16 septembre 2019

Drôles de dames

Par Georges Feltin-Tracol

« La femme est l’avenir de l’homme », proclame le poète. Il ignorait qu’elle serait d’abord un auxiliaire zélé du transgénérisme. Le Système cosmopolite d’occupation mentale célèbre en effet des personnalités féminines qui rejettent toutes un soi-disant « patriarcat hétéronormé non racisé » selon la novlangue inclusive officielle.

La Coupe du Monde féminine de football qui se tenait en France a porté au pinacle l’Étatsunienne Megan Rapinoe. Âgée de 34 ans, la championne olympique en 2012 et double championne du monde en 2015 et en 2019 profite de son indéniable notoriété sportive pour prendre des positions politiques extrémistes et souvent haineuses. Elle s’indigne d’éventuelles violences policières à l’encontre des Noirs d’Amérique, conteste la présidence de Donald Trump et refuse d’aller à la Maison Blanche qu’elle qualifie de « putain ». Les autorités du soccer ne bougent pas ! En revanche, elles sanctionnent lourdement Lionel Messi qui ose dénoncer leur profonde corruption. Éternel « deux poids deux mesures » !

Outre ses sorties polémiques, Rapinoe ravit les gazettes parce qu’elle étale en place publique sa vie privée tumultueuse. Compagne successive de la joueuse australienne de foot Sarah Walsh, puis de la chanteuse étatsunienne Sera Cahoone et, maintenant, de la basketteuse israélo-étatsunienne Sue Bird, elle oublie que sans son réel talent de balle au pied, son opinion ne vaudrait pas plus que celle d’un modeste balayeur du Middle West. À l’approche de la présidentielle de 2020, Megan Rapinoe représente toute l’hostilité, l’agressivité et la hargne d’une certaine Amérique progressiste contre l’actuel président des États-Unis.

Sera Cahoone.

Sera Cahoone.

Carola Rackete est la deuxième égérie médiatique de cet été. La capitaine d’un navire de l’ONG allemande pro-immigration Sea Watch viole dans la nuit du 28 au 29 juin dernier les eaux territoriales italiennes et accoste illégalement dans le port de Lampedusa. Arrêtée, elle bénéficie de la complaisance d’une magistrate qui ordonne sa libération. Cette connivence n’empêche pas son aura médiatique de s’accroître. La mairie de Paris lui décernera sous peu une médaille Grand Vermeil en soutien aux « femmes et hommes qui œuvrent au sauvetage des migrants au quotidien. »

Qu’on ne se méprenne pas, Carola Rackete qui n’a que 31 ans ne recevra pas de carte Vermeille ! Elle sera honorée parce qu’elle sauve de la noyade des médecins, des ingénieurs nucléaires, des informaticiens, des Molière et d’autres Pythagore en puissance originaires d’Érythrée, du Nigéria et du Mali. Son activisme intense lui permet en tout cas d’échapper à l’accusation infamante d’« appropriation culturelle », elle qui porte des cheveux en dreadlocks ! En d’autres temps, cette diplômée de Kiel aurait volontiers été tondue par quelques Albo-Européens exaspérés par sa naïveté caritative néo-coloniale.

Le 23 juillet dernier, jour où l’Assemblée nationale ratifiait l’abject CETA, le traité de libre-échange entre le Canada et l’Union dite européenne, des députés reçurent la Suédoise de 16 ans, Greta Thunberg. Cette autiste au mutisme sélectif a lancé à la Rentrée 2018 chaque vendredi une « grève scolaire pour le climat ». Promue figure de proue du mondialisme vert, cette adolescente déscolarisée bénéficie du soutien inconditionnel des médias. Invitée au Forum de Davos, puis à la COP 24, elle reçoit de l’université de Mons la distinction de docteur honoris causa. Dieudonné, Boris Le Lay et Pierre Jovanovic attendent toujours la moindre reconnaissance officielle.

La présence de « Ceta » Thunberg au Palais Bourbon a suscité le mécontentement de quelques rares députés Les Républicains et RN qui rappellent que cette demoiselle ne dispose d’aucune légitimité politique. Pourquoi Priscillia Ludosky, Éric Drouet, Jérôme Rodrigues et Maxime Nicolle ne pourraient-ils pas eux aussi s’exprimer devant la supposée représentation nationale ? Ils sont bien plus légitimes qu’une gamine en pleine crise d’adolescence…

Greta incite les jeunes à ne plus aller à l’école. Très bien s’ils suivent son conseil. Les lycéens s’absentent volontiers d’établissements qui leur inculquent les funestes valeurs des droits de l’homme, de la Modernité et de la République. En revanche, son appel à sauver le monde qui, par éruptions volcaniques, séismes et tsunamis interposés, se révolte déjà contre l’emprise humaine ne sert à rien si on n’impose pas au plus vite une décroissance économique au Nord et une stricte décroissance démographique au Sud. Le jour où la demoiselle suédoise tiendra ce raisonnement vraiment radical, gageons qu’elle sera immédiatement marginalisée. Ce ne sera pas grave puisque ses deux consœurs en faux vedettariat, les « mamies » Rapinoe et Rackete, la remplaceront sans problème !

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