4 novembre 2021

Droite, écologie et défense animale

Par Richard Dessens

La déclaration de Yannick Jadot sur l’interdiction de la chasse les week-ends et pendant les vacances a fait bondir une droite quasi unanime sur ce sujet : la défense de l’électorat des chasseurs et, au passage, l’affectation d’un intérêt pour les « traditions » rurales ancestrales. Mais de quelles « traditions » s’agit-il ?

À une période qui va jusqu’au début du XXe siècle, la chasse et la pêche étaient un moyen de subsistance pour beaucoup de ruraux, le « sport » de la chasse étant réservé aux classes sociales supérieures ou servant d’entraînement pour l’art de la guerre. En outre, la France était peuplée de 10 à 40 millions d’habitants, niveau permettant de préserver des équilibres naturels, même si la faune subissait peu à peu des saignées et des disparitions d’espèces, malgré des restrictions progressives. La souffrance animale pouvait alors être justifiée par les nécessités vitales humaines, les famines et disettes étant une règle cyclique dans nos campagnes médiévales et jusqu’au XIXe siècle dans une moindre mesure. L’argument de la « tradition » est dès lors une imposture et un travestissement du contexte des faits. Sur une Terre surpeuplée et une France à 68 millions d’habitants, les paramètres naturels ne sont plus les mêmes.

Dès lors, la chasse n’est plus qu’un « sport » qui consiste à tuer et faire souffrir des animaux pour le seul bon plaisir des chasseurs. Le plaisir sportif justifie-t-il la souffrance animale, ou n’est-il pas parfois pour quelques « viandards » un dérivatif à leurs instincts inquiétants ? Quant à la majorité des chasseurs, on peut s’interroger sur la qualité d’un plaisir à tuer dans des conditions de déséquilibre de rapport de force évident. Lorsqu’il s’agissait de chasser à l’aide de pieux, d’arcs et de flèches, l’animal avait encore ses chances d’échapper à la mort et l’homme le risque d’être blessé ou tué ; avec l’artillerie de nos chasseurs modernes, où sont le courage et les vertus humaines ?

Autre argument : les chasseurs sont les premiers écologistes et permettent de préserver les équilibres naturels… En effet, ils limitent la prolifération de certaines espèces envahissantes comme les sangliers, par exemple. Mais rien n’empêche les Préfectures avec les Directions départementales de la Protection des Populations de programmer des battues régulières (comme elles le font déjà parfois en relation avec les chasseurs) pour réguler certaines espèces… tout en préservant toutes les autres.

Mais ce qui est le plus surprenant c’est que les écologistes politiques « officiels » s’intéressent à la protection animale même lorsque l’objectif n’est pas finalement la protection humaine. En revanche ce qui l’est moins, c’est l’unanimité des candidats de « droite » – Xavier Bertrand, Marine Le Pen, Éric Zemmour, Dupont-Aignan – à soutenir la chasse, les corridas, tout en proclamant régulièrement leur philosophie qui repose sur la frontière infranchissable entre l’Homme et la Nature et autorise l’Homme à en disposer à sa guise depuis que Jésus en a proclamé le principe.

Ce mépris, malgré quelques déclarations de principes creuses sur la Nature et sa faune pour eux-mêmes et non pour les seules conséquences de leurs dérèglements pour l’Homme, constitue un vide dommageable pour la pensée politique de la « droite ». Pourquoi ne peut-on pas adhérer aux idées d’Éric Zemmour par exemple, tout en étant un fervent écologiste défenseur du droit des animaux : des solutions alternatives à celles des Écologistes « officiels », en réalité de tradition ultra-gauchiste comme nous le montre encore Sandrine Rousseau, existent et permettraient d’aller plus loin et autrement que ce que leur philosophie veut imposer par ailleurs. Une Vox Animali pourrait cohabiter avec une Vox Populi et modifier l’approche attristante d’une droite encore figée dans des « traditions » parfois superficielles, dangereuses et dépassées. La défense de la chasse doit cesser d’être une chasse aux électeurs.

Le rêve d’une certaine droite – encore faudrait-il s’entendre sur quelle droite – militante écologiste, protectrice de la faune et de la flore, vigilante pour la question des abattoirs et de la maltraitance animale, faisant appliquer avec rigueur des lois existantes et presque jamais mises en œuvre quant à la protection animale et les abandons d’animaux par exemple, mettant en avant le problème crucial et prioritaire de la surpopulation humaine pour les années à venir, est probablement encore une chimère. Et pourtant, n’est-il pas possible de défendre une identité française et européenne, ses valeurs et sa civilisation, tout en préservant et respectant la diversité de la Nature et du vivant, sans lesquels l’Homme n’est plus rien. L’orgueil démesuré de l’Homme l’a extrait de la Nature ; il convient urgemment de l’y réintégrer faute de courir à une catastrophe humaine bien pire.

Illustration : Pertuiset, le chasseur de lions (Édouard Manet).

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