13 août 2016

Mesures sécuritaires en Allemagne

Par Philippe Randa

Les Allemands vont-ils en finir une bonne fois pour toutes avec leur passé national-socialiste ? Jeter aux oubliettes de l’histoire le carcan de leur défaite de 1945 qui les empêche depuis cette époque d’appréhender leur avenir comme le ferait n’importe quelle autre nation ?

Et si la politique d’ouverture des frontières aux pseudo-réfugiés du Moyen-Orient l’an dernier, imposée par la chancelière Angela Merkel, allait être le détonateur d’un changement des mentalités ? Avec des conséquences exactement contraires à celles voulues par les mondialistes ?

Car désormais, certains responsables politiques d’outre-Rhin réclament ouvertement de faire appel à l’armée pour assurer la sécurité intérieure.

« Il faudrait que dans certaines situations extrêmes comme les attaques terroristes, nous puissions recourir aux forces de la Bundeswehr », a déclaré le ministre de l’Intérieur du land de Bavière, Joachim Herrmann, membre du parti CSU (propos rapportés par le quotidien Welt am Sonntag). Et d’ajouter pour bien se faire comprendre : « Les réticences justifiées par l’histoire sont dépassées. Nous ne vivons plus à l’époque de la République de Weimar. Notre démocratie est absolument stable. »

Soit, en d’autres termes : Le passé, c’est le passé et le présent, c’est le terrorisme islamique !

D’où plusieurs mesures sécuritaires proposées cette semaine par le ministre allemand de l’Intérieur, Thomas de Maizière (Union chrétienne-démocrate, CDU), parmi lesquelles une procédure d’expulsion accélérée contre les réfugiés ou demandeurs d’asile « présentant un danger pour la sécurité publique », ainsi qu’un assouplissement du secret médical : les médecins pourraient ainsi « informer à temps les autorités des crimes planifiés par leurs patients. »

D’autres mesures seraient envisagées pour renforcer la sécurité à l’intérieur des frontières allemandes ; Nathalie Versieux, correspondante à Berlin pour le quotidien Libération, en a dressé une liste non exhaustive : «… déchéance de nationalité, interdiction du voile intégral, surveillance du financement des mosquées, expulsions de prédicateurs haineux, recrutement de 15 000 officiers de police d’ici 2020, davantage de vidéosurveillance dans les lieux publics et création d’un centre de lutte contre la cybercriminalité au sein de la police afin de combattre le trafic d’armes sur le web, etc. »

« Les Allemands qui participent aux combats à l’étranger pour une milice terroriste et qui possèdent une autre nationalité doivent à l’avenir perdre leur nationalité allemande » a bel et bien réclamé Thomas de Maizière.

Selon La Croix, « d’après un décompte effectué par les services secrets allemands en mai, 820 djihadistes ont quitté l’Allemagne pour la Syrie et l’Irak, un tiers étant déjà rentrés au pays. »

Évidemment, de telles annonces, qu’elles soient réellement envisagées ou diffusées comme simples rumeurs pour calmer une opinion allemande ébranlée par les attaques terroristes en juillet dernier, ne sont pas exemptes d’arrière-pensées électorales : le parti populiste Alternative pour l’Allemagne (AfD) a plus que jamais le vent en poupe.

Frauke Petry, présidente de l’AfD, a réclamé le recours aux armes à feu aux frontières pour arrêter le flux des migrants clandestins, ce qui a déclenché les polémiques qu’on imagine : « Nous avons besoin d’un contrôle efficace afin d’empêcher qu’il y ait autant de demandeurs d’asiles non-enregistrés qui entrent dans le pays par l’Autriche […] Aucun policier n’a envie de tirer sur des réfugiés, et moi non plus je ne le veux pas. Mais en dernière instance, on doit pouvoir avoir recours aux armes », a-t-elle ainsi déclaré au Mannheimer Morgen.

Le poids électoral de ce mouvement populiste est de plus en plus significatif, d’autant que « L’AfD peut espérer une victoire politique, car il ne se rattache pas au souvenir du national-socialisme et donc pas à l’extrême droite », confirme de son côté le politologue Jean Yves Camus, directeur de l’observatoire des radicalités politiques de la Fondation Jean Jaurès.

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Philippe Randa,
Directeur d’EuroLibertés.

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