Un simple bout de tissu ?
Lors du référendum de 1995 portant sur la souveraineté du Québec, des militants anglophones avaient mis sur pied ce qu’ils dénommaient le « Plan B ». En cas d’indépendance, Montréal, où était concentrée la quasi-totalité des anglophones et des allophones, pourrait se séparer d’un Québec nouvellement indépendant.
Ce plan fut évidemment critiqué de toute part, mais il semble de plus en plus clair que Montréal soit en train de glisser vers cet état de fait. Comme Sylvain Gauthier le notait dans son essai L’Occident dans la soupe chaude (1), de moins en moins de Québécois se sentent à l’aise dans cette ville cosmopolite et il semble bien que ce sentiment soit réciproque et que Montréal se sente de moins en moins québécoise.
Il ne s’agit ici pour le moment que d’une question symbolique, mais qui démontre à quel point le fossé se creuse. Depuis son accession à la mairie, Valérie Plante donne ses points de presse avec en arrière plan le nouveau drapeau de la ville de Montréal inauguré par son prédécesseur Denis Coderre, sans qu’aucun drapeau du Québec ne soit visible. Il n’y en a pas non plus dans la salle du conseil. Mieux, à la devanture de la mairie, le drapeau du Québec est isolé derrière le drapeau du Canada et celui de la ville au lieu d’être au centre. Et tout ça ne respecte pas le protocole légal.
En janvier dernier, le ministère de la Justice demanda à la mairesse de se conformer au protocole en vigueur, mais l’administration répondit laconiquement qu’elle était « en train de revoir (sa) politique de pavoisement. »
Les semaines passèrent sans que la ville ne se conforme à la loi, ce qui poussa deux citoyens à mettre la ville en demeure. Cette fois encore, plutôt que de se conformer, la ville répondit qu’elle prenait la mise en demeure au sérieux et qu’elle revoyait sa politique de pavoisement.
Récemment interrogée directement sans qu’elle ne puisse s’esquiver, Plante répondit que « cette idée de se conformer semble pertinente », mais rien ne se fera à court terme.
Drôle de remarque pour la personne chargée de promulguer des lois qui doivent être suivies à la lettre. On imagine mal quelqu’un se faisant arrêter par un policier municipal à bord d’un véhicule non–conforme s’en tirant sans amende en lui disant que « l’idée de se conformer semble pertinente. »
On le comprend bien, dans cette ville où la bataille linguistique fut virulente et où les Canadiens français durent lutter pour se faire respecter, le refus d’arborer le fleurdelisé dans la salle du conseil ou lors de points de presse est un message politique on ne peut plus clair. D’autant plus que de se conformer ne prendrait littéralement que quelques minutes et que le dossier traîne en longueur, malgré le rappel à l’ordre du gouvernement du Québec et la mise en demeure des deux citoyens.
L’ancien maire de Montréal Denis Coderre, également un ancien du Parti Libéral du Canada dirigé actuellement par Justin Trudeau, voyait par mégalomanie sa ville comme une super ville qui de par son importance en viendrait à incarner une entité semi-autonome au sein du Québec. Chez Valérie Plante, le sentiment de mégalomanie persiste, mais la motivation semble davantage idéologique, Plante est une partisane d’une ville déracinée, « sans identité centrale » et « postnationale » pour réutiliser les termes employés par Justin Trudeau et se sent fort peu québécoise.
Le drapeau du Québec, adopté par Maurice Duplessis le 21 janvier 1948 n’est pas un symbole neutre. De par sa croix et ses lys blancs sur fond azur, il rappelle l’épopée des Français d’Amérique et de leur combat pour la survivance dans un environnement et sous un régime plus qu’hostile. C’est peut-être justement ça qui pousse la très multiculturaliste Valérie Plante à le bouder sans égards à la loi.
Note
(1) L’Occident dans la soupe chaude – Sylvain Gauthier (L’Inter Dit, 2018, 153 p.).
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