Italie : un général en guerre contre le wokisme
par Camille Galic
« Quel score va atteindre Roberto Vannacci, choisi par Matteo Salvini pour représenter la Ligue dans deux provinces de la péninsule aux élections européennes, va-t-il faire le 9 juin ? »
Telle est actuellement la question qui passionne les Italiens… et divise les familles alors qu’en août dernier encore, ce brillant général, ancien commandant des troupes aéroportées puis des corps expéditionnaires italiens au Rwanda puis en Afghanistan avant de diriger l’Institut militaire de géographie, n’était connu que des initiés. Mais depuis a paru Il mondo a contrario (Le monde à l’envers), son livre publié à compte d’auteur et uniquement diffusé sur Amazon et autres sites vendeurs car les libraires traditionnels le repoussèrent avec horreur, mais qui ne s’en est pas moins vendu par le seul bouche-à-oreille à plus de 230 000 exemplaires en quelques semaines
Haine ou bon sens ?
Il faut dire que, dans ce « pamphlet haineux, profondément xénophobe et homophobe », comme le qualifient unanimes les canards enchaînés, le général de 54 ans, titulaire du prestigieux ordre du Mérite italien et membre de la Legion of Merit états-unienne, en appelle au retour du « bon sens » et dit tout haut ce que ses compatriotes pensent tout bas. Il estime ainsi que si le lobby LGBTQA+ a bien sûr le droit de vivre, il n’a pas celui de régenter la politique nationale en raison de ses intérêts particuliers, en exigeant par exemple la gestation par autrui. Il s’étonne que l’on parle tant des féminicides alors que les « commerçanticides » sont plus nombreux. Il voit dans l’écologisme une « pseudo religion » et dans la dictature wokiste un péril pour l’Occident. Il se dit aussi convaincu que — comme la francité — l’italianité est en train de se dissoudre dans la diversité résultant de la tsunamigration imposée autant par les instances européennes que par des « humanitaires » masochistes et traîtres à leur patrie et à leur peuple. Et, horresco referens, il salue en Benito Mussolini un « homme d’État ».
Le livre à peine disponible, Roberto Vannacci a été relevé de ses fonctions, mis sur la touche sans solde pendant onze mois et finalement démissionné d’office pour avoir « violé le principe de neutralité de l’armée » et exprimé des « opinions qui discréditent le ministère de la Défense et la Constitution », rien que ça. Aurait-il été aussi sévèrement sanctionné s’il avait au contraire prôné toujours plus d’inclusion de femmes, d’homosexuels et d’allogènes dans les forces armées et s’il avait soutenu la naturalisation de tous les clandestins qui défigurent et parfois ensanglantent la péninsule ?
Nota bene : la punition exemplaire infligée au « général félon », comme l’aurait appelé De Gaulle, a été décidée par le gouvernement de Georgia Meloni, présidente des Fratelli d’Italia, le ministre en charge de la Défense étant Guido Crosetto, également membre de ce parti dont Marine Le Pen semble vouloir se rapprocher alors que le Rassemblement national était et reste à notre connaissance l’allié historique de la Ligue au Parlement européen. Où devrait donc bientôt siéger le sulfureux Vannacci.
article paru sur le site du Nouveau Présent.