Dix situations amoureuses pas amères… réalistes !
Entretien avec Richard Dessens, auteur de Plaies d’amour aux éditions Dutan
(Propos recueillis par Fabrice Dutilleul)
« L’amour est symbolique de l’écart
qui existe entre un idéal et la réalité : un fossé en réalité ! »
Avec un tel titre, on croirait que l’amour n’est fait que de blessures et de douleurs. Pas très encourageant, non ?!
Le thème que j’ai abordé à travers dix situations amoureuses est plutôt celui d’une grande relativisation de l’amour en tant que sentiment irrépressible ou existant en tant que tel, c’est-à-dire déconnecté de son environnement, des contraintes de la vie, de l’orgueil et des vanités humaines.
Dites-moi, c’est un portrait amer de l’amour que vous évoquez là !
Pas amer… réaliste à mon sens ! Je crois que l’amour est plus un révélateur des pulsions et des velléités humaines, que de leurs vertus. C’est la signification même de l’amour que j’envisage avec une certaine distance. En outre, je constate que l’amour apporte plus souvent des souffrances que des bonheurs, lorsqu’il n’est pas même un rapport de forces, de domination ou de concessions plus ou moins bien gérées.
Vous êtes un pessimiste de l’amour ? Vous ne croyez pas à la sincérité dans l’amour ?
Non, pas vraiment pessimiste. Mais je pense que la sincérité n’est que passagère et aléatoire. Combien de sincérités successives provoquent les amours sensées éternelles…au bout de quelques mois ou années ? Non, je crois que l’amour n’a qu’un temps et correspond à des périodes et des situations de la vie des uns et des autres. Très souvent les habitudes, l’intérêt, le confort, la lassitude même, la routine, prennent vite le relai d’un sentiment annoncé comme éternel et autonome. Et d’ailleurs pourquoi pas ? Une amitié anciennement amoureuse ou une association bien comprise ne sont-elles pas plus courantes en réalité qu’un amour à la Paul et Virginie ou aux amants de Teruel ? D’ailleurs, les grandes amours éthérées sont très courtes dans la littérature et dans l’esprit des gens. C’est ce qui fait leur beauté idéal, mais alors pourquoi idéaliser un amour qui devrait être éternel, c’est-à-dire sur 50 ans ou plus ?! On est plus sur le même registre !
Pas toujours…
En effet, des amours déchirantes et éternelles existent, mais elles font suite d’habitude à une séparation que l’un des deux amants n’a jamais accepté, en se fabriquant un amour mythique ou onirique d’autant plus douloureux d’ailleurs.
En fait vous ne croyez pas à l’amour comme sentiment pur et absolu ?
C’est cela. Ou alors pendant quelques semaines ou mois, le temps de revenir aux contraintes que la vie impose et aux réelles motivations humaines, pas toujours très valorisantes… L’amour est symbolique de l’écart qui existe entre un idéal et la réalité : un fossé en réalité !
Vous évoquez une espèce de souffrance volontaire dans l’amour ?
Oui, cet aspect m’a toujours fasciné. Combien d’histoires d’amour se complaisent dans des souffrances provoquées ou reçues : le couple terrible « je t’aime/je te hais », le love and hate bien connu ?
Vos dix situations amoureuses recouvrent des amours bien différentes…
Amour de jeunesse ; amour filial ; différence d’âge ; retrouvailles improbables ; amour destructeur ; évolution différente de deux êtres ; conceptions différentes de l’amour, autant d’amours dont il convient de définir les contours et la réalité. En fait, je ne crois à l’amour qu’entre l’homme et l’animal ou entre l’animal et l’homme, le seul à être pur et autonome. D’ailleurs, le seul dénué de désir sexuel, ce qui est l’un des éléments déterminants de nombreuses prétendues « histoire d’amour ». C’est pourquoi mon dernier chapitre traite de ce qu’est « faire l’amour », qui n’a rien à voir avec l’amour tel qu’il est idéalisé et conçu dans l’esprit général. L’amour est un sujet plein de contradictions et d’injonctions intempestives et contraires. Comme l’être humain au fond.
Plaies d’amour, Richard Dessens, Éditions Dutan, collection « Les bergers de l’évasion », 134 pages, 21 € ; pour commander ce livre, cliquez ici.

Plaies d’amour, Richard Dessens, Éditions Dutan, collection « Les bergers de l’évasion », 134 pages, 21 €.
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