Les rebonds capricieux dâune carriĂšre professionnelle mâont conduit voici des lustres Ă rejoindre un club patronal aprĂšs avoir gardĂ© les buts dâune entreprise industrielle française face aux dĂ©ferlantes incessantes des attaquants de lâintersyndicale « Toujours plus ».
En acceptant cette mutation, je ne savais pas que jâallais dĂ©sormais devoir dĂ©fendre, entre autres choses, les technologies de branches professionnelles remises en cause par les manĆuvres souterraines de cercles dâinfluence Ă©voluant sous le maillot vert et rouge rĂ©versible des dĂ©fenseurs de lâEnvironnement.
Câest ainsi que jâeus Ă marquer Ă la culotte les sapeurs de « Greenpeace », les archers de « Robin des Bois », les taupes des Verts de toutes nuances (vert-de-gris, de rage, de peurâŠ), les demis de fermeture de lâOVALE qui ne tourne dâailleurs jamais trĂšs rond et des chattemites alimentaires des plus sournoises.
Mon guide dans les alcĂŽves et les vestiaires ministĂ©riels ainsi que dans les couloirs labyrinthiques de Bruxelles oĂč grouillaient dĂ©jĂ des margouillats par centaines, fut un trĂšs placide ingĂ©nieur auvergnat. Il mâexpliqua dans sa logique on ne peut plus hercynienne ce quâĂ©tait lâĂ©cologie au sens vertueux du terme et ce quâelle Ă©tait devenue aprĂšs sa mise en coupe rĂ©glĂ©e par des sĂ©ditieux et des mafieux qui lui avaient substituĂ© un Ă©cologisme Ă la fois idĂ©ologique et rĂ©munĂ©rateur.
Mon conseiller affirma que la vĂ©ritable Ă©cologie, pour ĂȘtre apprĂ©hendĂ©e sainement, devait lâĂȘtre Ă un instant donnĂ© et dans sa totalitĂ©, de son alpha Ă son omĂ©ga, ce qui rendait lâopĂ©ration extrĂȘmement difficile sinon hautement prĂ©tentieuse.
Devant ma moue interrogative sinon dubitative, il tenta immĂ©diatement de prĂ©ciser son point de vue : « LâĂcologie, la vraie, câest un saucisson. Un tout, de la ficelle au trognon, peau comprise. Aujourdâhui, les prĂ©tendus dĂ©fenseurs de lâenvironnement le dĂ©coupent en rondelles pour ensuite les analyser une Ă une sans se soucier rĂ©ellement des autres. Câest ainsi que le traitement de lâune dâentre elles permet dâaffirmer la validitĂ© des conclusions apportĂ©es, sans prĂ©juger bien sĂ»r des effets induits sur les rondelles qui la prĂ©cĂšdent ou sur celles qui lui succĂšdent⊠Prenons lâexemple de la pilule anticonceptionnelle. En portant le texte qui la lĂ©galise, Simplet Neuwirth nâimagine pas quâil est en train de glisser un cancre dans le soutien-gorge de ces dames dont les urines, dĂ©sormais on ne peut plus troubles, ne vont pas tarder Ă vĂ©hiculer dans les cours dâeau de curieux agents Ă lâorigine par exemple du vairon transgĂ©nique ou du silure hermaphrodite.
Quant Ă lâĂ©cologie industrielle, parlons-en. Câest la patate chaude ou le mistigri, comme vous voulez, Ă©rigĂ©s en principe de gestion : âĂ toi, GĂ©gĂšne, et dĂ©merden sie sich !â Le plus bel exemple disponible est lâĂ©olienne dont dâailleurs personne ne conteste la faiblesse du rendement Ă©nergĂ©tique, mais quâimporte. On se garde bien de souligner de quoi est constituĂ© ce nouveau mobile de Calder. Il est truffĂ© de milliasses de mĂštres de fils et de connexions utilisant une foultitude de mĂ©taux dont les plus rares et de matĂ©riaux composites les plus sophistiquĂ©s. Quelquâun osera-t-il Ă©tablir un authentique bilan Ă©cologique des matĂ©riaux utilisĂ©s (extraction, transformation, traitements, chimie des composantsâŠ) ? Lâusure Ă©tant venue, il faudra bien recycler lâensemble dans des conditions Ă©cologiques validĂ©es par quelque commission ThĂ©odule. Par quels moyens et Ă quel prix ? Je ne parle pas des effets possibles sur le bien-ĂȘtre et la santĂ© des voisins et notamment celle des bovins qui paissent sous leurs ailes prĂ©tendument protectrices et dont par ailleurs, ironie du sort, les flatulences dĂ©chirent la couche dâozone mieux quâune flotte de Boeings et dâAirbus sillonnant un ciel dĂ©jĂ opaque.
Vous voulez un autre exemple ? Le pot catalytique ! La solution quasi miraculeuse au traitement des gaz dâĂ©chappement des automobiles et au sauvetage de ladite couche dâozone (tiens, faudra-t-il en doter nos Salers et nos Aubrac ?). On oublia de prĂ©ciser que ce pot fameux Ă©tait bourrĂ© de mĂ©taux aussi rares que prĂ©cieux (platine, palladium et rhodium). Ă lâusage, on sâaperçut que non seulement il augmentait la consommation de carburant, mais quâil libĂ©rait dans lâatmosphĂšre des particules de ces mĂ©taux dangereuses pour la santĂ©. Comme quoi, une fois encore, le mieux est lâennemi du bien. Sauf bien sĂ»r, du bien financier de tous ceux qui avaient participĂ© Ă la conception et Ă lâindustrialisation du procĂ©dĂ©. »
Et câest pourquoi nous retrouvons, fourmillant dans les antichambres ministĂ©rielles et europĂ©ennes, ces colonies de margouillats dĂ©jĂ citĂ©s. Lâun dâentre eux, avocat de profession, mâavait abordĂ© sans plus de maniĂšre au sortir dâune rĂ©union, Ă une portĂ©e de jet dĂ©jĂ polluĂ© du « Manneken Pis », pour me proposer ses services. Il mâavait remis une documentation luxueuse sur lâorganisme auquel il appartenait : un cabinet amĂ©ricain spĂ©cialisĂ© qui, accrochez-vous, regroupait 450 « lawyers ». Yâa bon lâĂ©cologie !
Sous les oripeaux bariolĂ©s de techniciens le plus souvent autoproclamĂ©s, se cachent ces agents dâinfluence quâon ose Ă peine appeler lobbystes. Si vous saviez le nombre dâentre eux, appartenant Ă des groupes de pression officiellement dĂ©fenseurs de lâenvironnement, qui mâont, en vain dois-je le prĂ©ciser, fait dâ« honnĂȘtes propositions » pour mâaider Ă gommer quelques initiatives encore en gestation, mais potentiellement gĂȘnantes pour nos industries. Pour peu, bien sĂ»r, que nous les « subventionnions ». Lâun dâeux mâavait mĂȘme demandĂ© de financer la construction dâun stade dans la commune dont il Ă©tait Ă©lu.
Vous comprenez pourquoi aujourdâhui la simple audition du mot « écologie » dĂ©clenche en moi une insupportable crise dâurticaire. Et ne vous mĂ©prenez pas, les poils soyeux de Toto, mon brave chat, nây sont pour rien.
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Philippe Randa,
Directeur dâEuroLibertĂ©s.