6 octobre 2018

Le retour des procès en sorcellerie

Par Fabrice Dutilleul

« Le droit, à l’ombre de l’antifascisme et de la Shoah,

(a) été absorbé par la nouvelle morale antidiscriminatoire

dite, par extension, antiraciste… »

(Entretien avec maître Éric Delcroix ; propos recueillis par Fabrice Dutilleul).

En cette période exacerbée de chasse aux sorcières (récemment, les campagnes de haine ou de censure contre Éric Zemmour, Michel Onfray, Alain Finkielkraut, etc.), il nous a paru important de publier cet entretien avec Maître Éric Delcroix, auteur du Théâtre de Satan (éditions L’Æncre).

Pourquoi le « Théâtre de Satan » ?

J’ai repris l’expression d’un universitaire, Robert Muchembled, pour désigner toute la fantasmagorie sidérante qui rendait possible les procès en sorcellerie (voyez, Les derniers bûchers, Ramsay, 1981). Même un penseur politique classique, découvreur du mécanisme de l’inflation monétaire, comme Jean Bodin, croyait aux sorcières, au point de commettre un abominable monument de superstition judiciaire, De la démonomanie des sorciers (1587). Or, malheureusement, de tels errements sont redevenus d’actualité, le droit, à l’ombre de l’antifascisme et de la Shoah ayant été absorbé par la nouvelle morale antidiscriminatoire dite, par extension, antiraciste…

Qu’est-ce à dire ?

À l’exemple du retour au droit archaïque des procès en sorcellerie qu’a été le grand procès de Nuremberg (1945-1946), notre droit, spécialement pénal, a cessé d’être rationnel et impartial. Jusqu’à la loi Pleven du 1er juillet 1972, en France, on était encore jugé en fonction de l’acte commis. Certes, il fallait un « élément intentionnel » – c’est-à-dire la conscience de l’acte, ce qui renvoyait à la seule question « le sujet a-t-il voulu l’acte ? » – criminel. Désormais, avec les lois Pleven et celles qui s’en sont suivies, la question est de plus en plus « pourquoi a-t-il voulu l’acte ? », c’est à dire le mobile du sujet est-il conforme à la morale ? Cela renvoie, comme dans la morale monothéiste, à l’examen du for intérieur, le droit étant confondu avec la morale, ce dont nous étions libérés depuis le XVIIIe siècle avec Kant ou Beccaria. Dans la morale chrétienne intime, un acte en soi autorisé, peut devenir un péché si le sujet en son for intérieur est mû par l’un des sept péchés capitaux ; dans la morale égalitariste contemporaine, un acte qui n’est pas en soi un délit peut le devenir si son auteur est mû par une arrière-pensée discriminatoire illicite. Dans la France post-révolutionnaire, en dehors des crimes de trahison, plus politiques que juridiques, le mobile n’était jamais un élément constitutif du crime ou délit, sauf dans le cas des lois contre les actes anarchistes, en 1894, aussi les a-t-on appelé lois scélérates !

Pouvez-vous nous en donner des exemples concrets ?

Depuis la loi Pleven, le propriétaire d’un appartement est toujours censé demeurer libre de choisir son locataire, mais si son « libre » arbitre a pour ressort intime le refus de louer à un Musulman ou un Tzigane, il commet un délit-péché, un délit peccamineux pour reprendre l’expression issue de la morale chrétienne. Autre exemple, dans l’état actuel du droit, le mobile discriminatoire est un cas général d’aggravation des crimes et délits. Aussi est-il formellement plus grave d’incendier une mosquée qu’un supermarché (crime a priori non peccamineux, sauf meilleure inquisition de l’état d’âme de l’auteur). Mais les Français demeurent dans l’illusion du caractère laïc de l’État, ce que je développe également dans Le Théâtre de Satan.

Pouvez-vous préciser ce point ?

