13 novembre 2019

Brexit : énième épisode…

Par Richard Dessens

Ça y est ! À sa quatrième tentative, Boris Johnson a réussi, le 29 octobre, à arracher la tenue d’élections législatives anticipées au Royaume-Uni avec une écrasante majorité. Tous les partis ont cédé devant une situation inextricable dont on ne peut sortir que par de nouvelles élections. La situation de blocage qui handicape le Brexit dans une cacophonie et des combinaisons perverses depuis l’été dernier va enfin connaître un dénouement le jeudi 12 décembre, avec la deadline du 31 janvier pour entériner, ou pas, l’accord du Brexit, en ligne de mire. Le Parlement britannique est dissous le 6 novembre.

Brexit

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À noter que l’accord du Brexit prévoit une période de transition jusqu’au 31 décembre 2020, date à laquelle la rupture sera définitivement consommée.

Mais la situation reste délicate tant au plan politique que sur celui des conséquences directes ou indirectes des résultats.

Boris Johnson, « Bojo », déclarait mardi après-midi à la Chambre : « Il n’y a qu’un seul moyen de mener à son terme le Brexit face à cette obstruction parlementaire permanente, ce refus volontaire et sans fin de respecter le mandat du peuple, c’est de rafraîchir ce Parlement et de donner le choix au peuple. »

« Après un an de blocage parlementaire, les cartes vont être rebattues, pour un scrutin qui risque fort de ressembler à un miniréférendum sur le Brexit », observe justement Le Temps. Le Premier ministre prévoit de mener une campagne sur le thème du « peuple contre le Parlement ». Il « va utiliser son argument favori : blâmer les parlementaires pour le blocage et demander aux électeurs de lui donner une majorité pour faire passer le Brexit ».

Ici comme ailleurs le décalage entre le peuple et ses représentants est patent et Boris Johnson entend bien insister sur ce point et faire respecter le vote populaire de 2016. Ici comme ailleurs, le poids des élites en place et de tout un système contre le peuple est inquiétant, comme l’idée que ces élites se font de la démocratie qu’elles invoquent par ailleurs sans cesse.

Pourtant les sondages, toujours incertains au Royaume-Uni, donnent à Johnson une confortable avance (8 à 13 %) sur Jeremy Corbyn, suivi du Parti Libéral (anti-Brexit) et de Nigel Farage et son Brexit dur qui est crédité tout de même de 12 % des voix. L’Écosse de son côté et sa position anti-Brexit avec le Parti National écossais au pouvoir, se renforce. Au final, seuls le Parti Libéral et le PNE sont opposés à tout Brexit ; le Labour est favorable à un Brexit tempéré, les Conservateurs au Brexit de Johnson, et le Parti du Brexit de Farage est favorable à un Brexit dur voire sans accord.

Mais la campagne va aussi porter sur des enjeux nationaux. C’est sur ce que Jeremy Corbyn, leader du Parti Travailliste, compte, avec un programme social (fin de l’austérité, crise du logement…). Toutefois, son engagement à renégocier l’accord sur le Brexit est curieux puisque l’UE à d’ores et déjà rejeté toute nouvelle négociation. Puis Corbyn promet un second référendum pour entériner sa potentielle renégociation.

Cette position semble peu crédible et prolonge une situation dont les Britanniques ont assez après trois ans et demi d’instabilité. Boris Johnson de son côté met en avant une réforme du NHS (sécurité sociale britannique) avec l’injection de 2 milliards de livres, comme il l’avait déjà annoncé, dans l’optique du Brexit, dès 2016 : l’argent pour l’UE économisé permettrait une telle amélioration pour les Britanniques. On le voit, son programme « national » est intimement lié au Brexit.

Reste que ce type de scrutin dans un tel contexte mouvementé dont les Britanniques ont assez, constitue un pari risqué pour les uns et les autres, même si, théoriquement, Boris Johnson devrait en sortir vainqueur et même triomphant !

Une incertitude demeure pourtant pour lui : l’éclatement des voix sur les quatre tendances (Labour, Conservateurs, Libéraux et Farage) pourrait déboucher sur un Parlement sans majorité pour Johnson et compliquer à nouveau le Brexit. D’autre part les déclarations de Donald Trump dans un journal anglais ne sont pas faites pour aider Bojo, lorsque Trump considère que l’accord de Brexit remet en cause un grand accord commercial entre les USA et le Royaume-Uni… Cette flèche du Parthe, balayée par Bojo, est tout de même gênante dans l’optique du Brexit du 31 janvier.

Un Brexit sans accord risquerait d’entraîner le Royaume-Uni dans des troubles plus graves encore. En effet se posent les cas de l’Écosse et de l’Irlande. L’Écosse qui court après son indépendance surtout depuis l’échec du référendum de 2014, pourrait revenir à la charge et faire sécession à condition qu’elle puisse organiser un nouveau référendum ce qui lui est refusé par principe par Londres. Le score des Indépendantistes au pouvoir de 45 % en 2014 pourrait bien dépasser les 50 % dans le contexte du Brexit.

Quant à l’Irlande, la réunification des deux Irlande revient sur le tapis, surtout depuis que les communautés religieuses catholiques et protestantes sont presque équilibrées contrairement au passé où les Protestants représentaient 65 % des Irlandais. Les vicissitudes du Brexit pourraient, là aussi, mener à une réunification qui amputerait le Royaume-Uni de l’Ulster.

Rendez-vous le 13 décembre pour pouvoir, enfin, peut-être, démêler une situation enkystée dont le feuilleton interminable finit par lasser tout le monde. Avec une victoire de Bojo si possible…

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