26 novembre 2024

Légitime défense et légitime violence

Par Raymond H. A. Carter

Aujourd’hui, la violence s’intensifie aux niveaux national comme international sous de multiples formes (verbales, physiques, etc.) et connaît une croissance exponentielle. Entre 2016 et 2023 selon les statistiques, notre pays a connu une augmentation de 79% d’homicides (de 911 à 1010 cas) avec des tentatives de 2259 à 4055) et d’une hausse de 69% de coups et blessures (de 227000 à 383000)[1]. Violence et insécurité se donnent la mains au sein de notre société multiculturelle[2] française déstabilisée par l’injustice, la corruption et le racisme, à commencer par l’antisémitisme, ainsi que dans d’autres pays[3], frappant aveuglément la population et progressant insidieusement au point qu’elles inquiètent, font peur et engendrent angoisse et détresse jusqu’à terroriser le citoyen.

L’État, qui a le monopole de la violence, se trouve confronté à une violence illégitime qu’elle tend à entretenir par son inaction, et l’insécurité provoquée par ce multiculturalisme aussi démesuré qu’incontrôlé connaît au quotidien des conséquences parfois funestes. Aussi a-t-il prévu qu’en cas d’absence de la Force publique (Gendarmerie, Police, …), le citoyen peut y faire face ponctuellement par le biais de la légitime défense prévue par le Législateur, actuellement remise en question par l’État et sa justice. Des risques de dérapage augurent à court-moyen termes une substitution de la légitime défense par une légitime violence de circonstance si rien n’est entrepris.

Le législateur prévoit par les dispositions de l’article 122.5 du Code pénal que face à « une agression dirigée, actuelle et injuste », le législateur autorise un acte de défense « nécessaire, simultané et proportionnel ». Mais malgré les résolutions légales et règlementaires en vigueur, on assiste à la fois à un recul dans l’application des lois et de la légitime défense et à un renversement de responsabilité où la victime initiale devient l’accusé, provoquant incompréhension et révolte chez celle-ci, ainsi que défiance et méfiance vis-à-vis des politiciens, des appareils de l’État et leurs représentants dont certains (Policiers, gendarmes…) en deviennent tout autant victimes, à l’instar d’un propriétaire cambriolé qui, parvenant à neutraliser et remettre le ou les auteurs à la justice, sera poursuivi pour séquestration (?!).

Le comble de la honte pour l’État ! On peut comprendre le désarroi de ce citoyen qui se retrouve in fine deux fois victime par l’agression qu’il subit et de l’État qui le condamne non plus sur la base de son droit mais de son devoir pour lui asséner le coup de grâce. Les cas augmentent dans notre pays, comme ailleurs[4].

L’insécurité s’installe puis s’instaure dans les villes et villages, obérant la tranquillité et la libre circulation des citoyens en dépit de la responsabilité de l’État à en assurer protection et sécurité. Que ce soit dans la rue, dans le métro, dans le train, dans les bus, dans les structures enseignantes (écoles, lycées, universités …), les drames se perpétuent et finissent par se normaliser au son d’une lâcheté et d’un silence coupable qui s’institutionnalisent impunément par couardise, corruption et irresponsabilité de l’intelligence, et où l’intérêt individuel prévaut sur l’intérêt public, où la solidarité ne devient plus qu’un mot. Et malgré les grands débats d’ultracrépidarianistes et autres adeptes d’un ‘ego sans trique’ (émasculé !) où l’on parle plus aujourd’hui pour ne rien faire que ne rien dire, une violence gratuite prend allègrement son envol jusqu’à en étonner les plus sceptiques et indifférents à la grande satisfaction des criminels et délinquants mineurs.

Face à cette injustice, l’honnête citoyen, se trouve acculée à un double choix : Celui qui constitue à s’avouer vaincu en excuse pour ne plus rien faire et laisser les délinquants de plus en plus jeunes poursuivre leur route criminelle librement, prioritairement dans le narcotrafic et la Pharmacodélinquance[5] ; ou celui qui consiste à relever la tête et se mettre en garde pour la combattre bec et ongle, ne supportant plus l’impunité des voyous et autres agresseurs arrogants quasiment garantie par un procès pénal aussi orienté que caduc, surtout lorsqu’ils sont originaires d’une certaine immigration musulmane, au sein d’un processus où le droit, dont on multiplie les textes à souhait, en vient à desservir la justice et l’entretenir de façon inique. L’usage des armes de la violence légitime de l’État s’étiolent et se neutralisent face à une illégitime violence en poupe qui croît au sein d’un monde criminel toujours en évolution grâce à l’impéritie de nos responsables politiques qui, n’en doutons pas, en deviendront victimes aussi à plus ou moins longue échéance comme nous le rappelle l’Histoire.

« Il y a un temps pour tout … Un temps pour semer, et un temps pour récolter … » comme nous rappelle l’Ecclésiaste (1 : 3). Le fait d’empêcher l’Homme à se défendre naturellement, c’est-à-dire le priver du devoir de protéger sa personne et ses biens (famille incluse) en le laissant sans arme (légale, physique, …) de manière à pouvoir s’opposer au mieux par une défense légitimée à une agression injuste flagrante opérée à son encontre ou celle d’autrui (agression, …) lorsque l’État ou son représentant est absent, est de nature à instaurer et instituer une violence légitimée par l’obligation de survivre à toute violence injustifiée. L’apparition de groupes et/ou de milices privées dans des villes et villages de notre veille France en est une résultante avec l’arrivée d’autres menaces. D’où la naissance d’une légitime violence que d’aucuns baptiseront et jugeront (trop) rapidement de vengeance, n’en étant pas concerné à ce jour ! Et de fait, l’État ouvre la voie à une loi du Talion moderne et à l’anarchie.

