Fin janvier 2017, un soi-disant syndicat lycĂ©en (eh oui ! maintenant les lycĂ©ens ont des associations supposĂ©es reprĂ©sentatives animĂ©es par des permanents trentenaires du PS et du PCF) rendait public un sondage favorable Ă lâabaissement du droit de vote Ă 16 ans.
Cette surprenante revendication sâappuie sur le prĂ©cĂ©dent des Ă©lections prudâhomales qui autorisent les salariĂ©s ĂągĂ©s de 16 ans Ă voter. Il est toutefois Ă©tonnant que cette demande ne soit pas complĂ©tĂ©e par lâexigence de conduire des automobiles au mĂȘme Ăąge. Par ailleurs, il serait paradoxal dâaccorder ces droits Ă des adolescents alors quâen 2005, Chirac avait interdit le mariage des filles Ă partir de 15 ans au mĂ©pris des traditions culturelles lĂ©gitimes et honorables. Voter serait bien, mais pas se marierâŠ
Au cours de la campagne Ă©lectorale de ce printemps, Philippe Poutou, BenoĂźt Hamon et Jean-Luc MĂ©lenchon ont dĂ©fendu cette mesure au nom dâune conception viciĂ©e de la citoyennetĂ©. Accorder le droit de vote Ă des lycĂ©ens accentuerait le chaos au sein mĂȘme des familles qui ne sont ni monoparentales, ni homoconjugales. DĂ©jĂ que tout est entrepris dans lâĂ©ducation hexagonale pour faire des Ă©lĂšves de trĂšs bons petits rĂ©publicains. Le bourrage de crĂąnes commence trĂšs tĂŽt, dĂšs la maternelle, voire la crĂšche.
Il ne faut cependant pas rejeter cette suggestion. On doit au contraire la subvertir. En 2005, Jean-Yves Le Naour et Catherine Valenti relataient dans La famille doit voter (Hachette, 265 p.) les tentatives dâimposer en France le suffrage familial qui fut dĂ©fendu autant par le gaulliste Michel DebrĂ© que par le Front national avant 2012. Par suffrage familial, on entend donner aux parents la possibilitĂ© de voter Ă la place de leurs enfants jusquâĂ leur majoritĂ©. Le pĂšre voterait pour sa fille et aurait donc deux voix tandis que son Ă©pouse disposerait de trois bulletins (le sien et celui de leurs deux fils).
Parfaitement inĂ©galitaire, ce mode de suffrage accorderait aux familles nombreuses un rĂ©el poids politique proportionnel Ă leur poids dĂ©mographique dans le renouvellement des gĂ©nĂ©rations Ă la condition bien sĂ»r que sâappliquent le droit du sang et une attribution limitĂ©e de la citoyennetĂ©. Plus loin que le simple droit de vote des ados, câest la famille de racines albo-europĂ©ennes qui doit sâexprimer.
Bonjour chez vous !
Cette Chronique hebdomadaire du Village planétaire a été diffusée sur Radio-Libertés, le 23 juin 2017.