16 février 2021

Entretien avec Francis Bergeron, responsable du quotidien Présent

Par Rémi Tremblay

Entretien avec Francis Bergeron,

responsable du quotidien Présent.

Francis Bergeron.

Dans le monde médiatique, Présent représente une exception. Quotidien indépendant suivant une ligne éditoriale nationaliste et catholique, il résiste contre vents et marées depuis près de 40 ans, et ce malgré l’absence de publicités. Son succès est dû d’une part à ses journalistes, qui refusent toute compromission, et d’autre part à ses fidèles lecteurs. Souhaitant justement accroître le nombre de ses derniers pour contrebalancer les effets de la crise covidienne, Francis Bergeron, vient de lancer une campagne de souscription pour trouver 500 nouveaux abonnés cette année. Un objectif simple, réaliste, que vous pouvez aider à atteindre en vous abonnant, directement sur le site www.present.fr.

 

D’abord, Présent est actuellement en campagne pour recruter de nouveaux lecteurs. Quels sont les objectifs concrets de cette campagne et qu’est-ce qui la motive ?

En France, la presse écrite est globalement en difficulté, concurrencée, depuis le tournant du début des années 2000, par les informations en ligne.

Dans sa version papier, un quotidien national (j’entends : qui couvre tout le territoire) est un média coûteux, mal distribué et encore mal acheminé par la Poste, et dans sa version numérique, concurrencé par des sites plus souples, s’adaptant à l’actualité beaucoup plus fréquemment qu’une fois par jour, et surtout gratuits, financés par la publicité.

Présent est un quotidien qui va fêter son numéro 10000 et ses quarante années d’existence à la fin de 2021. Nous étions parfaitement conscients de cela, et nous avons d’abord cherché à enrayer le déclin de la lecture papier, nos lecteurs « historiques » n’étant pas prêts à passer au numérique : d’où des articles plus courts, l’emploi de la couleur, des « unes » percutantes, une ouverture éditoriale renouant avec l’état d’esprit du Présent des origines, et enfin la construction progressive d’un réseau de pigistes spécialisés et de correspondants dans le monde entier plutôt qu’une équipe de journalistes polygraphes à plein temps. Par ailleurs le site a été rénové. Nous jouons sur l’interactivité avec les lecteurs, sur les ventes en ligne par le biais de notre « boutique », etc.

Nous avons donc des outils très modernisés et performants, sur le plan formel. La baisse des abonnements a été enrayée, la lecture payante en ligne progresse enfin, mais très lentement.

Globalement Présent reste un petit quotidien, le plus petit des quotidiens nationaux. Et se pose alors la question : à quoi sert un tel investissement si c’est pour communiquer chaque jour avec moins de 10 000 lecteurs, tous supports confondus, alors que d’autres titres annoncent une progression à trois chiffres des abonnés payants, grâce à leur version numérique venant se substituer à un lectorat papier en voie de disparition ? Pensez que Le Monde ou Le Figaro prévoient par exemple des millions d’abonnés en version numérique à l’horizon 2023 !

Nous devons donc maintenant conquérir plus massivement de nouveaux lecteurs papier et numérique. Notre objectif de court terme est très modeste : 500 lecteurs de plus en 2021. C’est ridiculement faible, mais si nous réussissons ce pari, cela montrera le sens de la pente et constituera un formidable encouragement.

Quel fut (et est) l’impact des mesures sanitaires sur Présent ?

Soyons clairs : elles ont cassé l’élan que nous avions acquis depuis le milieu des années 2010 ; le réseau postal a été désorganisé, ce qui a défavorisé nos abonnés papier. La vente en kiosques, qui progressait, s’est effondrée. Sur ces deux terrains, la situation est loin d’être redevenue normale. 700 points de vente sur les 23 000 du pays sont toujours fermés. Ajoutez le couvre-feu à 18 heures et le développement du télétravail, et, dans la journée, le fait que beaucoup de clients habituels ne sortent plus qu’une fois par semaine pour leurs courses, et vous avez l’explication de la chute de 30 à 40 % de la vente en kiosque des quotidiens nationaux. Je ne parle même pas de ces lecteurs qui achetaient leur journal pour le lire tranquillement à la terrasse du café en buvant un petit noir… Puisque les cafés sont toujours fermés.

Outre la refonte du site, quels sont les nouveaux projets de Présent ?

