21 décembre 2018

Une Norvégienne et sa fille obtiennent l’asile en Pologne

Par Euro Libertes

Voilà un nouveau coup dur porté à l’image de la Norvège, après sa condamnation en septembre par la Cour européenne des droits de l’homme à cause des agissements de son « office de protection des droits des enfants », le Barnevernet. La semaine dernière, une mère norvégienne et sa fille d’à peine deux ans, Eira, poursuivies par le Barnevernet, ont obtenu l’asile en Pologne. Silje Garmo avait trouvé refuge dans la patrie de Jean-Paul II en mai 2017 quand elle s’était enfuie de son pays sur conseil de son avocat, alors que le Barnevernet s’apprêtait à lui prendre son deuxième enfant. La première tentative d’enlèvement par les fonctionnaires du Barnevernet avait eu lieu en janvier 2017 à la clinique où Mme Garmo venait d’accoucher par césarienne et ne pouvait se lever de son lit, mais avait été mise en échec grâce l’intervention des médecins et des sages-femmes et l’arrivée rapide de son avocat. La fille aînée de Silje Garmo, Froya, lui avait été retirée en 2015 au prétexte que Mme Garmo mènerait une vie « chaotique » et abuserait des analgésiques de type paracétamol. C’est pour cette raison que le Barnevernet a commencé à s’intéresser à sa fille cadette, Eira, dès l’étape de la grossesse !

Une fois arrivée en Pologne, la Norvégienne a pu bénéficier de l’assistance d’une association polonaise d’avocats et juristes, Ordo Iuris, déjà très engagée dans la défense contre le Barnevernet des familles polonaises émigrées en Norvège. Une demande d’asile a été déposée à laquelle l’office polonais des étrangers a répondu favorablement après enquête, car il a estimé que les droits fondamentaux de Silje Garmo et la petite Eira étaient effectivement menacés en Norvège au regard de la Convention européenne des droits de l’homme et notamment de son article 8 sur le respect de la vie privée et familiale. Pour obtenir l’asile, il fallait encore à cette famille un avis positif du ministre des Affaires polonais, dont le rôle est de dire si une telle décision serait dans l’intérêt de la Pologne.

Malgré le soutien actif de députés du PiS et du leader du parti nationaliste Mouvement national ainsi que d’autres personnalités et malgré la couverture médiatique du dossier en Pologne, en juillet le ministre Jacek Czaputowicz avait répondu défavorablement, estimant – à en croire les pièces du dossier divulguées par Ordo Iuris – que l’asile pourrait nuire aux relations politiques et économiques avec la Norvège. Les avocats d’Ordo Iuris ont alors exercé leur droit de recours devant le ministre en menaçant d’aller devant la justice administrative s’il le fallait. Il semblerait qu’il y ait aussi eu des interventions auprès du Premier ministre Mateusz Morawiecki et du leader du PiS Jaroslaw Kaczynski.

Quoi qu’il en soit, la semaine dernière le ministre des Affaires étrangères est revenu sur sa décision de juillet et a décidé d’accorder l’asile à Silje Garmo et sa fille. D’autres familles norvégiennes réfugiées en Pologne pourraient désormais être incitées à déposer à leur tour une demande d’asile (une autre demande est déjà en cours d’examen).

C’est la première fois depuis la Deuxième Guerre mondiale que des citoyens norvégiens obtiennent l’asile dans un autre pays européen, et c’est une nouvelle illustration de l’actuelle dérive totalitaire de l’ancien « monde libre ».

 Article paru dans les colonnes du quotidien Présent.

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