La légitime violence, en probation et en suspens, peut prendre diverses formes (Actions, affichage de photos de voleurs dans un grand magasin face à l’absence de réaction de l’État et de réponse aux plaintes déposées par les victimes, etc.). Il ne s’agit pas d’usurpation de droit, mais d’un devoir d’obligation à faire face à un manque de respect du droit du citoyen et du devoir de l’État à le protéger. Il faut cesser d’endormir le peuple par la mise en place d’exonérations arbitraires au profit du Crime et de ses Tenants qui s’en remotivent d’autant plus aisément. Ne nous étonnons pas, en ces circonstances, si des ripages viennent tapisser de plus belle notre décor socioculturel déjà défiguré par la malepeur et le stress. Car aujourd’hui, face à des actes violents multiformes qui jalonnent notre quotidien, une forme de résistance commence à s’organiser par des contre-actions parfois très pernicieuses dont les conséquences pourraient à court-moyen termes devenir désastreuses pour notre société.

À l’exemple maintenant de « à Car-Jacking Contre-Car-Jacking »menés par les citoyens agressés, fatigués d’être victimes des voyous méchants et meurtriers impunis, utilisant des violences antiviolences avec des conséquences parfois tragiques, comme on y assiste dans certains pays (Brésil, …) ; réactions relevant plus de la vengeance et de règlements de compte que de la justice étatique, certes ! Mais qui ouvre une autoroute à une légitime violence pas souhaitée initialement par le Citoyen honnête qui, homo socialis a remis à l’État sa qualité d’homo naturalis et ses devoirs et droits à se défendre pour qu’il le protège. D’où une insécurité montante avec, en parallèle, l’accroissement d’un sentiment d’insécurité avéré au sein d’un climat insécuritaire que certains essaient maintenant de juguler au mieux par et pour leurs propres ‘légitime défonce’, parfois sans retenue, et qui s’avère être in fine une violence légitimée par injustice interposée dont le citoyen honnête se sent la victime sacrifiée à l’ignominie, la bassesse et l’irresponsabilité de l’intelligence. Si la peur ne change pas de camp promptement, ne soyons pas surpris par les étincelles sociales qui mettront bientôt le feu aux poudres et nous entraineront dans guerres civiles, pogroms et assimilés.

Notes

[1] Christophe Bugeau, « insécurité, perdons-nous le contrôle du territoire ? », France Orange Mécanique 1, Riposte laïque du 07 novembre 2024.

[2] Raymond H. A. Carter, « L’Afrique : une insécurité entretenue ? », préfacé par le général d’armée Richard Lizurey, ancien Directeur Général de la Gendarmerie française, Doctor Honris causa du C.E.D.S., et postfacé par le professeur Aïssa Kadri, Éditions Dualpha, 2024, en cours de publication.

[3] Carter Raymond H. A., “Criminalities, Criminals, and International Criminal Organisations: Inventories, Stakes, Repercussions and Proposals & Concepts of Terro-Criminality’ and ‘Terro-Criminal’: Lessons of Africa”, Ph. D. degree of Doctor thesis in International Relations & Diplomacy, Académie de Paris, EHEIP-CEDS), 18th November 2022 à Paris-Défense, 650 p.

[4] Raymond H. A. Carter, “Vers une mondialisation de la criminalité internationale”, Éditions Dualpha, en cours de publication.

[5] Raymond H. A. Carter, « Pharmacodépendance et Pharmacodélinquance », préfacé par le Professeur R. Bourdon et le docteur L. Hovnanian, Éditions Chiron, 1990

Raymond H. A. Carter et  Henri Pétry ont publié Doctrine de la fédération française de tir des professionnels armés (éditions Dualpha, collection « Patrimoine de l’Arène », 62 pages, 17 €., préface de Christian Ménard, ancien secrétaire de la Commission de la Défense et des Forces Armées (A.N.), ancien Député-Maire honoraire de Châteauneuf-du-Faou.

Sociétés Militaires Privées (SMP), Contractors, Mercenaires : que n’a-t-on fait d’amalgames pour jeter l’opprobre sur des activités de Défense et de Sécurité s’exerçant en toute légalité. Une formation adaptée, reconnue par les instances publi­ques est une nécessité. Il ne s’agit pas là de former des « rambos », des « bodybuilders », mais des hommes complets, c’est-à-dire des personnes capables de réfléchir, de s’adapter à toute situation, possédant des éléments de géopolitique, maîtrisant une langue étrangère. Cette doctrine a été réalisée en 2023 sous la direction du Comité d’administration de la Fédération Française de Tir des Professionnels Armés avec l’aide du groupe de travail composé de (par ordre alphabétique) : Fabrice AUGERAUD, Olivier BILLY, Dr Raymond CARTER, Me Guillaume DEMARCQ, Jean-Pierre DIOT, Richard ETZWEILER, Dr Vincent LAFORGE, Pascal LIENARD, Pascal LOUIS, Henri PETRY, Cédric ROSSO.

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