Uli Henkel, candidat sur les listes de l’Alternative pour l’Allemagne
Le 14 octobre 2018, un scrutin clé se déroule en Bavière. Au sein de cet État du sud de l’Allemagne, le parti patriotique AfD doit entrer au Parlement et constitue une menace pour la majorité absolue en nombre de sièges que détiennent les sociaux-chrétiens de la CSU. Lionel Baland a interrogé pour EuroLibertés Uli Henkel, candidat sur les listes de l’Alternative pour l’Allemagne (AfD). Cette formation politique dispose de 92 députés au niveau national et siège au sein de 14 des 16 parlements régionaux.
Uli Henkel, qui êtes-vous ?
Âgé de 63 ans, je vis à Munich, la capitale de la Bavière, depuis 61 ans. Je suis marié depuis 30 ans. J’ai un fils de 13 ans. Je suis juriste de formation, spécialisé dans le droit international. J’ai travaillé durant de nombreuses années dans le secteur privé en tant que gestionnaire et dirigeant. Depuis 2002, je suis conseiller indépendant pour les Petites et Moyennes Entreprises (PME).
J’ai, jusqu’à présent, voyagé dans 72 pays et je m’intéresse depuis l’époque de ma scolarité à la politique. J’ai été actif durant 25 ans au sein du Statt Partei (un petit parti prônant la démocratie directe, la réduction du nombre de députés au niveau national et régional,…), qui n’a malheureusement pas réussi à entrer au sein des parlements régionaux et du Parlement national.
Membre de la direction de l’AfD de la circonscription de Munich-Sud, je suis un des 50 membres du parti qui a été élu lors de la convention fédérale de l’AfD au sein du Conseil national [Parlement du parti] chargé de représenter, en dehors des congrès, les 30 000 membres.
Lors du scrutin pour le Parlement de Bavière du 14 octobre 2018, je suis candidat direct au sein de la circonscription électorale 103 de Munich-Sud (scrutin majoritaire uninominal) et figure en deuxième place sur la liste de Haute Bavière (scrutin proportionnel de liste) (Les électeurs disposent de deux voix : une pour le scrutin majoritaire et une autre pour le scrutin proportionnel).
En octobre, des élections se déroulent en Bavière. Pourquoi ce scrutin est-il important ?Les élections du 14 octobre 2018 sont importantes car la Bavière, en tant qu’État économiquement le plus fort d’Allemagne, a une grande influence sur la politique fédérale. Le « système de non-droit » en place au niveau national existe aussi à cause du soutien que lui apportent les sociaux-chrétiens bavarois de la CSU (qui prennent part au gouvernement national) même si ces derniers font en Bavière comme s’ils ne voulaient pas de cela, qui est imposé depuis Berlin, la capitale de l’Allemagne.
Nous devons reprendre notre pays et décider nous-mêmes finalement à nouveau qui est autorisé à entrer en Allemagne et qui ne l’est pas. Le 28 octobre 2018, à l’issue des élections pour le Parlement de Hesse, nous serons présents et actifs au sein de l’ensemble des parlements des 16 États allemands et à la Chambre des députés (au niveau national) à Berlin et nous nous battrons afin que des choses comme le « Global Compact on Migration » (1) de l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés et de l’Organisation Internationale pour les Migrations ne puissent pas être mis en place sans que le peuple ne soit appelé à se prononcer sur la question.
Quels sont les principaux problèmes en Bavière ?
Les problèmes que rencontrent les habitants des villes et des campagnes sont différents. Dans les villages, les connexions Internet sont encore souvent de mauvaise qualité et trop peu d’emplois qualifiés sont disponibles. Dans les villes, un manque d’habitations abordables financièrement se fait, avant tout, sentir et frappe des personnes qui sont importantes pour la communauté mais qui gagnent trop peu d’argent pour pouvoir se permettre les loyers chers.
La Bavière se porte très bien économiquement et cela explique le fait que de nombreux habitants ne remarquent visiblement pas ce qui arrive en Allemagne. Déjà actuellement, le nombre de personnes d’origine étrangère est, au sein de nombreux endroits, de 35 % et plus. À Munich, 70 % des nouveau-nés ont une origine étrangère. Notre société se transforme, mais sans que les gens ne soient consultés.
