16 avril 2018

Pierre Nothomb et la Dame du Pont d’Oye

Par Lionel Baland

 

Au cours de la Ire Guerre mondiale, Pierre Nothomb (1887-1966) est au sein des milieux belges de l’exil en France un des écrivains nationalistes belges. Il dénonce, dans des ouvrages traduits en plusieurs langues, l’invasion et l’occupation de la plus grande partie de la Belgique par les troupes allemandes. Durant et après le conflit, il réclame l’annexion à la Belgique de territoires situés aux Pays-Bas et en Allemagne ainsi que du Grand-Duché de Luxembourg.

Le Pont d'Oye.

Le Pont d’Oye.

Quinze ans après l’Armistice, en 1932, Pierre Nothomb, désirant ancrer sa vie dans la région d’où sa famille est originaire, achète le domaine du Pont d’Oye situé à Habay dans le sud de la province (belge) du Luxembourg, à 25 kilomètres de la frontière française, près de la ville lorraine de Longwy, et à même distance du Grand-Duché de Luxembourg. Lorsqu’il évoque le nom de ce lieu devant des habitants du sud-est de la Belgique, ceux-ci le lient à l’histoire de la marquise qui y vécut. Ils connaissent celle-ci par les textes qui ont été publiés au sein de divers journaux, au cours des décennies précédentes, basés sur les écrits, parus en 1850-1851, de Léon Wocquier.(1)

Camille Joset(2) publie, en deux volumes en 1929, La vie amoureuse de Louise de Lambertye, marquise du Pont d’Oye (3), qui reprend ses écrits sur le sujet publiés dans le quotidien belge catholique L’Avenir du Luxembourg : « Louise de Lambertye, jeune Lorraine dont l’adolescence a brillé à la Cour du roi Stanislas (Stanislas Leczinski fut roi de Pologne de 1704 à 1709 et duc de Lorraine et de Bar de 1737 à 1766. Sa cour était établie à Nancy et à Lunéville. Il est le père de Marie Leczinska, épouse de Louis XV et reine de France de 1725 à 1768), a épousé le Marquis du Pont d’Oye, le plus puissant des maîtres de forges du Duché de Luxembourg. Elle ne l’aime pas et a juré d’oublier ses déceptions amoureuses – ou de les venger –, en ruinant son époux (auquel elle donne pourtant sept enfants : mais on a soin de glisser sur ce détail !). Aussi mène-t-elle une vie de luxe et de prodigalité insensée. C’est bal tous les soirs chez elle, et musique. Des gentilshommes forcenés au plaisir, des jeunes femmes provocantes participent à ses fêtes, d’autant plus scandaleuses qu’elles insultent à la douleur des pauvres gens, aux inquiétudes d’un époux qui voit sa fortune et son honneur s’évanouir tout à la fois. Pour être suivie à la course, elle fait ferrer d’argent ses chevaux – et mal ferrer –, de façon à perdre, quand elle traverse les hameaux, des clous d’argent, des fers d’argent. »(4)

En moins de vingt ans, son mari est complètement ruiné : « Une colossale fortune s’est écroulée. Il faut vendre des terres, des bois, des fourneaux, pour satisfaire des créanciers soudain exigeants. Il faut enfin louer au « duc de Sainte-Marie » les forges du Pont d’Oye, tandis que, vidé de ses meubles, le château est abandonné à la mort. »(5)

Estimant que ces versions ne correspondent pas aux faits, Pierre Nothomb décide d’écrire un roman afin de tenter de rétablir la vérité et de présenter sa vision de ce que fut cette « Dame du Pont d’Oye » qui vécut à l’époque à laquelle cette partie du Luxembourg comptait de nombreuses forges.

Les éditions Weyrich, situées en province [belge] du Luxembourg, rééditent ce roman paru pour la première fois en 1935 et réédité à plusieurs reprises. L’actuelle réédition est basée sur la réédition de 1957 à laquelle l’auteur avait apporté quelques légères modifications.

Notes

(1) WOCQUIER Léon, La dernière Marquise du Pont d’Oye. Romans historiques du Luxembourg, 2 vol., Labroue et Cie, Bruxelles, 1850-51.

(2) Camille Joset est un écrivain belge, grand résistant durant la Première et la Seconde Guerre mondiale. Il est arrêté par l’occupant en 1942 et perd l’usage de ses jambes durant les trois années de captivité qu’il endure entre 1942 et 1945.

(3) JOSET Camille, La vie amoureuse de Louise de Lambertye, marquise du Pont d’Oye. Camille Joset présente, Les Éditions Vermaut, 2 vol., Paris-Bruxelles-Courtrai, 1929.

(4) Recension de cet ouvrage de Camile Joset par Pierre Nothomb dans l’Avant-propos de : NOTHOMB Pierre, La Dame du Pont d’Oye, suivi de la nouvelle Noël du Pont d’Oye, Col. Regains, Weyrich, Longlier, 2017, p.12.

(5) Recension de cet ouvrage de Camile Joset par Pierre Nothomb dans l’Avant-propos de : Ibid. p.13-14.

Source : NOTHOMB Pierre, La Dame du Pont d’Oye, suivi de la nouvelle Noël du Pont d’Oye, Col. Regains, Weyrich, Longlier, 2017.

Réédition de La Dame du Pont d'Oye de Pierre Nothomb.

Réédition de La Dame du Pont d’Oye de Pierre Nothomb.

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