3 juin 2016

Claude Lazowski, fieffé meneur-massacreur

Par Bernard Plouvier

Fils d’un cuisinier polonais, passé avec son ex-roi Stanislas Leszczynski à Nancy en 1737, Claude, François Lazowski (1752-1793) devient sujet de Louis XV à la mort de Stanislas, en 1766. Il est soldat puis, à partir de 1782, Inspecteur des manufactures royales par la protection du duc François de Liancourt.

« Jacobin » exalté dès 1789, proche de Maximilien Robespierre, c’est l’un des meneurs du faubourg Saint-Marcel, ou, si l’on préfère, de la 48e section parisienne, celle des Gobelins, renommée du Finistère, en août 1792.

Il participe activement à la journée du 20 juin 1792, où la racaille parisienne envahit les Tuileries. Il se montre plus agressif envers la famille royale que le modéré Charles Alexandre, l’autre grand homme du faubourg. Il prépare l’insurrection du 10 août et y participe. Membre de la Commune insurrectionnelle, il est envoyé quérir les prisonniers de la Haute-Cour d’Orléans et les laisse massacrer à Versailles, le 9 septembre 1792, par les hommes de main de Claude Fournier « l’Américain » (un ex-distillateur d’Haïti) et de Léonard Bourdon.

Sa mort brutale, en avril 1793, au plus fort de la querelle avec les « Girondins » et les « Brissotins », surprend les sans-culottes de sa section. La délicieuse Manon Roland attribue cette mort inattendue à l’alcoolisme chronique. Le médecin qui l’a autopsié diagnostique une péricardite. Voilà une belle carrière d’homme de main brisée par un microbe : quelle perte pour la France !

Son frère Joseph (1759-1812) fit une carrière plus honorable dans les armées de la Révolution et de l’Empire. Créé baron d’Empire, il mourut général de division dans l’artillerie de la Grande Armée.

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