30 mars 2020

La crise du corovavirus en Italie

Par Euro Libertes

« Le souverainisme a crée un langage, une façon de communiquer mais pas une réelle alternative à l’establishment »

Adriano Scianca  est un journaliste et essayiste italien, il collabore notamment au magazine souverainiste Primato Nazionale. il est également en charge de la culture au sein du mouvement de la droite radicale et sociale Casapound Italia. nous l’avons contacté afin de faire le point sur la situation dans la péninsule.

Comment continuez-vous de faire vivre l’information en cette période de confinement ?

Il n’y a pas de grosses difficultés techniques pour les professionnels de l’information. Le journalisme “online” vit une grande période de vitalité vu que les gens enfermés à la maison ont envie de comprendre ce qui se passe. Les accès aux sites d’information se sont multipliés. Le journalisme papier aussi continue à fonctionner car en Italie tous les marchands de journaux sont encore ouverts. Il y a une difficulté, non technique mais conceptuelle : il n’est pas facile de trouver l’interprétation juste pour expliquer ce qui se passe, ce phénomène étant totalement inédit.

Quel est le quotidien d’un italien actuellement ?

Il faut tout d’abord distinguer en les villes les plus touchées et le reste de l’Italie. Dans certaines zones de la Lombardie comme Bergame ou Brescia, la situation est dramatique. Les morts sont nombreux et on a fait appel à l’armée pour transporter les cercueils. Ce sont des gens morts loin de leur famille (dans les hôpitaux, qui est infecté par le Covid-19 ne peut pas recevoir de visites même pour ses derniers instants de vie), ils n’auront pas de funérailles vu que les cérémonies religieuses sont interdites. Dans le reste de l’Italie, la situation est moins dramatique. Les Italiens sont bloqués à la maison et durant la journée ils cherchent à faire les courses online (mais la plupart des services sont bloqués) ou de comprendre les règles de ce qui peut se faire ou non (qui changent chaque jour). Ceux qui peuvent cuisinent, s’entrainent à la maison ou regardent des dizaines de séries télé. Les parents cherchent à distraire les enfants. L’isolement provoque des réaction très diverses : d’une part on a vu naître un nouvel esprit communautaire, comme l’hymne national chanté depuis les balcons, les drapeaux tricolores aux fenêtres, mais aussi des petits gestes de solidarité comme apporter des vivres aux anciens ou donner des jouets aux enfants des voisins. Pourtant, en même temps, se développent des réactions très individualistes. Le voisin devient suspect, on s’éloigne et regarde en coin la personne croisée dans la rue. La ville de Rome a même mis en place un service de délation, invitant les citoyens à signaler aux forces de l’ordre les rassemblements suspects.

Sibeth NDiaye, porte parole du gouvernement français, a critiqué l’action du gouvernement italien il y a quelques semaines. Cela a déplu à de nombreux éditorialistes ici. Comment est perçu l’action du gouvernement française de votre côté des alpes ?

En général, en Italie, il y a eu une sorte de stupeur pendant la phase ou, en Europe, il semblait que le coronavirus ne semblait être qu’un problème italien et que les restrictions imposées par le gouvernement étaient nécessaires seulement ici. Cette phase semble dépassée. Aujourd’hui la prise en compte du problème semble globale.

Après le mauvais sketch de Groland, Pizza Corona, on a pu voir des ambassadeurs et des ministres mangeaient ensemble des pizzas, quel est votre ressenti face à cela ?

En Italie, ce sketch a provoqué une forte indignation car il y avait déjà eu des précédents avec les BD de Charlie Hebdo après le tremblement de terre. Personnellement, je pense juste que ce sketch était de mauvais goût mais j’aimerais tout de même aussi inviter mes concitoyens à arrêter de jouer les victimes. Un comique ou un dessinateur ne représente pas tout le peuple français. De plus, depuis des années les italiens ne se privent pas de faire des blagues sur les Français ou les Allemands. On ne peut pas être politiquement incorrect uniquement lorsque l’ironie touche les autres. Je pense qu’au moins les avant-gardes identitaires européennes doivent faire un effort pour dépasser ces incompréhensions stupides.

Nous vous laissons conclure librement

Dans toute l’Europe, on nous répète qu’après le virus « rien ne sera comme avant ». En effet certains vieux paradigmes semblent déjà dépassés. On pense aux chantres de la mondialisation, d’un monde sans frontières, de la circulation sans contraintes des personnes, biens ou devises. Il est évident que l’épidémie a interrompu ces flux, laissant les mondialistes sans voix. Pourtant il faut faire un discours honnête, le souverainisme lui-même est en crise. Après des années de succès apparents, le souverainisme a crée un langage, une façon de communiquer mais pas une réelle alternative à l’establishment. Dans une situation normale, on peut se mentir et dire que les paroles sont une chose, que communiquer d’une certaine manière c’est déjà faire la révolution. Dans une crise comme celle-ci, on s’aperçoit vite des limites de cette attitude. À cette crise de la mondialisation idéologique ne correspond pas une nouvelle vitalité souverainiste mais juste un repositionnement de la vieille élite comme Mario Draghi ou même Emmanuel Macron, pur produits du système financier et idéologique en faillite et qui se présentent aujourd’hui comme les paladins d’une nouvelle Europe, plus solidaire et moins centrée sur les marchés. Il est juste de dénoncer cette farce mais il faut aussi réfléchir à comment remplir ce vide politique.

Article paru sur le site ParisVox.

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