19 mars 2020

Hybride territorial

Par Georges Feltin-Tracol

Le 1er janvier 2015, Lyon et ses banlieues ont quitté le département du Rhône pour devenir une nouvelle collectivité territoriale à statut particulier : la Métropole de Lyon (1 386 000 hab. et 534 km²). Si les codes postaux commencent toujours par 69 et si le préfet du Rhône a aussi la responsabilité de suivre cet ensemble original, cette collectivité particulière récente concentre les compétences de l’ancienne CoUrLy (Communauté urbaine de Lyon ou « Grand Lyon ») et du département. Ainsi les collèges de Givors, de Tassin-la-Demi-Lune ou de Vaulx-en-Velin dépendent-ils de la métropole lyonnaise.

Métropole de Lyon

Cette création sui generis résulte d’un « Yalta départemental » obtenu dès 2012 entre les deux grands alligators du marigot politicien local : le président du Conseil général du Rhône et sénateur du Beaujolais, le centriste Michel Mercier, et le sénateur-maire socialiste libéral de Lyon Gérard Collomb. Tous deux s’accordèrent après bien des agapes sur la scission entre des campagnes rhodaniennes plutôt droitières et une aire urbaine plus progressiste.

La Métropole de Lyon s’apparente par bien des aspects à la collectivité parisienne. L’année prochaine, ni les Parisiens ni les « Luguduno-Métropolitains » ne participeront aux élections départementales. Paris ignore en effet les cantons qui ont disparu dans la métropole lyonnaise. En élisant ce mois-ci les dix-sept conseils d’arrondissement, le conseil de secteur central qui regroupe les quatre premiers arrondissements de la capitale, et le Conseil de Paris, les habitants de la capitale choisissent aussi leurs conseillers départementaux. Rappelons que le maire de Paris assume la présidence du conseil départemental du 75. On oublie qu’entre 1977 et 1979, Jacques Chirac présida à la fois les conseils généraux de Paris et de la Corrèze…

Si la Métropole de Lyon n’a plus de cantons, son territoire se couvre de quatorze circonscriptions électorales à qui on a donné une lettre et que les journalistes politiques nomment « Porte des Alpes », « Plateau Nord–Caluire » ou « Portes du Sud ». Certaines de ces circonscriptions métropolitaines s’étendent sur plusieurs communes ou arrondissements lyonnais (« Lônes et Coteaux » ou « Lyon–Centre »). D’autres coïncident soit avec une seule commune (Villeurbanne), soit avec des arrondissements lyonnais (le VIIe pour « Lyon–Sud » ou le VIIIe pour « Lyon-Sud-Est »).

Quant au IIIe arrondissement, le plus peuplé de Lyon, il se retrouve partagé selon l’axe ferroviaire Nord–Sud à grande vitesse partant de la gare de La Part-Dieu entre les circonscriptions « Lyon–Est » et « Lyon–Nord ». À ces territoires électoraux se superposent neuf « conférences territoriales des maires » qui réunissent sur une base géographique des communes proches telles les trois villes du « Plateau Nord » (Sathonay–Camp, Rillieux-la-Pape, Caluire–et – Cuire) ou les dix-sept communes en Val-de-Saône.

Du fait du mode de scrutin proportionnel à deux tours, il était envisageable qu’aucune majorité claire ne se dégage au soir du 22 mars. Soutien de la première heure d’Emmanuel Macron, Gérard Collomb a abandonné au printemps 2017 son « bébé » métropolitain pour le ministère de l’Intérieur. Il fait alors élire à sa présidence l’ancien socialiste rallié au macronisme David Kimelfeld qui refuse ensuite de démissionner quand son mentor Collomb quitte la place Beauvau. Deux listes macronistes s’affrontent par conséquent avec, en arrière-plan, l’implantation notable des Verts.

Présider la Métropole de Lyon assure à son détenteur une influence considérable non seulement par rapport aux municipalités et au département rural du Rhône, mais aussi et surtout face à la région Auvergne–Rhône-Alpes. La Métropole de Lyon a les moyens politiques, financiers et humains de concurrencer le conseil régional du LR Laurent Wauquiez. En plein contentieux avec Jean-Jack Queyranne, le président socialiste du conseil régional Rhône-Alpes, Gérard Collomb lança au printemps 2012 le Pôle métropolitain G4, soit la concertation entre la Métropole de Lyon, la communauté urbaine de Saint-Étienne, les trois communautés d’agglomération de Vienne–Condrieu, de Porte de l’Isère et de Villefranche–Beaujolais–Saône et la communauté de communes de l’Est lyonnais. Les compétences de cette entité chevauchent volontiers celles de la région puisqu’elles concernent la mobilité, la culture, l’aménagement du territoire et l’enseignement supérieur. Le conseil régional Auvergne – Rhône-Alpes s’agace de ce doublon…

Plus que la chimérique Métropole du Grand Paris ou l’absurde Métropole Aix-Marseille–Provence, la Métropole de Lyon est l’exemple même de la métropolisation en cours des activités économiques et des flux humains. C’est un beau cas d’hypertrophie urbaine, facteur indiscutable de déséquilibres territoriaux majeurs. Si la dimension métropolitaine actuelle n’est pas pertinente, le cadre habituel de la commune et du département ne l’est plus non plus. Il importe de regrouper autant que faire se peut les communes rurales les moins peuplées et de donner enfin aux régions les moyens financiers et donc fiscaux de leur politique. Ce n’est pas la direction institutionnelle prise pour l’heure par un gouvernement qui ne sait pas ce que signifie « aménagement du territoire ».

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