Si un jour notre économie s’effondre, alors notre système social tombera parce que simplement trop de gens en tirent des avantages qu’ils n’ont jamais payés.
Quels sont les points principaux du programme de l’AfD pour ces élections ?
Nous désirons préserver notre culture, empêcher que l’islam ne se développe encore plus, supprimer la double nationalité, protéger les frontières bavaroises, arrêter la migration via le droit d’asile accordé à des personnes qui ne sont pas réellement des demandeurs d’asile, combattre le manque d’habitation, rendre la campagne plus attractive afin que tous ne cherchent pas à s’installer dans les grandes villes ou ne soient contraints d’y vivre. En résumé, nous voulons préserver notre Bavière et, avant tout, ne pas nous laisser dicter, par des individus venant d’autres cultures et qui importent ici les problèmes de chez eux qui ont pour conséquence qu’ils ne veulent plus ou même ne peuvent plus y vivre, comment nous devons vivre.
Quel résultat désirez-vous obtenir ? Si les sociaux-chrétiens de la CSU ne disposent plus d’une majorité au sein du Parlement bavarois, n’est-ce pas mauvais pour la Bavière ?
Nous souhaitons atteindre les 15 % en Bavière. Un objectif ambitieux car, d’une part, beaucoup de personnes aisées en Bavière trouvent chic de voter pour les écologistes et, d’autre part, la Bavière traditionnelle des campagnes vote toujours pour la CSU.
La CSU copie depuis des années de plus en plus l’AfD et montre ainsi que notre parti est sur la bonne voie. Si la CSU perd sa majorité en siège au sein du Parlement bavarois, elle devra se chercher un partenaire de coalition auprès des écologistes, des sociaux-démocrates du SPD ou probablement chez les Électeurs libres [un groupement d’associations d’électeurs devenu un parti], ce qui limitera son pouvoir et ceci est une bonne chose.
Si l’AfD arrive à devenir le principal parti d’opposition du Parlement de Bavière, alors nous pourrons prendre part de manière active à la politique de l’État bavarois en informant les habitants de ce qui est décidé contre la volonté du peuple et ainsi aussi indirectement influencer la politique nationale via le Sénat [qui représente les 16 États fédérés, dont la Bavière] et la coalition gouvernementale dirigée par Angela Merkel.
Les élections en Bavière auront-elles des conséquences au niveau du gouvernement national à Berlin ?
Si l’AfD arrive au travers de sa politique patriotique à faire chuter la CSU clairement en dessous des 40 %, cela provoquera un choc à Berlin. Le Ministre président de Bavière Markus Söder devra probablement démissionner et peut-être aussi le ministre allemand CSU de l’Intérieur Horst Seehofer. Ces événements peuvent alors conduire à une cassure de la coalition gouvernementale et à de nouvelles élections au niveau national, avec la possibilité sensationnelle pour l’AfD d’atteindre les 20 % et même encore plus.
Cela doit nous permettre de prendre, à moyen terme, nos responsabilités afin de résoudre les problèmes avant qu’il ne soit trop tard. Nous ne voulons pas devenir un pays multiethnique et multiculturel, mais très volontiers vivre en paix et en harmonie avec tous les peuples de la terre. Nous ne croyons pas que nos problèmes peuvent être résolus à l’aide de jeunes hommes musulmans et nous voulons une Europe des patries et certainement pas une Europe supranationale à peine légitimée démocratiquement avec Bruxelles en tant que centre de commande. Nous ne croyons pas à la communautarisation des dettes, à une armée commune,… Le principe de subsidiarité(2) doit être préservé de telle manière que les États membres résolvent en premier lieu leurs propres problèmes et que l’Union Européenne n’intervienne que lorsque cela est indispensable. Nous voulons aussi avoir en Bavière plus de démocratie directe sur le modèle suisse et espérons avec celle-ci briser le pouvoir de ceux qui gouvernent à Berlin.
Notes
(1) L’entente globale pour la Sécurité, l’Ordre et la Migration régulière est un accord intergouvernemental couvrant l’ensemble des dimensions de la migration internationale.
(2) La décision doit être prise par l’entité compétente la plus proche des personnes directement concernées.
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