Et une reculade, une ! Le nouveau président américain a choisi de faire plaisir au parterre sociétal. Ne sait-il pas que quand on choisit le déshonneur, on a le déshonneur et la guerre ?
Ă moins que cette reculade ne soit quâune pirouette tactique, entre deux Tweets pour sauver 300 emplois ? Ă ce propos, Trump ferait mieux de dĂ©couvrir Walter Isaacson. Dans son livre sur Steve Jobs, ce dernier Ă©voque une discussion entre Obama et les techno-lords qui tiennent la cuisine du monde libre.
Il est impossible de rapatrier nos usines en AmĂ©rique, dit Steve Jobs Ă Obama (qui va bientĂŽt ĂȘtre privĂ© de golf pour antisionisme) : nous nâavons pas assez dâingĂ©nieurs. Les usines Apple sont en Chine parce que la Chine a la plus grande population au monde dâingĂ©nieurs et de travailleurs qualifiĂ©s. Donc pas de rapatriement de jobs (câest le cas de le dire). On continuera Ă faire le barman ou de vivre des bons de nourriture comme cinquante millions dâAmĂ©ricains.
Jâai hĂ©sitĂ© pendant toute la rĂ©daction de mon livre sur Donald Trump (Donald Trump, le candidat du chaos, Ă©ditions Dualpha) entre optimisme et pessimisme. Un ton populiste dans un pays parano et branchĂ© sur le web Ă©tait facile Ă prendre, mais la trahison des intĂ©rĂȘts des partenaires de golf en Ă©tait une autre, comme je lâexpliquais.
Lâautre jour, Paul Craig Roberts Ă©crivait que Trump Ă©tait en train de plier. Eh bien ! Câest fait.
Trump fait dĂ©jĂ marche arriĂšre sur la Russie. Le culottĂ© Rubio demande au secrĂ©taire dâĂtat Tillerson (ex-Exxon, donc) si Poutine est un « criminel de guerre ». Lâautre rĂ©pond timidement quâil croit que non. Vous croyez que non ? Mais câest un de vos amis, pourtant ! Vous ne pouviez pas remettre ce sourcilleux sĂ©nateur Ă sa place ? Vous avez peur des rĂ©publicains ?
Monsieur le Président, vous croyez pouvoir renvoyer trois ou dix millions de latinos chez eux (ils sont chez eux, ces Indiens, on est en Amérique !) sans susciter de réactions ici ou ailleurs ?
Trump remue beaucoup de boue, de vent, et puis sâassagit. On ne sait pas encore sâil comprend quâil est prĂ©sident. Il nâa pas vendu un loft. Il nâa pas gagnĂ© un match de boxe ou un concours de beautĂ©. Il est prĂ©sident de lâex-hyperpuissance. Le sait-il seulement ?
Ex-hyperpuissance : car sâil cherche noise Ă la Russie, il ferait mieux de comprendre ceci : il est dĂ©jĂ ennemi dĂ©clarĂ© de la Chine ; il est encore ennemi plus dĂ©clarĂ© de lâIran (il a promis Ă IsraĂ«l de faire de son mieux contre lâIran !) ; il a toute lâEurope Ă dos, car personne ici nâapprĂ©cie son populisme de nabab et ses Ă©clats, alors quâon respectait lâautoritarisme de trĂšs cool Obama ! Il sâest mis Ă dos aussi lâAmĂ©rique du Sud, les latinos et le Mexique (Mexique qui est, du reste, en train de sombrer).
Donald Trump veut accroßtre une dette publique de 20 000 milliards en augmentant les dépenses et en baissant les impÎts. Combien de temps la bourse, le dollar et le reste vont-ils tenir ?
Finalement, on va finir par lâaimer, Donald Trump. Et sâil Ă©tait lĂ pour donner le coup de grĂące Ă lâhyperpuissance et Ă lâarrogance occidentale ?
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Philippe Randa,
Directeur dâEuroLibertĂ©s.