30 juillet 2022

La journée de la paix… et du pigeon

Par Marie-Simone Poublon

L’Occident ne peut que rire jaune le 21 septembre prochain pour la journée internationale de la paix… et du pigeon. Pour ce jour mémorable nous sortirons notre blanche colombe (ou notre beau pigeon blanc).

On se souvient en effet des missions militaires de renseignement confiées à ces oiseaux portant des appareils photos sur leur poitrail. On se souvient aussi des médaillés comme Vaillant matricule 787-15 ou Bel ami et des quelque 300 000 pigeons mobilisés entre 1914 et 1918. Ces auxiliaires militaires précieux donnèrent leurs vies (tués par des balles, des gaz ou des bombes) dans le but de transmettre leurs messages pour que nous puissions être libérés de l’ennemi. Mausolées, obélisques ont été érigés en l’honneur de ces vaillants soldats morts au front et aujourd’hui oubliés des jeunes générations aux iPhone et applications en tout genre. Et pourtant, ils pourraient bientôt ressembler à ces pigeons…

La plupart des Français ne s’interrogent pas, n’analysent rien et vivent comme si tout allait bien. La guerre c’est loin de chez eux ! Ils n’ont aucunement peur de l’OTAN malgré la menace réelle d’une troisième guerre mondiale. L’OTAN annonçait le 30 juin l’intégration de la Suède et de la Finlande sous 24 heures dans l’organisation du traité de l’Atlantique Nord. On se demande quelle mouche les a piqués ? On aurait pu supposer que ces deux pays ne vivaient pas trop mal sans l’Otan.

Voici des propos entendus : « La guerre ? Dans quel pays ? Ah, mais c’est la Russie qui a attaqué l’Ukraine ! Si, si, si je le sais je l’ai entendu sur BFM. Et puis, de toute façon, il faut vivre. C’est la journée des fiertés en juin et je mettrai mon petit drapeau de la LGBTQIA + sur la table du bistro ! C’est NON à la discrimination. D’ailleurs la guerre c’est discriminant. T’as vu un noir en Ukraine toi ? Ils sont racistes tu crois ? Bah, je m’en fiche de tout ça. Je ne vote pas. Déjà que je paie des impôts ! D’ailleurs pour aider, je vais prendre deux Ukrainiens chez moi, comme ça je mêle l’utile à l’agréable, je défiscalise ! La Russie ce sont les méchants ! Ça a toujours été des méchants ! »

Tout ceci vaut mieux que les brèves de comptoir !

Beaucoup de Français, l’Europe et tout l’occident disent oui à la guerre en accusant l’ennemi, la Russie, de défendre sa souveraineté et son peuple. Ils ne s’opposent ni à la menace que nous fait courir l’Otan avec ses positions expansionnistes ni aux dons massifs d’armes ou d’argent frais pour l’Ukraine comme l’annonce Jo Biden, ce 30 juin avec 800 millions de dollars pour, sans doute, continuer d’armer et d’entraîner le pouvoir centralisé sur le sol ukrainien.

Et pourtant, la Russie ne se bat pas seulement pour récupérer les Républiques du Donbass et de Lougansk, mais elle se bat aussi pour sauver un modèle de civilisation qui était encore le nôtre il y a quelques années. Ses combats vont bien au-delà de la défense des deux territoires russes. En libérant l’Ukraine infestée de dirigeants corrompus (contrairement à ce que BFM tente de minimiser), la Russie sauve ce que nous ne sommes plus capables de vouloir : notre liberté ! Vladimir Poutine a dit : « … Nos soldats et nos officiers… se battent pour protéger leur peuple. Ils défendent le droit de la Russie à se développer librement en tant que grand pays multiethnique qui prend ses propres décisions, décide de son propre avenir, s’appuie sur sa propre histoire, sa culture, ses traditions et rejette toute tentative d’imposer de l’extérieur les pseudos valeurs de la déshumanisation et de la dégradation morale. »

Alors, cette journée de la paix… et du pigeon aura un goût très amer. Nous ne serons que les complices de la guerre. Est-elle utile ? Est-elle inutile ? Là n’est pas la vraie question. Macron (France), Von der Leyen (affaire du SMS avec Pfizer, Commission européenne), Stotlenberg (Otan) veulent nous faire croire que nous sommes les blanches colombes de la paix jouant à l’apprenti sorcier avec la Russie. Si l’Otan dérape, ce sont nos fils qui iront « à la guerre » comme ces malheureux pigeons. Les enfants du peuple russe qui se battent en ce moment sont eux aussi victimes de notre irresponsabilité.

