lendemain des émeutes, le Parti français national-communiste, qui prendrait le nom de Parti français national-collectiviste.
Unir la gauche sociale et la droite nationale sous une même bannière. Inutile de dire que Barrès, Sorel et Proudhon servirent de guides intellectuels à ce nouveau mouvement politique que rejoignirent, certes, peu de militants, mais des hommes tant de gauche que de droite, tels Mathieu Degeilh, rallié plus tard au francisme, Guillain de Bénouville, qui sera député gaulliste, Robert Vallery-Radot, écrivain catholique et Georges Batault.
Le but de ce mouvement : offrir une synthèse typiquement française pour former une force capable de s’opposer au monde bourgeois, qui fait de l’or la seule valeur et qui rejette tout héroïsme, toute aristocratie réelle.
« Le socialisme est désormais, qu’on le veuille ou non, une chose allemande. Allemande dans la tradition, d’abord ; allemande dans le fait, ensuite, comme le fascisme est italien, comme le communisme est russe, comme le syndicalisme est espagnol, comme le marxisme est juif ».
La France devait donc trouver sa propre voie, le national-collectivisme.
Le mouvement publiera Le Pays libre, interdit un certain temps pendant la IIe guerre mondiale, puis Clémenti se joindra à la Légion des volontaires français, ce qui fit en sorte que son parti mourut en 1944 et qu’il dut prendre la fuite, condamné à mort à la Libération, avant d’être amnistié dans les années cinquante. Il écrira en 1954 La Troisième Paix et ralliera le Nouvel Ordre européen, puis l’Ordre nouveau. Clémenti restera fidèle à ses engagements jusqu’à son dernier souffle.
Aujourd’hui, il sonne comme une Cassandre qui a non seulement voulu éviter que les contestations légitimes ne soient cooptées par le système, mais il fut également un des prophètes du Grand remplacement, avant Powell, Le Pen ou Camus.
« La France sans les Français ne serait plus la France. Elle n’aurait plus qu’à disparaître », écrivait-il avant de rajouter que « ce qui menace la France par la dénatalité est aussi terrible que la perte de cinq guerres mondiales ».
Une dénatalité d’abord et avant tout causée par « l’égoïsme individuel ». Cassandre ton sort n’a malheureusement pas changé depuis la Grèce antique.
Au-delà de la gauche et de la droite, clivages incapacitants et divisant un peuple qui pourrait se lever, Clémenti a voulu rétablir le sens de l’héroïsme, du devoir et de l’aristocratie, pour fonder une nation forte, mais juste qui aurait protégé le faible, tout en permettant au fort de s’élever.
Pierre Clémenti, Qu’est-ce que le national-collectivisme, Ars Magna, 2019, 67 p. Pour commander ce livre, cliquez ici.
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Rémi Tremblay, éditeur du Harfang, collaborateur à plusieurs journaux (Présent, Livr’Arbitres, Council of Euro-Canadians et Alternative Right) ; il a déjà publié le livre "Les Acadiens : du Grand Dérangement au Grand Remplacement" et "Le Canada français, de Jacques Cartier au génocide tranquille" (avec Jean-Claude Rolinat) aux éditions Dualpha, en plus de biographies de divers personnages, notamment de Jacques Cartier. Il est le correspondant d'EuroLibertés au Canada.