22 avril 2019

Souverainisme : sachons raison garder

Par Euro Libertes

par Francis Bergeron (francis-bergeron@present.fr).

Mon article de Présent du 11 avril dernier consacré au projet de référendum contre une privatisation d’Aéroports de Paris brocardait essentiellement le ralliement des Républicains – censés être de droite – à une initiative menée par les socialistes, avec le soutien très actif des communistes. Les Républicains tentèrent un temps de s’opposer à l’intégration des mélenchonistes à ce front d’opposition, mais ce sont les socialistes et les communistes qui ont imposé leur loi aux Républicains. L’article de Présent fustigeait donc pour l’essentiel ce front contre nature, dont étaient bien évidemment exclus les souverainistes et les identitaires de droite.

Mais surtout il s’agissait là d’un authentique piège, dans lequel la droite de gestion, la droite qui pense à gauche, est tombée à pieds joints : le premier référendum risque donc d’être un référendum sur la nationalisation d’ADP, et en fait, plus globalement, un référendum sur le principe des nationalisations, c’est-à-dire sur un totem des gauches les plus radicales. Alors que les thèmes de l’immigration, du fiscalisme, de la souveraineté, de la peine de mort, de la PMA et de l’avortement, du mariage homo, de l’insécurité, du terrorisme, de l’islamisme, ou même de la proportionnelle, ne seront jamais, eux, éligibles au référendum ?

Voilà ce que racontait cet article, sans se prononcer sur le sujet pris pour prétexte : l’opposition à une privatisation d’ADP.

Boris Vallaud - Najat Vallaud-Belkacem

La gestion d’un aéroport fait-elle partie du domaine régalien ?

Mais la une de Présent de ce même 11 avril : « Les députés contre la privatisation des aéroports. Le référendum de la dernière chance » n’avait strictement aucun rapport avec mon article. Cette une évoquait tout autre chose. Elle sous-entendait que s’opposer à la privatisation d’ADP était un combat à mener, qui plus est un combat « de la dernière chance. »

On imagine le raisonnement : privatiser, c’est priver le pays d’un patrimoine, d’une souveraineté nationale. Comme si la propriété privée était antinomique de la notion même de patrie. Elle peut sans doute l’être, parfois, mais toute la question est de savoir si la gestion d’un aéroport fait partie du domaine régalien. Pour ma part, je n’en suis pas convaincu. La société d’Etat ADP ne décide pas des règles relatives aux flux migratoires par voie aérienne, elle n’est pas responsable des autorisations d’importation de marchandises faisant concurrence à nos produits, pas davantage de la surveillance desislamistes et des apprentisterroristes. La souveraineté nationale, c’est là qu’elle se joue, ce n’est pas au niveau de la conception des parkings, de l’entretien des pistes, ou de la gestion des boutiques et des restaurants.

Mais il y a les questions de sécurité, direz-vous. Sécurité des bâtiments ? L’effondrement du terminal 2E, en 2004, qui avait causé la mort de quatre personnes nous rappelle que le statut juridique de l’établissement n’est pas une garantie, sur ce plan. Il en est de même de la sécurité des personnes, y compris face au terrorisme.

Quant à l’argument de « l’Etat stratège », est-il vraiment pertinent quand il s’agit d’un aéroport civil ? Les incroyables errements de « l’État stratège » concernant l’aéroport Notre-Dame-des-Landes relativisent beaucoup ce mythe.

L’affaire du refus de privatisation d’ADP, au nom du souverainisme (le PS serait devenu souverainiste ? Première nouvelle !) ressemble à la campagne, en février, contre la fusion d’Alstom et Siemens, au nom de ce même principe : l’autarcie complète est un autre mythe, et face à des géants, chinois ou autres, de tels rapprochements, des fusions d’entreprises européennes, peuvent avoir du sens. Hurler à l’altération de la souveraineté nationale pour un oui ou pour un non peut parfois n’être qu’une position caricaturale.

La subsidiarité doit être un principe, mais tout n’est pas « subsidiarisable » à l’intérieur d’un seul pays. Question de moyens. Question d’échelle. En tout cas le veto de Bruxelles à cette fusion était sans rapport avec une quelconque protection des souverainetés nationales.

Article paru dans les colonnes du quotidien Présent.

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