Voici un exemple de dérapage et ce n’est pas le seul. La Lituanie bloque l’accès ferroviaire de l’enclave de Kaliningrad. L’affaire est tellement grave qu’un porte-parole du Pentagone, le général Robert Jefferson, aurait demandé que la Lituanie soit exclue de l’OTAN afin d’éviter l’engrenage du fatidique article 5 qui déclencherait inexorablement la 3e guerre mondiale. Autre exemple : la Lituanie, depuis plusieurs années, distribue des manuels pro-occidentaux aux enfants des écoles. L’Otan, il y a 5 ans avait déclaré « que la Lituanie était prête à servir de base militaire aux forces de l’OTAN », mieux, on lisait un communiqué de son ministère qui disait « Nous considérons la Lituanie comme un centre logistique des États-Unis ». Tout est dit. Ou presque écrivait mon homologue chroniqueur Jean-Cyril Vadi, (acteur, auteur et metteur en scène) dans la Revue Méthode des instituts franco-russes de Donetsk (1).

Emmanuel Macron n’a pas un rôle de faiseur de paix, mais plutôt de vassal de guerre poussant la Lituanie à fermer sa frontière. Inconscience ? Immaturité politique ? Réaction infantile ? Provocation ? Soumission ? Il n’empêche que cette initiative est contraire au droit international. La Russie sera-t-elle encore accusée d’agression ? Ou est-elle agressée ? Je vous laisse en juger.

Les peuples n’ont pas à payer le lourd tribut des dirigeants installés par les États-Unis dans des pays « colonies » qui ont perdu toute souveraineté. Les pays baltes, la Pologne sont d’une docilité envers leur maître, l’Otan, mais ils manquent d’intelligence stratégique. Kaliningrad étant la région la plus militarisée au monde. Que donc leur a-t-on promis ? Quant à Erdogan, il utilise son pouvoir d’arbitre au sein de l’OTAN… Tous ces jeux géopolitiques sont dangereux pour l’équilibre des nations et pour la paix.

Depuis sept ans, depuis octobre 2014, l’un des jeux favoris de l’Ukraine est de répandre la terreur sur les populations pro-russe. Nous sommes très mal placés pour donner des leçons à la Russie d’autant que nous avons trahi nos engagements. Macron, comme Zelinsky et tous les soumis, aura sur la conscience des milliers de morts. Souvenons-nous de l’appui au coup d’État en Ukraine en 2013 et 2014 dont l’un des leaders, Oleg Tyagnibok, fut soutenu par Laurent Fabius. La France, garante avec l’Allemagne des accords de Minsk qui devaient protéger les relations pacifiques au sein du territoire et dans les Républiques du Donbass (dont le Président Alexandre Zakhartchenko fut assassiné en 2018) et de Lougansk, ne fera jamais pression pour que l’Ukraine respecte ces accords. Et oui ! la guerre n’a pas démarré le 24 février 2022, mais bien avant… comme nous le verrons dans ce qui suit.

« Nous sommes venus en ce monde pour détruire Moscou » disait en octobre 2014, Irina Farion, députée ukrainienne du parti Svoboda (Liberté).

Le vrai problème réside dans la manipulation de l’opinion publique qui n’y voit que du feu, comme pour la Covid19. Maintenant la russophobie et demain… les privations ! Beaucoup de Français n’y voient que du feu en s’alliant pour le camp ukrainien préférant oublier les enfants et les habitants du Donbass persécutés depuis 2014. Combien d’entre eux sont morts par la faute du fanatisme ? Les enfants du Donbass vivaient dans les caves avec leurs parents ou grands-parents. Regardez le reportage d’Anne Laure Bonnel sur les conditions de vie dans le Donbass ; reportage boycotté par les chaînes de télévision occidentales bien pensantes (2).

Et puis récemment, une association humanitaire déclarée légalement et se rendant au Donbass pour apporter des secours aux enfants, s’est vue confisquer par la douane française les deniers de ses collectes. Oui confisqués !(3). Un enfant du Donbass n’a-t-il pas le droit d’être secouru au même titre qu’un enfant d’Ukraine ?

