5 mai 2019

La Fronde, c’est canon

Par Pierre de Laubier

Qui allait sauver le roi ? Le prince de Condé. Tant que les armées étaient occupées aux frontières, la fronde parlementaire avait pu triompher. Mais après la signature du traité de Westphalie (1648), elles cessèrent de semer le désordre à l’extérieur, et purent revenir le semer à l’intérieur.

Pour ne pas respecter les vingt-sept articles à peine signés, la reine aurait voulu s’appuyer sur la noblesse. Mais un certain nombre de grands seigneurs entendaient obtenir quelque chose en échange. La même chose que le parlement, en fait : la fin du pouvoir solitaire du roi. Ou de son premier commis, qu’ils entendaient renverser.

Devant cette double menace, la reine mère, ses deux fils et Mazarin prirent le parti le plus sage : la fuite. Ils quittèrent Paris pour Saint-Germain. Il gelait à pierre fendre, la Seine était prise par les glaces jusqu’au Havre et le vin gelait dans les verres ! La famille royale était sur la paille, au sens propre. Et, de l’autre côté de la Manche, Charles Ier venait d’être décapité. Bref, l’ambiance était glaciale.

Mais pour l’heure Condé, le héros de Rocroi, combattait pour le roi. Il mit le siège devant Paris, si bien que le président Molé, au nom du parlement, signa la paix de Rueil (11 mars 1649). Celle-ci prévoyait une amnistie générale, la suppression des intendants et l’arrêt de la création de nouveaux offices (ces dernières clauses ne seront pas plus respectées que celles du traité de Westphalie, ça va sans dire). Et la famille royale rentra à Paris, qui lui fit fête.

Or Condé, sauveur du trône, aurait voulu en être récompensé. La reine mère, qui ne voulait rien lui donner, s’allia aux princes frondeurs pour le faire arrêter avec Conti et Longueville. Mais leurs femmes partirent pour la province, soulevant la Normandie, la Bourgogne, la Guyenne.

De plus, Gondi, archevêque de Paris, attendait en vain le chapeau de cardinal qu’on lui avait promis. Il parvint à convaincre le duc d’Anjou, frère du roi, de s’allier au parlement pour exiger la libération des trois princes. Face à cette union des deux frondes, Mazarin quitta Paris. La famille royale ne put l’imiter car les portes étaient closes et bien gardées. Et une foule envahit le Louvre pour s’assurer que le roi était toujours là. Mazarin se résigna à faire libérer Condé, qui fit à Paris une entrée triomphale. Le 7 septembre 1651, le roi de treize ans fut proclamé majeur, en l’absence de Condé, qui était occupé à lever une armée en Guyenne.

Trois ans plus tard, le 2 juillet 1652, après bien des péripéties, Condé était sur le point d’être battu par Turenne à la porte Saint-Antoine. C’est alors que la duchesse de Montpensier fit tirer le canon du haut de la Bastille. Les troupes royales reculèrent et Condé put rentrer dans Paris.

D’abord fêté, il se rendit vite odieux. Les militaires, c’est joyeux et pimpant, mais encombrant, et ça mange comme quatre. Les Parisiens se lassèrent de les nourrir et entrèrent en pourparlers avec la reine mère. Le 21 octobre 1652, le roi et sa mère firent à Paris une entrée triomphale… encore une ! Prudent, Mazarin attend le début de 1643 pour rentrer… et se faire acclamer à son tour.

Quant à Condé, il alla se mettre au service de l’Espagne. Le roi le fit condamner à mort. Mais ce petit plaisir ne le guérit pas des humiliations subies. Se remettrait-il un jour de cette névrose ?

Les chroniques de Pierre de Laubier sur l’« Abominable histoire de France » sont diffusées chaque semaine dans l’émission « Synthèse » sur Radio Libertés.

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