Depuis la loi Pleven, dont les principes ont fini par être généralisés par les lois subséquentes, s’attaquer à quiconque en raison de sa religion est assimilé au « racisme » protéiforme. Aussi pouvez-vous dire que le communisme rend pervers, mais pas que l’islam ou le judaïsme rend pervers. J’ai essayé de forlancer les magistrats là-dessus, mais, de nos jours, lorsqu’une juridiction se sent en danger au regard de l’Idéologie, elle répond à côté de la question : le hors sujet, proscrit en fac de droit, devient l’art suprême dans l’exposé des motifs des jugements et arrêts… 

Vous avez dit « en danger » ?

Évidemment, les magistrats aussi vivent dans la crainte du système, sous la chape d’un nouvel ordre moral dont la puissance est relayée par tous les organismes politiques, sociaux et médiatiques. Les libres discriminations, qui étaient le lot de tout-un-chacun, qui relevaient de la licence arbitraire de la personne privée, ont vécu au nom de l’antiracisme passionnel. Toutes les discriminations naturelles sont devenues légalement punissables ; les discriminations artificielles seules demeurent libres, telles les discriminations par l’argent. (Remarquez que, corrélativement, la provocation à la haine ou à la discrimination de classe n’est pas un délit). C’est tout cela que je décris et condamne dans Le Théâtre de Satan. Entre mon entrée au barreau et mon départ, écœuré, j’ai vu sur quatre décennies, dans le silence général, mi-inconscient, mi-lâche, l’inversion de tout notre droit et de ce que les juristes appellent l’ordre public.

Le Théâtre de Satan d’Éric Delcroix, 448 pages, 31 euros, éditions L’Æncre, collection « Politiquement incorrect ». Pour commander ce livre, cliquez ici.

Éric Delcroix, Le Théâtre de Satan (éditions L’Æncre).

Éric Delcroix, Le Théâtre de Satan (éditions L’Æncre).

EuroLibertés : toujours mieux vous ré-informer … GRÂCE À VOUS !

Ne financez pas le système ! Financez EuroLibertés !

EuroLibertés ré-informe parce qu’EuroLibertés est un média qui ne dépend ni du Système, ni des banques, ni des lobbies et qui est dégagé de tout politiquement correct.

Fort d’une audience grandissante avec 60 000 visiteurs uniques par mois, EuroLibertés est un acteur incontournable de dissection des politiques européennes menées dans les États européens membres ou non de l’Union européenne.

Ne bénéficiant d’aucune subvention, à la différence des médias du système, et intégralement animé par des bénévoles, EuroLibertés a néanmoins un coût qui englobe les frais de création et d’administration du site, les mailings de promotion et enfin les déplacements indispensables pour la réalisation d’interviews.

EuroLibertés est un organe de presse d’intérêt général. Chaque don ouvre droit à une déduction fiscale à hauteur de 66 %. À titre d’exemple, un don de 100 euros offre une déduction fiscale de 66 euros. Ainsi, votre don ne vous coûte en réalité que 34 euros.

Philippe Randa,
Directeur d’EuroLibertés.

Quatre solutions pour nous soutenir :

1 : Faire un don par virement bancaire

Titulaire du compte (Account Owner) : EURO LIBERTES
Domiciliation : CIC FOUESNANT
IBAN (International Bank Account Number) :
FR76 3004 7140 6700 0202 0390 185
BIC (Bank Identifier Code) : CMCIFRPP

2 : Faire un don par paypal (paiement sécurisé SSL)

Sur le site EuroLibertés (www.eurolibertes.com), en cliquant, vous serez alors redirigé vers le site de paiement en ligne PayPal. Transaction 100 % sécurisée.
 

3 : Faire un don par chèque bancaire à l’ordre d’EuroLibertés

à retourner à : EuroLibertés
BP 400 35 – 94271 Le Kremlin-Bicêtre cedex – France

4 : Faire un don par carte bancaire

Pour cela, téléphonez à Marie-France Marceau au 06 77 60 24  99

Partager :