Steve Bannon le mal aimé
Il a permis à Donald Trump de vaincre ! Il a été présenté comme « l’homme le plus culte de Washington » (1) par un adversaire politique démocrate. Il a été un des « boss » du site Breitbart News, dont il a depuis démissionné. Il a compris que quelque chose se passait au sein des populations blanches (mais pas seulement) des États du centre américain, abandonnées par les politiciens et les « bobos » ultra-branchés des côtes Est et Ouest. Il cite du Charles Maurras et du Jean Raspail, et connaît bien les auteurs français de droite. Il a aidé la droite patriote américaine (la frange la plus conservatrice des Républicains) à être au centre des attentions des médias américains. Et il veut aider les peuples Européens à reconquérir le pouvoir dans leur pays.
Steve Bannon a un projet, un grand projet, celui de permettre à tous les peuples d’Occident, européens ou américains, de reprendre en main leurs destinées. Il est en train de créer un mouvement, appelé The Movement Fondation, dans le but d’aider les populistes des EUA (États-Unis d’Amérique) et des différents pays européens à conquérir le pouvoir. Une espèce de Think Tank populiste ? Il se pourrait bien, et son objectif serait d’aider à répandre les idées populistes.
Et pourtant, il est attaqué non seulement par les médias mainstream, mais aussi par une partie de la droite patriote… On l’attaque en affirmant qu’il serait là pour permettre à l’Europe de continuer d’être soumise aux intérêts américains, qu’il ne comprend rien à l’Europe car il est Américain et non Européen. Certains vont même jusqu’à dire qu’il est à la botte d’Israël (l’éternelle accusation de sionisme), ou qu’il veut une confrontation ouverte avec la Russie.
Ma foi ! je pense que cette analyse est par trop machiavélique.
Car Steve Banon aime l’Occident, il aime les États-Unis, mais aussi l’Europe, et particulièrement la France ! Le journal américain Politico a même parlé de « francophilie » (2). Il a puisé son idée de « pays légal » et « pays réel » chez Charles Maurras. Et comme en son temps Samuel Huntington, il considère que les EUA et l’Europe sont en train de subir une immigration qui risque d’être fatale : latino-américaine pour les uns, africano-arabe pour les autres. Il a même comparé l’immigration que l’Europe a subie en 2015 à celle du Camp des Saints (3).
Non, Steve Bannon n’est pas une marionnette envoyée par cette élite mondialiste qui domine Washington. Il est tout autant un ennemi de ces élites qu’un Victor Orban ou un Matteo Salvini. Steve Bannon fait partie de cette nouvelle élite intellectuelle américaine, souvent plus paléo-conservatrice (4) que Alt-Right (5), contrairement à ce que les médias veulent faire croire ! Des paléo-conservateurs critiques du mondialisme, critiques des interventions militaires américaines, critiques des GAFA (6), critiques des campus américains gauchistes, et qui veulent un vrai rapprochement avec l’Europe.
Nous tous, Nord-américains et Européens, notre alliance fera notre force. Voilà l’objectif de Steve Bannon. Il pense aux peuples (7), pas aux élites de Washington ou de Bruxelles… Il veut revenir aux Nations d’Occident d’avant la Première Guerre, fières, indépendantes, homogènes et puissantes. Qui pourra le condamner de simplement rêver d’une renaissance Occidentale ?
Notes
(1) voir l’article de presse du Figaro qui cite un article du journal américain Politico : Bastié, E. (9 mars 2017), Le Figaro, Le conseiller de Trump, Steve Bannon, lecteur du roman apocalyptique Le Camp des saints, http://www.lefigaro.fr/international/2017/03/09/01003-20170309ARTFIG00161-le-conseiller-de-trump-steve-bannon-lecteur-du-roman-apocalyptique-le-camp-des-saints.php
(2) Pour plus d’informations sur la francophilie de Bannon et les auteurs français qui l’ont inspiré, de Maurras à Jean Raspail, je vous renvoie à cet article (en anglais) du journal Politico : SYMONS, E (22 mars 2017) Steve Banon Loves France, POLITICO, https://www.politico.eu/article/steve-bannons-french-marine-le-pen-front-national-donald-trump-far-right-populism-inspiration/
(3) Idem.
(4) Terme qui désigne les conservateurs et ultraconservateurs américains adeptes d’un conservatisme plus traditionnel. Ils sont donc isolationnistes, fédéralistes, pour la famille, pour un protectionnisme économique, et favorables à un vrai rapprochement avec l’Europe, qu’ils voient comme un partenaire stratégique mais aussi civilisationnel. Ils défendent une lecture littérale de la Constitution Américaine (donc, pour le port d’armes), et contre l’immigration. Pour plus d’informations, je vous renvoie au site internet conservateur et paléo-conservateur www.theamericanconservative.com. Vous pouvez aussi lire le livre « State of Emergency : The Third World Invasion and Conquest of America » de Pat Buchanan (2006) sur l’immigration illégale et son impact négatif au niveau de l’économie, de la culture et de la politique.
(5) Alt-Right : un terme générique, plutôt fourre-tout, dans lequel on mélange des suprémacistes blancs, des néofascistes, des néonazis, le Ku Klux Klan (KKK), des néonationalistes, des milices paramilitaires, ou simplement une droite très patriote (mais démocratique et pas raciste). On ne peut pas vraiment parler d’idéologie alt-right, mais les nationalistes exacerbés (ou non) sont importants en son sein, et une partie des adeptes adopte des points de vue assez racistes, il faut le dire. Aux USA les politiciens de droite qui se préoccupent de l’immigration massive ou du racisme anti-blanc sont qualifiés de alt-right, comme ici en Europe on les qualifie de populiste. Je vous renvoie au livre suivant (en anglais) : MAIN, THOMAS J (2018), The Rise of the Alt-Right, USA, Brookings Institution Press.
(6) GAFA : Google, Amazon, Facebook, Apple, les géants du web nord-américain.
(7) Quand je parle de peuple, je reprends la définition que Michel Onfray en donne : « Le peuple c’est celui qui n’a pas le pouvoir et qui subit le pouvoir des politiciens et des médias. »
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