11 décembre 2018

Les Poujadistes : ces « sans-dents » d’antan

Par Jean-Pierre Brun

Qui se souvient d’un certain Pierre Poujade, libraire-papetier à Saint-Céré, dont les gesticulations qu’on ne qualifiait pas encore de « populistes », avaient contribué à l’élection à la Chambre des « dépités » de 52 députés se réclamant de son mouvement ?

Affiche poujade

Encore faut-il préciser que le MRP, avec 120 000 voix de moins, avait obtenu 73 sièges, ce qui prouvait, une fois encore, que jamais l’arithmétique élémentaire ne saurait s’appliquer aux scrutins électoraux. À l’origine de ce mini raz-de-marée (les tsunamis viendront plus tard), de futurs « beaufs » et autres « sans-dents » qui refusaient désormais d’accorder leur confiance à quelque politicien de profession que ce fût. Le vrai programme de ces nouveaux élus aurait pu tenir sur le dos d’un ticket de métro : « Sortez les sortants ! ».

Qui se souvient de cette époque où les crises ministérielles étaient aussi fréquentes que les crises de fou rire déclenchées par des chansonniers impitoyables « habillant pour l’hiver » les marionnettes qui se succédaient dans les antichambres du pouvoir ?

Le président de la République, l’honnête René Coty, d’un renversement de gouvernement à un autre, marchait sur des œufs… bientôt « Mollet ». De « question de confiance » en « question de confiance », les parlementaires de profession avaient perdu celle de leur électorat.

Qui se souvient de l’accueil « maraîcher » que la population algéroise avait réservé à Guy Mollet venu introniser le général Catroux en qualité de ministre résident en Algérie ? Les fruits et légumes de la Mitidja volant en rase-mottes, le chef du gouvernement avait opéré un repli stratégique judicieux. L’ère du vigoureux Lacoste pouvait s’ouvrir.

Qui se souvient de la démission du maréchal Juin, commandant en chef des forces alliées Centre-Europe, manifestant ainsi son désaccord à la politique de défense soutenue par le gouvernement ? Il faut dire que certains chantiers de la construction européenne étaient suspendus, compte tenu des intempéries politiques qui s’abattaient sur le continent, notamment à l’est. Celui de la Communauté européenne de défense avait été abandonné le 30 août 1954 au motif qu’il conduisait à une remise en cause de la souveraineté des États membres. Déjà !

Qui se souvient de l’Affaire des fuites, jugée en mai ? Deux ans plus tôt des informations sur l’effort de guerre en Indochine, traitées au sein du Comité supérieur de la défense nationale, avaient été transmises au Parti Communiste Français, pupille chéri du tuteur soviétique, très à l’écoute de ses confidences.

L’opinion publique, plus que jamais méfiante à l’endroit de la classe politique, était persuadée que des lampistes payaient pour les vrais responsables, beaucoup plus haut placés dans l’organigramme étatique. Tous pourris !

Qui se souvient de la mascarade de l’opération Suez ? Elle prétendait assainir militairement les eaux troubles du Canal. Elle avait piteusement tourné en eau de boudin malgré la présence des légionnaires du REP. Rien Nasser de courir ! Actant la confiscation de leur succès, les troupes aéroportées françaises, amères, sauront s’en souvenir. Dix-huit mois plus tard, elles contribueront, d’une pichenette bien appliquée, à l’écroulement de la IVe République.

Qui se souvient de la flambée d’attentats qui, dans les derniers mois de 1956, ensanglantait Alger ? Conscient de l’impossibilité d’une victoire militaire, le FLN privilégiait désormais un terrorisme urbain aveugle visant à séparer irrémédiablement les communautés musulmane et européenne et à les dresser l’une contre l’autre, selon le principe « action-répression ». Impuissant à régler ce problème par des mesures de simple police, le gouvernement imaginait alors un moyen aussi original qu’efficace pour entraver cette dynamique diabolique.

Passé la trêve des confiseurs et une dernière bûche de Noël ramassée, le général Massu, commandant la 10e division parachutiste, serait placé à la tête des forces armées et de la police à Alger pour, notamment, nettoyer la Casbah devenue ce qu’on appellera des décennies plus tard « une zone de non-droit ».

Mais je divague… Pour quelle raison un diablotin vient-il, de sa fourche malicieuse, me sortir d’une torpeur européiste, béate et citoyenne, pour exhumer de la nécropole des années perdues, un millésime aussi morne qu’insipide ? Fadasse à un point tel que tout le monde s’est empressé de l’oublier.

Réminiscences ? Analogie ? Mais qui a parlé d’analogie ? Allons, ne soyez pas ridicule !

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