Nos produits phare sont le numéro du samedi, dit « littéraire » et nos hors-séries, qui se vendent très bien, qui sont rentables, et qui servent à renflouer le quotidien, dont les ventes, du mardi au vendredi, sont déficitaires. Nous voulons développer les hors-séries, en améliorant la forme, pour qu’ils gagnent encore du public, en les rendant mensuels (pour l’heure il n’en parait que six à huit par an), et avec deux axes rédactionnels : les dossiers intemporels (« les pèlerinages », « la musique nationale », « la BD de droite », « Jean Raspail », les cent ans du parti communiste etc.) et les dossiers polémiques, collant à l’actualité, comme celui actuellement diffusé, et qui a beaucoup de succès, sur la gauche « pédocriminelle ».

En 2021, la question s’impose, qu’est-ce qu’un journal comme Présent a à offrir que n’offrent pas les sites accessibles gratuitement sur la toile ?

C’est une bonne question. Si nous ne savons pas faire la différence avec les meilleurs sites accessibles gratuitement (je pense à Boulevard Voltaire, au Salon beige, à Breizh infos, par exemple), le site de Présent vivotera, ou se développera à un rythme ridiculement faible au regard de ceux des autres titres de presse nationaux. Il faut plus d’images, de photos, de petits films, et plus d’information qui nous soit propre. Il faut qu’on y trouve des informations qu’on ne trouve pas ailleurs. Et il faut que le site, comme le journal papier, soient perçus comme un lieu où se concoctent toutes les synergies, les mobilisations, les campagnes, avec une ouverture sur les jeunes talents.

De ce point de vue, la création de notre association de défiscalisation des dons : l’association de la Presse Française Libre, le bouquet numérique d’abonnements (le club de la presse), le prix annuel des lecteurs de la presse française libre, sont des réussites qui doivent se développer encore. On pourrait imaginer un éphéméride, le calendrier des manifestations de la droite nationale, un développement des ventes de notre « boutique » virtuelle, des campagnes communes, des commémorations communes. Présent se place au centre de l’ébullition médiatique du courant souverainiste et d’orientation chrétienne.

Nous pensons qu’il faut aussi développer les liens avec TVLibertés, Radio Courtoisie, les médias d’information se plaçant sur d’autres terrains que celui de la presse écrite. Il faut participer activement à cet écosystème global de conquête du terrain et de conversion des esprits.

Comment vous expliquez-vous le fait que si des millions votent Rassemblement national, Présent ne bénéficie pas de millions d’abonnements ?

C’est un mystère, mais il y a un début d’explication, me semble-t-il. Présent a été créé le 4 janvier 1982. Il regroupait trois composantes, pour faire simple : une dimension militante avec Bernard Antony, une culture journalistique avec François Brigneau, l’approche d’un grand intellectuel catholique, Jean Madiran. C’est cette conjonction de talents qui a permis l’émergence d’un quotidien de cette nature 38 ans après la débâcle de L’Action française quotidienne. Nous devons renouer avec cette culture « d’addition de nos différences », pour parler comme un curé progressiste (mais il n’y a plus de curés progressistes).

Aujourd’hui, malgré 40 années d’existence Présent reste inconnu du plus grand nombre. Il n’est jamais cité dans les revues de presse. Un malheureux journaliste de France Inter qui s’y était risqué avait été aussitôt mis au placard. Il y a donc eu cette chappe de plomb. Mais il ne faut pas occulter notre propre responsabilité : faire un quotidien n’est pas la même chose que faire une revue. Faire la meilleure revue d’après-guerre (Itinéraires, de Jean Madiran, selon moi), ce sont des talents différents que ceux nécessaires pour faire un quotidien, qui doit viser à dire assez peu de choses à beaucoup de gens. La revue, elle, vise à donner beaucoup d’informations – une information distanciée – à peu de gens. Il faut revenir à ces fondamentaux. Il faut que Présent soit accessible, dans la forme comme dans le traitement de l’information, au peuple de droite, sans doute majoritaire dans le pays. Les élections régionales et cantonales de juin 2020 et les présidentielles vont être l’occasion de nous adresser à ce public infiniment plus large, à nous faire connaître de lui.

Quelles sont les options d’abonnement ?

Il y a quatre options :

– L’abonnement numérique (dématérialisé), avec accès permanent par la fonction archives aux 3 000 numéros précédents de Présent sur les 10 000 (ou presque) parus, et toutes sortes d’autres services ;

– L’abonnement classique papier + numérique ;

– L’abonnement Premium, qui comporte en outre les hors-séries. Notre dessinatrice Chard offre aussi son calendrier annuel ;

– Le bouquet numérique du Club de la presse : il s’agit d’une formule numérique, qui permet la lecture d’une vingtaine de publications dans le cadre d’un abonnement unique.

Pour lire Présent, cliquez ici.

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