La Suisse n’a rien à gagner avec la libre circulation
Par Éric Bertinat
La campagne pour les votations du 27 septembre bat son plein. Ce grand rendez-vous de la démocratie helvétique, qui se répète quatre fois l’an avec la régularité d’une montre suisse, se penchera une nouvelle fois sur la présence étrangère et la libre circulation.
Selon le patronat, l’initiative de l’UDC « Pour une immigration modérée » remet en question la voie bilatérale et donc les fondements de la politique européenne de la Suisse. La place économique refuse donc l’initiative représentant « une expérimentation hautement risquée qui compromettrait sérieusement la prospérité de la Suisse ».
Les syndicats, eux aussi, n’ont pas de mots assez forts pour dézinguer l’initiative qui remet en cause tous les acquis : « Salaires, droits, travail ; tout perdre ? » Le syndicat UNIA (principal syndicat suisse fort de 190 000 membres) a décidé « de mener une campagne de votation sous l’angle des droits des travailleurs, qu’ils soient d’ici ou qu’ils viennent d’ailleurs ».
Et chacun de prédire un futur catastrophique en cas de victoire de l’UDC et d’une hypothétique maîtrise de l’immigration. Hypothétique parce qu’en 2014 une initiative identique (« Contre l’immigration de masse ») a été acceptée par les Suisses. Mais le gouvernement a refusé de mettre en pratique la décision populaire. Touche pas à mon pote en Suisse !
Mais, malgré les prophètes de malheur et autres adorateurs de Mammon, l’une des questions centrales que pose l’énorme pression de l’immigration que supporte la Suisse (1) est sa plus-value pour les Suisses eux-mêmes.
La réponse nous est donnée par le très réputé institut de recherche londonien Europe Economics qui vient de publier une étude (2) sur les effets de la libre circulation et des bilatérales I sur l’économie suisse, à la demande de la Stiftung für bürgerliche Schweiz, une fondation proche de l’UDC.
Contrairement à ce que répètent les études payées par le patronat ou le Conseil fédéral, qui paraissent régulièrement dans la presse, la libre circulation a des effets dramatiques sur les citoyennes et citoyens de notre pays : baisse des salaires, baisse du PIB par habitant, baisse de la croissance.
Les six autres accords des bilatérales I (ceux qui sont concernés par la clause guillotine et dont la chute « ruinerait l’économie suisse ») ne font pas le poids : alors que ces accords n’ont augmenté le PIB par habitant que de 0,1 à 0,2 %, la libre circulation l’a fait chuter de 1,3 à 2,0 % !
Cette étude vient accréditer les propos du professeur d’économie de l’Université de Fribourg, Reiner Eichenberger, que la NZZ (3) a reconnu comme étant l’« économiste le plus influent de Suisse », selon qui « l’utilité des accords bilatéraux est largement exagérée » et « l’immigration est nocive si on considère la croissance par habitant ».
Voilà qui confirme que le rapprochement de la Suisse avec l’Union européenne ne lui apporte que peu d’avantages. Ce qui n’est pas le cas en sens inverse : l’UE a enregistré un excédent commercial de 18 milliards de francs avec la Suisse.
Notes
(1) Près d’un million d’étrangers se sont installés en Suisse depuis 2007 grâce à la libre circulation. Soit 75 000 personnes par année, dont 50 000 issues des seuls pays de l’UE.
(2) Avril 2020 – https://buergerliche-politik.ch/…/08/StudieBilaterale_de.pdf
(3) Neue Zürcher Zeitung, quotidien considéré comme le journal suisse de référence. •
Article paru dans les colonnes du quotidien Présent.
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