Nouvelles d’Europe de-ci-de-là…
Union européenne. Les contours du deal signé entre l’UE et Ankara se dessinent. Pour la première fois, l’UE s’apprête à renvoyer en Turquie des réfugiés syriens arrivés en Grèce. L’idée : décourager les traversées et les filières de passeurs. Parallèlement, l’Europe s’engagerait à relocaliser légalement chez elle autant de réfugiés syriens se trouvant en Turquie qu’elle en renverrait vers ce même pays… Ce que demanderait la Turquie en échange : doublement de l’aide versée par l’UE (passant de 3 à 6 voire 7 Mds€), relocalisation de 200 000 Syriens (réfugiés en Turquie) par an.
De la droite à la gauche, des Verts aux populistes eurosceptiques en passant par les libéraux, nombre de parlementaires ont tiré à boulets rouges sur le projet d’accord avec la Turquie, agréé à l’issue d’un sommet extraordinaire dans la nuit de lundi à mardi à Bruxelles, et les « marchandages »qui l’ont accompagné.
La Turquie exige trois milliards d’euros d’aide supplémentaire d’ici à 2018, une exemption de visas dès la fin juin pour ses ressortissants voulant voyager dans l’UE, et l’ouverture rapide de négociations sur cinq nouveaux chapitres d’adhésion.
« Erdogan vous roule dans la farine et vous fait chanter. Et c’est celui que vous voulez intégrer en Europe ? », a ironisé la chef de file des eurodéputés du Front national, Marine Le Pen.
À l’issue des débats, un eurodéputé du parti grec Aube Dorée a été expulsé de l’hémicycle pour avoir insulté les Turcs. « Comme l’écrivent des lettrés ottomans : le Turc est un barbare de l’esprit, blasphémateur, borné et sale. Le Turc est comme le chien : il fait le féroce mais quand il doit affronter un adversaire, il s’enfuit », a expliqué Eleftherios Synadinos.
Croatie. La nouvelle coalition de droite au pouvoir à Zagreb semble bien décidée à tenir ses promesses. En allant même au-delà. Elle s’apprête ainsi à rétablir le service militaire obligatoire, au grand dam de la gauche.
Si la Croatie restaure un service obligatoire, on peut donc la voir comme à l’avant-garde de la renaissance de l’esprit de défense en Europe ; c’est cela qui déplaît aux bien-pensants. Et qui, par conséquent, mérite d’être retenu.
Suisse. La votation du 28 février en Suisse concernant l’expulsion des délinquants étrangers s’est soldée par un échec. Oskar Freysinger, ministre cantonal du Valais, membre de l’UDC, accuse, entre autres, le PS français qui a osé diffuser dans la Confédération une circulaire appelant à voter contre l’initiative. Freysinger a adressé une lettre de protestation à François Hollande.
Angleterre. La nomination de Yanis Varoufakis comme conseiller du Labour fait évidemment bien marrer les conservateurs. Pour David Cameron « Ça va être Acropolis now ! » et pour George Osborne des Finances : « Les travaillistes l’ont sans doute appelé parce que le président Mao était mort et que Mickey était occupé. »
Les propos prêtés à la reine – qui se serait prononcée pour un Brexit – par le quotidien The Sun ont amené Buckingham à réagir et à qualifier les propos tenus de « ragots fallacieux basés sur des sources anonymes ». Reste qu’en saisissant le gendarme de la presse, cela va prolonger le débat sur un sujet miné.
Allemagne. Si l’heure est à l’économie dans de nombreux ministères fédéraux allemands, il est un domaine où les dépenses vont pouvoir augmenter de manière significative : celui de l’assistance aux migrants, sous toutes ses formes.
C’est ce qu’a fait comprendre le ministre des finances, Wolfgang Schäuble, en pleines négociations budgétaires avec ses partenaires. Le budget fédéral affiche actuellement des réserves de 13 milliards d’euros, la portée de son choix est décidément importante.