Non décidément, ils n’arriveront pas à nous remettre sur le droit chemin de l’entretien de leur guerre fomenté contre la Russie depuis longtemps. Après avoir sacrifié au moins deux ans de vie des Français pour lutter contre l’ennemi invisible Covid, Macron va-t-il encore sacrifier sa population pour défendre un pays comme l’Ukraine au profit des Étatsuniens ? Face aux sanctions qui sont imposées à la Russie, l’occident a tout intérêt à faire attention car en appliquant ces sanctions c’est sur notre territoire que la guerre civile pourrait se répandre : inflation, restriction, crise de l’énergie…

L’embargo sur de nombreux produits, métaux et terres rares, a déjà frappé le géant Boeing(4) qui n’a plus de titane pour ses avions. À rire ! Qu’en sera-t-il de nos ordinateurs, nos portables, nos voitures électriques qui augmenteront de façon exponentielle. Et avec quelle énergie produirons-nous de l’électricité pour ceux qui auront investi dans la voiture « propre chez soi » ? Car chez les autres, l’extraction des métaux et terres rares fait des morts. Et puis, il y a encore nos médicaments et d’autres produits indispensables… Bref nous scions la branche sur laquelle nous sommes assis. Une preuve d’intelligence ? J’en doute.

La géopolitique n’est pas un fleuve tranquille et ce sont ceux qui possèdent « le trésor » – trésor qui reste à définir : argent, métaux, énergies… – qui gagneront le pouvoir mondial, comme le veulent les BRICS (5). Les BRICS sont l’union des pays Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud à l’origine de 50 % de la croissance économique mondiale depuis dix ans. Il suffit de regarder la carte des métaux et terres rares, celles des transports de gaz et de pétrole, des fabricants de médicaments ou autres industries pour se convaincre qu’il va nous falloir revoir notre copie… et vite ! Les États-Unis ayant, eux, déjà préparé depuis longtemps leur stratégie énergétique pour n’avoir (a priori) besoin de personne. Ce qui n’est pas le cas de l’Europe.

Nous ne sommes véritablement pas les blanches colombes que nous prétendons être, mais les pigeons d’une vassalité inconséquente. Nous soutenons la corde du pendu ! Nous ne cherchons pas à réinstaurer la paix en Ukraine, pas plus qu’en négociant des accords avec la Russie mais à faire une mauvaise guerre en soutenant un revanchard « clownesque » pour faire tomber ceux qui s’opposent à l’expansionnisme. Le traité Nord Atlantique doit être révisé. Le règne Stoltenberg doit cesser. D’ailleurs des manifestations ont eu lieu à Madrid le 24 juin scandant la dissolution de l’Otan.

Ceux qui aiment la culture russe et ce pays aux milles richesses sont coupés de l’information qu’ils trouvent, fort heureusement, par d’autres canaux, mais nous voudrions avoir le droit à la liberté de s’informer. Qu’on le veuille ou non, Vladimir Poutine est un Grand de ce monde. La grande Fédération de Russie porte en elle une amitié franco-russe, que les « macronistes patentés » se le disent une fois pour toutes. Est-ce la faute à la Russie de n’avoir rien dit sur ses intentions ? Est-ce la faute de la Russie si les limites ont été dépassées ? Est-ce la faute à la Russie si nous allons crever de faim et de misère ? Est-ce la faute à la Russie si la bombe éclate ?

Pour vous faire une idée, si vous ne l’avez pas encore complètement, écoutez les vœux à l’endroit du peuple français pour la nouvelle année 2022, de Son Excellence l’ambassadeur de Russie en France, Alexeï Mechkov (6). Écoutez aussi le discours du Président Poutine au forum économique à Saint Petersbourg (7).

Avant de brandir haut et fort notre magnifique pigeon blanc posons-nous la question : quelle est la valeur ajoutée de l’Otan sur les pays « souverains », comme le dit la Charte des nations unies ? Quel sera le vrai prix à payer pour ce soutien occidental inconditionnel à l’Ukraine ?

 

Notes

 

  • Reportage d’Anne Laure Bonnel au Donbass

https://www.youtube.com/watch?v=Tlv4Z7pg8yk&ab_channel=Anne-LaureBonnel

 

 

 

 

 

  • https://www.youtube.com/watch?v=X_F4-xaRecE&t=1793s&ab_channel=FRANCE24
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