22 septembre 2016

Le mythe des pensions payées par l’immigration

Par Patrick Sessler

Un des arguments le plus souvent entendu ces vingt dernières années pour justifier l’afflux constant de nouvelles vagues d’immigration en Belgique et dans le reste de l’Europe est que nous en avons absolument besoin pour pallier le manque de main-d’œuvre et que ce sont les immigrés qui payeront nos pensions demain.

Pourtant, cette affirmation ne correspond pas à la réalité. La banque ING(1) a consacré une étude approfondie sur cette question en 2004 dans son Bulletin Financier (novembre-décembre 2004, n° 2399).

Cette étude unique est essentiellement consacrée à l’aspect économique de l’immigration et ne tient donc pas compte des aspects culturels, religieux et de « vie en commun » avec les populations autochtones. Cependant, cette analyse met à mal quelques idées toutes faites véhiculées par les propagandistes de l’enrichissement de notre société par l’immigration. Voici six extraits de cette étude :

 

  • « Dans le cadre du débat sur le vieillissement de la population, on se demande de temps à autre si l’immigration ne pourrait pas offrir une solution. L’analyse économique montre que les flux migratoires susceptibles d’empêcher le vieillissement sont trop importants pour être réalistes. En outre, ils ne feraient que reporter le problème et ne le résoudraient pas. Si l’immigration est indéniablement positive pour l’économie globale, il est moins certain qu’elle renforce la base économique belge. En effet, ceci n’est possible qu’en cas de marché du travail suffisamment souple et d’immigration sélective, par exemple en fonction du degré de qualification. Dans le contexte belge, une immigration sélective a toutefois peu de chance de succès. »

Le « contexte belge » évoqué par ING fait allusion aux configurations politiques majoritaires successives à cette époque. Le Parti Socialiste a participé au pouvoir, avec plus ou moins de poids politique, durant des dizaines d’années (jusqu’en 2014 pour être précis). Et le PS a mené durant toutes ces années une politique immigrationniste échevelée, trouvant chez ces nouveaux venus les électeurs en nombre suffisant pour remplacer avantageusement les autochtones partis voter ailleurs.

  • « La fécondité plus élevée des immigrants entraîne une pression démographique accrue : on peut se demander si la Belgique peut accueillir, sur le plan économique et de l’aménagement du territoire, une population de 15, voire 18 millions d’âmes. »
  • « L’immigration de travailleurs peu qualifiés aurait, dans tous les scénarios, un impact négatif sur le PIB (Produit Intérieur Brut) par habitant. Pour préserver le niveau de vie, une politique d’immigration sélective s’impose dès lors. »
  • « Les modèles économiques standards semblent donc exclure que l’immigration puisse, en soi, augmenter la richesse de façon significative. »
  • « Des études montrent qu’une politique d’immigration sélective a, à terme, un impact économique positif moins élevé qu’escompté, car la réunification familiale qui s’ensuit fait entrer dans le pays d’accueil des personnes moins qualifiées procurant une contribution nette plus faible, voire négative. »
  • « Pour le moment, l’immigration est surtout un investissement payant pour l’immigré même. »

Cette étude de la banque ING date de 2004, c’est-à-dire avant l’effondrement généralisé de l’économie européenne et avant le déferlement des « réfugiés ». On peut raisonnablement supposer que ce qui était indéniablement vrai en 2004 l’est encore plus aujourd’hui, d’autant plus que les nouveaux arrivés sont très majoritairement sous qualifiés, malgré tout ce que les communicateurs de l’Union Européenne ont voulu nous faire croire. Il est par ailleurs révélateur qu’aucune nouvelle étude n’a été produite sur la question ultérieurement. Le lobby immigrationniste sait admirablement verrouiller le débat quand ses fondamentaux risquent d’être remis en question.

Legroupe ING (en néerlandais : ING Groep), est une institution financière internationale de bancassurance d’origine néerlandaise. Elle a connu une croissance externe très rapide, devenant fin 2007 la deuxième banque de détail mondiale après Mitsubishi UFJ Financial Group avec plus de 338 milliards d’euros en épargne. Lourdement affectée par la crise financière de 2008, l’action ING a perdu 68,7 % en un an avant que celle-ci soit en partie nationalisée. C’est en 2013, la 6e entreprise dans le secteur bancaire. ING était l’abréviation d’« Internationale Nederlanden Groep » (littéralement « Groupe des Pays-Bas Internationaux »).

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Philippe Randa,
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