27 octobre 2019

Mayotte et la Crimée ou les affinités sélectives

Par Philippe Joutier

Quel rapport entre la Crimée et Mayotte, 101e département français où notre président gesticule en ce moment ?

Mayotte

Les deux îles principales, Grande-Terre et Petite-Terre qui constituent Mayotte ont été achetées au sultan local par Louis Philippe au XIXe siècle. Elles sont culturellement musulmanes et géographiquement appartiennent à l’archipel des Comores, haut lieu jadis des pirates barbaresques et constitué principalement de quatre îles : Grande Comore, Anjouan, Mohéli et Mayotte.

En 1848, Mayotte est rattachée la république française qui prend le pouvoir sur tout l’archipel. Il devient colonie de « Mayotte et dépendances ».

Au début des années soixante, une revendication indépendantiste émerge. Sur Mayotte, une partie de la population, les créoles d’origine française, s’y oppose souhaitant demeurer française. Le 22 décembre 1974, la France organise, sur l’ensemble de l’archipel des Comores, un référendum pour en décider. Il s’avère favorable et le président Ahmed Abdallah, déclare le 6 juillet 1975, l’indépendance immédiate des Comores dont Mayotte. Mais la France, au grand dam du gouvernement comorien, ne l’entend pas ainsi et dissocie Mayotte qui a voté contre l’indépendance, du sort des trois autres îles qui l’ont souhaitée. Pourtant, dans une déclaration du 26 août 1974, le gouvernement français soutenait que la consultation pour l’indépendance serait globale.

Principe rappelé par l’ONU, le 12 novembre 1975 réaffirmant « la nécessité de respecter l’unité et l’intégralité territoriale de l’archipel des Comores ». Et si la France reconnaît bien l’État des Comores en décembre 1975, elle organise néanmoins le 8 février 1976 un référendum spécifique pour les habitants de Mayotte, lesquels se déclarent massivement pour le maintien dans la République Française. En 2009 Mayotte devient le 101e département.

Reste que l’Union des Comores revendique toujours sa souveraineté sur Mayotte. L’Union africaine qui dénonce les manipulations référendaires, accuse la France de ne pas avoir tenu parole, considère Mayotte comme territoire occupé par une puissance étrangère et refuse cette séparation qui atteinte à l’intégrité territoriale de l’archipel. Position d’ailleurs soutenue par l’ONU.

Replongeons-nous maintenant dans la Crimée :

En 1991, après la chute de l’URSS, la Crimée obtient le statut de République autonome au sein de l’Ukraine indépendante, capitale Kiev. Mais la Crimée souhaite rester dans le giron Russe contre l’avis des autres populations de la péninsule, plutôt pro-européennes. La crise va éclater en 2013 à Kiev, avec l’Euromaïdan, ces manifestations pro-européennes causées par la décision du gouvernement ukrainien de ne pas signer un accord d’association avec l’Union européenne. Les émeutes aboutissent à la destitution du président ukrainien Viktor Ianoukovytch, à son remplacement par le pro-européen Oleksandr Tourtchynov et à la colère consécutive de La Russie qui considère comme illégitime ce nouveau gouvernement ukrainien.

Le 11 mars 2014, le parlement de Crimée déclare l’indépendance de la république de Crimée et demande sa réintégration à la Russie. Le gouvernement ukrainien accuse la Russie d’invasion. Le 18 mars 2014, à la suite d’un référendum tenu le 16 mars, Moscou décide que la république de Crimée et la ville de Sébastopol, sont désormais réintégrées à la fédération de Russie.

L’Ukraine ne reconnaît pas ce référendum et maintient ses revendications territoriales sur l’ensemble de la péninsule de Crimée. L’Union européenne, dont naturellement la France, jamais en reste lorsqu’il s’agit de donner des leçons aux autres, s’oppose à la Russie, l’accusant de violer le droit international et la souveraineté de l’Ukraine, ce qui offre une nouvelle fois aux États-Unis et l’OTAN un prétexte pour persuader l’Europe qu’il faut se surarmer contre la menace Russe.

Mayotte, Crimée : deux cas où à l’issue d’un référendum, une minorité est désireuse de rester rattachée à ses racines, Mayotte à la France, la Crimée à la Russie. Deux situations identiques, mais deux traitements différents. Mais tant pis pour le droit international : les Comoriens, eux n’avaient qu’à être dans l’axe du bien. Observons au passage que le même raisonnement peut s’appliquer à la Serbie et au Kosovo. Courteline le rappelait : « Si on permettait aux autres ce que l’on se permet à soi-même, la vie serait intenable. »

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