Le coronalithique
Le docteur Jean-Claude Martinez décortique le changement de paradigme covidien et les voies futures.
Le coronavirus… tout semble avoir été dit sur le sujet et même les plus patients d’entre les patients ne peuvent plus en entendre parler sans attraper une écœurantite aiguë. Et pourtant, Jean-Claude Martinez nous apporte un point de vue nouveau et original sur cette pandémie, caractérisée par une « flambée psychotique », et plus précisément sur son lendemain. Là encore, direz-vous, le sujet est éculé et Michel Houellebecq semble avoir eu le mot de la fin avec sa fameuse sentence : « Nous ne nous réveillerons pas, après le confinement, dans un nouveau monde ; ce sera le même, en un peu pire. »
Mais Martinez a un autre point de vue et il nous le livre avec une certaine dose d’humour, seul remède efficace au marasme ambiant.
Tout d’abord la catastrophe vécue en France a été exacerbée par la multitude de décisions absurdes, ce que tout le monde admet aisément. Mais quand vient le temps de distribuer les blâmes, Martinez ne se contente pas d’analyser le règne de Macron, il regarde en arrière et constate que ce ne sont pas les quelques dernières années qui ont pavé la route au virus chinois, mais les dernières décennies, marquées par une imprévoyance chronique généralisée, une gestion axée sur la communication, une recherche de performance toute théorique, etc. En d’autres mots, c’est le système politique prévalant qui a rendu cette catastrophe inévitable. Il convient donc d’en tirer les leçons nécessaires.
Tout d’abord, il y a ce système présidentiel électif qui fait de la politique un spectacle, un concours de popularité, renouvelé constamment, forçant les présidents à ne penser qu’à une chose : leur réélection. Ce système hautement imparfait n’est pas, heureusement, une fatalité. Seul le manque d’originalité et de créativité laisse croire que c’est le seul qui vaille et qu’on ne peut s’en sortir.
Martinez remarque aussi que si des milliers de Français sont morts, incapables de respirer, c’est un peu le quotidien des citoyens de l’Hexagone, étouffés par des impôts aussi lourds que mal gérés. Si on veut permettre aux Français d’enfin respirer tranquillement, il faut revoir les impôts et donner de l’air aux citoyens pour qu’ils puissent enfin reprendre leur souffle.
Et que dire de ces prisons géantes, les EHPAD, dans lesquelles sont parqués en attendant leur heure les Français ayant déjà tout donné ?
Une autre partie du blâme revient à l’Europe de Maastricht, avec son capharnaüm et sa gestion calamiteuse, ses impératifs et ses diktats. Là encore, un peu de courage et de volonté politique permettraient à la France de se défaire de cette prison législative.
On l’imagine bien, ces suggestions pleines de bon sens ne risquent pas d’être entendues dans les hautes sphères politiques, ce qui est désolant. Toutefois, Martinez ne désespère pas, car il note quelque chose que peu ont remarqué, soit que le coronavirus a permis un retour de la politique à ses sources fondamentales : la vie et sa défense.
La vie, considérée comme un concept ringard et catholique, est revenue à l’avant-plan, la politique consistant durant les derniers mois à tenter à tout prix de la sauver. Dans les dernières années, on s’évertuait à la dénaturer, y mettre fin avec l’euthanasie, mais voilà qu’avec le coronavirus, les politiciens se mirent à la défendre, faisant des pieds et des mains, parfois maladroitement, pour tenter de la préserver. Elle reprit finalement la première place, au-dessus de l’économie ou même des droits de l’homme, qu’on croyait pourtant suprêmes.
Ce retour de la vie au centre des préoccupations est pour Jean-Claude Martinez un élément d’espoir qui nous permet de dire que peut-être malgré tout Houellebecq n’a pas tout à fait raison. Peut-être que s’ouvre enfin devant nous une ère nouvelle, à nous de saisir cette opportunité.
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