Vas-y, pédale… et surtout, casque !
Je garde un exécrable souvenir de mes années à vélo. Mes parents étaient restés intraitables sur les dangers de la « Mob » (comme on disait alors) et donc, avec comme seule promesse (tenue, tout de même !) d’une voiture en bonne et due forme lorsque j’aurais décroché mon permis, j’ai dû pédaler plus que de raison pour me rendre au collège (avec l’enthousiasme qu’on imagine), puis à mes premières « booms » (comme on disait aussi, en ce temps-là… et avec tout de même davantage d’enthousiasme, il est vrai) !
Au moins, à l’utilisation forcée de ce stupide moyen de locomotion, n’étais-je pas obligé d’ajouter le ridicule de porter un casque, comme c’est désormais obligatoire pour les enfants de moins de 12 ans.
Dixit la Sécurité routière, il diminuerait les blessures du crâne de 70 %, du visage de 28 % et les « moins graves » (lesquelles ?) de 31 %…
Après plusieurs décennies passées dans la plus totale ignorance des dangers encourus dans mes jeunes années, apprendre cela brutalement est traumatisant, n’est-ce pas ! Surtout avec les souvenirs des « pelles » (encore une expression d’antan) ramassées assez régulièrement, soit de ces vols planés sur le goudron dont on se relève en général avec genoux, paumes, bras, coudes et cuisses en sang !
Comment ais-je survécu ? Je me le demande encore… tout comme d’ailleurs les autres malheureux de mon époque, tous comme moi sans grotesque casque et soumis au même traitement inhumain !
On devait avoir la tête sacrément dure, à cette époque-là !… ou alors que nos parents n’auraient sans doute pas accepté d’être racketté d’une amende de quatrième classe (90 euros) comme en sont menacés les actuels géniteurs des chères têtes plus vraiment très blondes !
C’est que le racket de l’État avait alors (encore) quelques limites…
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Philippe Randa,
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