7 avril 2019

Comique en politique : un job d’avenir

Par Philippe Randa

Lorsqu’en 1981, Coluche annonça sa candidature à l’élection présidentielle, on ne le prit d’abord pas au sérieux. Puis le landernau politique s’affola en apprenant que 16 % d’électeurs étaient prêts à voter pour lui, selon un sondage de l’époque que personne ne mit jamais en doute.

Les plaisanteries les plus courtes étant les meilleures, on fit alors immédiatement savoir à l’intéressé – menaces de mort à l’appui – qu’il avait tout intérêt à stopper ses facéties et à retourner distraire le populo loin des urnes. Ce qu’il fit le 16 mars de cette année-là. Comique, mais pas téméraire !

Depuis, en Italie, à défaut d’en être devenu le président, Beppe Grillo, humoriste professionnel, co-fonda et dirigea « de fait » jusqu’en 2017 le Mouvement 5 Étoiles qui gouverne désormais le pays en alliance avec La Ligue de Matteo Salvini… Certains plaisantins ne sont donc pas à prendre à la légère… du moins s’ils persévèrent !

La preuve encore, demain, en Ukraine ? L’acteur Volodymyr Zelenski vient d’y remporter 30,2 % des voix à l’élection présidentielle, distançant de loin le président sortant Petro Porochenko (16,7 %)… Tout à la fois comédien, humoriste et producteur, il serait, à entendre ses détracteurs, piloté par l’oligarque Ihor Kolomoïski, propriétaire de la chaîne de télévision pour laquelle il travaille… et les électeurs n’auraient pas fait la différence entre la réalité et le personnage fétiche qu’il incarne à l’écran, à savoir  un professeur intègre devenant président pour avoir lutté contre la corruption.

Coluche fut-il un précurseur ? Peut-être… Même si sa candidature en 1981 fut sans doute lancée comme un gag ou un « coup de promo », soit seulement pour « faire du buzz » comme on ne disait pas encore à cette époque-là…

Volodymyr Zelenski.

Volodymyr Zelenski.

 

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