Le rouge est mis
Pendant qu’on passait la serpillière dans la cour du Louvre éclaboussée du sang de Concini, il y en avait un qui était bien embêté, c’était Richelieu.
L’évêque de Luçon, qui s’était fait remarquer comme porte-parole du clergé aux états généraux de 1614, était devenu aumônier de la reine mère, et il avait même été brièvement chargé des affaires étrangères. Eh oui ! Richelieu, futur défenseur implacable des prérogatives royales, avait commencé par faire partie de la bande à Concini. Il avait donc été enveloppé dans la disgrâce de la reine mère. Pas bon, ça. Comment se tirer de ce mauvais pas ?
Il tâcha de se faire discret, mais pas trop quand même, et mit à profit ses loisirs forcés pour œuvrer à réconcilier le roi et sa mère. C’est lui qui négocia entre eux le traité d’Angoulême (1619), que la reine mère déchira aussitôt. Il obtint encore son retour au conseil du roi (1621), sans autre but, bien entendu, que d’y revenir lui-même. Tout cela donna à Marie de Médicis l’idée (si toutefois dans son cas on peut parler d’idées) de se servir de Richelieu pour remplacer Luynes, le favori défunt, et reprendre ainsi barre sur son fils.
Elle parvint en 1622 à faire nommer Richelieu cardinal et à le faire entrer au conseil du roi en avril 1624. Trois mois plus tard, il en était le principal ministre. La reine mère finit quand même par se rendre compte que son fidèle conseiller s’était servi d’elle à son propre profit, et tenta de le faire évincer lors de ce qu’on a appelé la journée des Dupes (1630), à l’occasion de laquelle elle s’associa à la reine en titre, Anne d’Autriche, et au duc d’Orléans, frère du roi et alors héritier du trône. Touchante réunion de famille ! Mais, en dépit de son embonpoint, Marie de Médicis ne faisait pas le poids face à l’homme en rouge, et la dinde de la farce ne fut autre qu’elle-même.
Le cardinal resta donc principal ministre et la reine mère se retira de la cour. Las de ses intrigues, le roi l’incita à s’établir à Compiègne. Là, il ordonna aux gardes de se retirer pour la laisser s’échapper, ce qu’elle fit en 1631 en vue de se réfugier à Bruxelles et d’y plaider sa cause. C’était un piège : une fois réfugiée auprès des Espagnols, la reine fut déchue de son rang et privée de ses pensions.
Elle séjourna auprès de ses filles aux Pays-Bas espagnols, en Allemagne et en Angleterre, cherchant à constituer une « ligue des gendres » contre la France dont le seul résultat fut d’envoyer ses partisans à la Bastille, en exil ou sur l’échafaud, selon les cas. Elle finit par mourir dans le dénuement à Cologne, dans une maison prêtée par son ami Rubens.
Pendant ce temps, Richelieu menait à bien son programme, qu’on peut résumer ainsi : ruiner, rabaisser, réduire, et qu’il définit plus en détail dans ses Mémoires : « Ruiner le parti huguenot, rabaisser l’orgueil des grands, réduire tous les sujets en leur devoir et relever le nom du roi dans les nations étrangères au point où il devrait être ».
Comme toujours, cette manie d’écrabouiller tout contre-pouvoir au profit de l’autorité du roi et de semer la pagaille et la désolation à travers l’Europe a recueilli l’approbation sans réserve des historiens du XIXe siècle. Ils écrivaient pour les écoliers, futurs citoyens à qui il importe d’apprendre à obéir plutôt qu’à réfléchir.
Les chroniques de Pierre de Laubier sur l’« Abominable histoire de France » sont diffusées chaque semaine dans l’émission « Synthèse » sur Radio Libertés.
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