Comme tout bon libéral, de l’espèce néoconservatrice et atlantiste, le Portugais José Manuel Barroso, ancien président de la Commission européenne, vient de l’extrême gauche, tout en n’étant pas juif, au contraire de ses homologues d’outre-Atlantique. Nonobstant, ses premières armes politiques le voient débuter en tant que président des étudiants maoïstes ; il n’en sera que plus libéral ensuite.
La suite de sa carrière sera effectivement à la hauteur. En 2002, il devient Premier ministre du Portugal et en profite pour appliquer, dans la lettre comme dans l’esprit, la feuille de route de ses puissants sponsors : rigueur budgétaire et suivisme atlantisme. Non content de ruiner son peuple, il appuie toutes les guerres américaines, allant même jusqu’à tenter de saboter le programme européen de l’Airbus A400M ; ce qui coûtera près de deux milliards d’euros à l’avionneur en question.
Bref, ayant tout fait pour saboter ce qui demeurait de construction européenne, l’homme vient de prendre sa retraite. Enfin, retraite relative, puisque venant d’intégrer la banque Goldman Sachs, aux USA surnommée « Government Sachs. »
Jean Quatremer, journaliste à Libération, européen fervent, mais eurosceptique militant, s’étonne que Jean-Claude Juncker ait eu un peu de retard à l’allumage pour dénoncer ce pantouflage des plus voyants : « Il aura donc fallu plus de deux semaines pour qu’enfin Jean-Claude Juncker cesse de se dissimuler derrière la langue de bois de son porte-parole, Margaritis Schinas, qui a certes laissé entendre que l’institution n’approuvait pas le comportement éthique de Barroso, mais sans le dire franchement. On a du mal à comprendre les raisons d’une telle réserve, alors même qu’en interne, une grande partie des fonctionnaires européens sont furieux de voir une nouvelle fois abîmée, en plein Brexit, l’image de la Commission, qui plus est par celui qui l’a dirigée durant dix ans. »
De son côté, François Hollande a jugé l’affaire « inacceptable », ce qui ne mange jamais de pain. Ces gens voudraient nous dégoûter à jamais de l’Europe qu’ils ne s’y prendraient pas autrement.
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Philippe Randa,
Directeur d’EuroLibertés.
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Ancien directeur du bi-mensuel Flash !, journaliste au site Boulevard Voltaire, collaborateur de revues (Éléments et Réfléchir & Agir), il est l’auteur d’une douzaine de livres, romans, documents historiques. Dernier livre paru : Les Grands Excentriques (Éd. Dualpha, préface d'Alain de Benoist).