Les violences et dégradations de plusieurs lieux en France – la place de la République à Paris n’est pas la seule à en avoir été victime – laissent présager un retournement de l’opinion publique à l’encontre du mouvement « Nuit debout »… et l’on sent déjà un certain essoufflement dans les rangs de ces manifestants, contrairement aux déclarations, certes attendues, mais dignes de la méthode Coué, de leurs leaders.
« Nuit debout » pourrait-il néanmoins perdurer, sous une forme ou sous une autre et, comme l’a déclaré à France24 l’un des organisateurs du mouvement à Lyon « prendre plus de pouvoir sur nos sociétés et nos vies », soit le rêve avoué de connaître un avenir comparable à celui des Indignés espagnols qui défrayèrent la chronique outre-Pyrénées voilà cinq ans ?
En mai 2011, des milliers d’Espagnols occupaient la Puerta del Sol à Madrid pour protester contre la crise économique qui frappait durement leur pays – plus durement qu’en France actuellement…
Cette année-là, sur fond de manifestations ininterrompues du printemps jusqu’à l’automne, le PP (Parti populaire, droite parlementaire) gagnait les élections de novembre 2011… et continuait, imperturbable ! la même politique de rigueur imposée par les instances européennes, que celle suivie par les socialistes du PSOE qu’ils avaient délogés du pouvoir.
Trois ans durant, le mécontentement continua de s’amplifier parmi les Espagnols et en 2014 naissait le parti Podemos qui fit son entrée dans toutes les institutions politiques du pays, mettant ainsi fin au bipartisme… Aux élections générales de 2015, Podemos remporta 46 sièges au Parlement et ses alliés 23 : ensemble, ils devenaient la troisième force politique espagnole…
Mais un an plus tard, après le vent malin qui a soufflé pour eux jusqu’alors, il semble désormais que s’annonce une tempête à venir… celle de la désillusion populaire : Podemos apparait en effet comme le principal responsable de l’actuel blocage institutionnel empêchant la formation d’un gouvernement.
« Une situation que les Espagnols semblent prêts à sanctionner. Selon les sondages, le parti de Pablo Iglesias perdrait au moins 20 sièges sur les 69 qu’il occupe actuellement au Parlement si de nouvelles élections législatives étaient organisées » (www.leparisien.fr).
Plus grave peut-être pour l’avenir de ce parti, le site Elconfidencial.com accuse le Centre d’études politiques et sociales (fondation qui donna naissance à Podemos) d’avoir reçu près de 6 millions d’euros entre 2003 et 2011 du gouvernement vénézuélien d’Hugo Chavez. Soit un financement parfaitement illégal.
Preuve que Podemos est bien devenu un vrai parti… comme les autres ! Pour le pire à défaut du meilleur !
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Directeur du site EuroLibertés. Ancien auditeur de l’Institut des Hautes Études de Défense Nationale, chroniqueur politique, éditeur (éditions Dualpha, Déterna, L'Æncre, Dutan et Atelier Fol'Fer) et auteur de plus d’une centaine de livres. Il a été sociétaire de l’émission « Bistrot Liberté » sur TVLibertés où il a également co-animé pendant plusieurs années avec Roland Hélie l'émission « Synthèse ». Derniers livres publiés : "Verbatim d'un délire sanitaire" (avec Bernard Plouvier) aux éditions Dualpha et "Jean Picollec l'atypique" aux éditions Synthèse nationale.