La violence collective produit de la norme ?
En 1998, lors de la coupe du monde de football, deux voitures percutent volontairement la foule, 80 blessés, un mort. En 2006, lors de la victoire de la France aux demi-finales de la coupe du monde : 7 morts ! En 2018 : deux morts, 300 gardes à vue ! En 2025, lors de la victoire du PSG : deux morts, un policier dans le coma. La France n’a pas le monopole de ces émeutes festives : en Guinée, en 2024, 140 morts et 11 disparus ; en 2023, au Salvador : 12 morts ; en 2022, en Indonésie : 131 morts, etc.
Gustave Lebon, dans son ouvrage Psychologie des foules, théorise qu’une foule n’est pas seulement une somme d’individualités séparées, mais qu’elles fusionnent dans un collectif qui acquiert sa propre dynamique. Par mimétisme, des individus ordinaires, généralement braves types, abandonnent leur libre arbitre et s’exonèrent de leur responsabilité en la diluant dans celle du collectif .
Si l’on ajoute aux affrontements de supporters, les affrontements recherchés par les groupes écologistes ou les casseurs black blocks, tous les prétextes sont bons pour en découdre. Ces casseurs spontanés ne sont pas forcément des racistes antifrançais ou des petites frappes des quartiers. En comparution immédiate, la majorité des interpellés ne sont pas des voyous patentés qui veulent casser du Français. Dans une même haine indifférenciée des institutions, s’y côtoient quartiers chics et banlieues.
À l’heure d’aujourd’hui, bassines de rétention, football, autoroutes, aéroport, prix de l’essence… tout est devenu prétexte à faire basculer des individus normalement raisonnables dans une hystérisation collective qui explose soudainement et prend les institutions au dépourvu.
Michel Fize le rappelle : La violence a longtemps été considérée comme un phénomène normal. Au Moyen Âge par exemple, elle jouait même un rôle de régulation sociale. Ce n’est qu’à partir du XVIIe siècle, avec le progrès des règles sociales que la violence a été de plus en plus criminalisée. On peut sûrement s’en réjouir, mais ces spasmes collectifs d’excitation démontrent que malgré des règles sociales de plus en plus pointilleuses qui s’efforcent de l’étouffer, cette violence couve, latente, et profite des opportunités offertes par tout rassemblement pour se libérer de son carcan normatif en cognant sur tout ce qui bouge. Et si l’une des raisons tenait justement en cette inflation normative devenue insupportable ?
À Copenhague à l’automne 2019, le politologue Hans Anker a énuméré toutes les règles qui sous prétexte d’écologie, de respect de l’autre ou du principe de précaution s’attachent à moraliser la vie quotidienne et à guetter le moindre écart des gens ordinaires. L’objectif est la normalisation de tous les individus pour aboutir à une société gommant toutes les idiosyncrasies, parfaitement banalisée, parfaitement prévisible, aux comportements standardisés, aux modes de vie standardisés, à l’idéologie standardisée.
Voici la liste des actes interdits ou règlementés : les Cheminées, les maisons, le fromage du Jura, le vin, le sel, le sucre, le foie gras le gluten, le pain blanc, les plats cuisinés, les cigarettes, les voitures diesel, les toilettes pour hommes, les toilettes pour femmes, le papier, la musique forte dans les discothèques, les distributeurs de sodas à l’école, les sapins de Noël, les œufs de Pâques, la viande, les steaks, les blagues cochonnes, les blagues sur les Belges, les blagues sur les femmes, les blagues sur les juifs, les blagues sur les Arabes, les blagues sur les homos, les jouets guerriers, les panoplies d’indiens pour enfants, les voyages en avion, les pétards, les ampoules-fluorescentes, les lampes halogènes, les combats de coqs, les corridas, la chasse, les barbecues, les chauffe-terrasses, les tortues, les chiens, les poissons rouges, conduire à 130 km/h, nourrir des animaux sauvages, laisser pousser trop d’herbe sur son terrain, brûler ses détritus, faire du feu, se regrouper la nuit, porter des signes religieux ostentatoires, transporter des paquets dans les transports en commun…
Faute de pouvoir les discuter, quoi d’autre que la violence comme réaction à ces normes imposées en série par des donneurs de leçons imperméables à l’écoute qui, avec fatuité, expliquent à des populations supposées trop stupides pour en percevoir les enjeux, en quoi elles sont indispensables ? Le triomphe de Donald Trump l’illustre. Ce sont plutôt dans ses approximations brouillonnes et ses contradictions qu’il va même jusqu’à revendiquer, qu’une majorité d’Américains se sont reconnus bien davantage que dans l’excellence des raisonnements trop intelligents formatés par les intellectuels d’Harvard.
Il s’agit moins de nier la nécessité des normes, que de s’insurger contre leur multiplication, aux exigences souvent contradictoires et particulièrement agaçantes lorsqu’elles se réfèrent à la morale. Lorsque leur enchainement devient insupportable, la situation devient potentiellement explosive. Soudain la règle de trop, même infime, déclenche le ras-le-bol et tout bascule dans un système chaotique puissamment fédérateur où des regroupements éphémères d’individus, reliés par les réseaux sociaux descendent dans la rue et cassent sans discernement. Catharsis, défoulement collectif contre les normes imposées par la moyenne classe bourgeoise urbaine gaucho-écologiste, dominante et méprisante des autres. Dans sa rupture, l’émeute permet de s’apparenter un moment éphémère à une communauté indistincte qui vit une geste héroïque puisqu’on la sait de toute façon perdue. C’est le retour libératoire des barbares contre la raison. La revendication de la vulgarité contre l’excellence. Je casse donc j’existe !
Faute d’une fierté nationale construite autour d’un projet de société fédérateur, et partagé, comme aux États-Unis, la réponse institutionnelle est de pallier ces explosions en y surajoutant encore davantage de lois et de règles. Et la boucle se referme.
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