9 juillet 2017

Des ravages écologiques de Dame Nature comparés à ceux des humains

Par Bernard Plouvier

L’écologie telle qu’elle fut définie en 1866 par le naturaliste allemand Ernst Haeckel, soit l’étude des interrelations entre les êtres vivants et leur milieu naturel, fut longtemps une discipline scientifique, avant d’être annexée par des agité(e) s de la politique, par de charmantes dames patronnesses et des idéalistes niais autant qu’ignares qui en ont fait un sujet de discussions de salons ou de cafés du commerce.

L’interaction du macrocosme universel avec le microcosme humain était un grand classique de l’Antiquité, au point que des préoccupations de type écologique sont apparues chez Lucrèce et Pline le Jeune, persuadés que c’est en bon père de famille que l’homme doit gérer cette Terre où son espèce est née par l’effet d’heureux hasards.

C’est une évidence : il est logique et légitime de combattre la toxicité des produits rejetés par l’agriculture, l’industrie, l’usage ménager ou diverses expériences scientifiques. Mais il ne faut pas oublier que les dégâts que s’inflige Dame Nature sont et resteront toujours supérieurs aux nuisances humaines. Il faut donc relativiser la culpabilité des vivants et des morts ainsi que la portée de nos moyens d’action.

La radioactivité dans les environs immédiats d’une centrale nucléaire bien construite – c’est le cas des centrales françaises – est inférieure à la radioactivité naturelle des zones granitiques de Bretagne ou des Alpes.

La météorite de 17 mètres de diamètre qui a explosé à environ 24 km d’altitude, le 15 février 2013, et dont les débris se sont éparpillés dans la région de Tcheliabinsk (en Sibérie), a produit une onde de choc 30 fois supérieure à celle tant lamentée de l’explosion de la bombe atomique de Hiroshima. Elle provenait de la ceinture d’astéroïdes qui gravite entre Jupiter et Mars. Il est évident qu’il en tombera d’autres et de plus énormes.

Chacun accepte de nos jours l’explication du physicien Luis Alvarez pour l’extinction de masse des animaux terrestres il y a 65 millions d’années, qui provoqua la fin de l’ère des dinosaures : la chute d’une gigantesque météorite dans ce que l’on appelle de nos jours le Golfe du Mexique. Curieusement, durant les années 1980, le misonéisme et la jalousie universitaires n’étant pas tempérés par l’intérêt des financiers, le petit monde des « spécialistes » fut très réticent à recevoir cette hypothèse, depuis largement démontrée. Que venait faire en géologie un titulaire du Prix Nobel de physique ? Sortir les spécialistes de leur routine !

La collision d’une grosse météorite et de la planète Terre aura toujours des conséquences délétères bien supérieures à l’accumulation des célèbres « gaz à effet de serre » ou à la concentration des métaux lourds dans le foie des poissons, même si c’est une bonne précaution que d’éviter de consommer le foie de poissons provenant des zones polluées et de réduire autant que possible la production de gaz carbonique et le dégagement de méthane.

N’importe quel tsunami, n’importe quel séisme de grande magnitude provoquent des ravages et des morts en bien plus grande quantité qu’un accident de contamination chimique ou que l’explosion de Tchernobyl. Le séisme et le tsunami du 26 décembre 2004 qui ont ravagé les côtes cingalaises, thaïes et indonésiennes, ont occasionné 230 000 morts en 48 heures.

Cela ne signifie nullement que les humains ne doivent pas gérer au mieux leur environnement agricole, industriel et domestique. Mais la Terre ne sera jamais à l’abri de catastrophes naturelles, bien supérieures en puissance destructrice aux pires comportements humains. La vertu essentielle de l’homme doit rester la modestie lorsqu’il évalue ses capacités, même celles de nuisance.

D’autant que trop souvent, l’écologie sert de prétexte à des arnaques, dont sont victimes les consommateurs abrutis par une propagande inepte. Le « commerce équitable » revient à payer plus cher des produits de médiocre qualité, pour accroître les bénéfices de sociétés établies dans le Tiers-Monde. L’agriculture dite « biologique » (comme si toute production des fruits de la Terre n’était pas un phénomène biologique) aboutit à des champs de céréales envahis de plantes indésirables qui sont moissonnées avec le bon grain. Les raticides sont des pesticides : ne plus lutter contre certains animaux vecteurs risque de faire revenir en Occident des maladies qui ne persistent qu’en régions arriérées. S’opposer à la chasse revient à créer d’importants déséquilibres dans les forêts, les savanes et les campagnes.

En 1976, on a fait une publicité considérable à un groupe de produits peu toxiques, celui des dioxines, soit des produits de chimie organique à noyau benzène dont certains contiennent du chlore. Un dégagement de fumées avait affolé les foules émotives de Lombardie, dont celles du village de Seveso. Environ 200 personnes ont présenté une acné transitoire et l’on en a profité pour abattre un cheptel dont les cours s’effondraient, le tout aux dépens de la société chimique, un groupe suisse détesté de ses concurrents italiens. Le seul mort de l’affaire fut le directeur de la filiale locale du groupe multinational, abattu par des assassins communistes.

Quarante ans plus tard, l’on sait que ce produit n’est ni cancérigène ni mutagène, puisque aucune augmentation du taux de cancers ou de malformations n’a été enregistrée chez les sujets exposés, qui furent royalement dédommagés, par l’équivalent de 1,13 milliard d’euros. La fausse nouvelle écologique (si l’on préfère : la rumeur infondée) peut rapporter beaucoup d’argent et s’avérer meurtrière.

Il est évident qu’il faut lutter efficacement contre la pollution des fleuves et des rivières par les rejets domestiques, agricoles et industriels (ce sera le sujet d’un prochain article). Mais les dégâts écologiques d’origine animale, et ceci englobe l’activité humaine, ne sont qu’ennuis mineurs, si on les compare aux catastrophes infligées à notre planète par Dame Nature.

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