Bilan du mouvement nationaliste identitaire québécois depuis 2010

par Robert Marleau

Les groupes qui ont composé par le passé la mouvance nationaliste identitaire québécoise (Faction Nationaliste, 3^ème voie, Légion Nationale, Fédération des Québécois de souche, Atalante) provenaient essentiellement de la mouvance skinhead. Ils n’ont pas perduré, pour la grande majorité d’entre eux, en partie parce que certains de leurs membres étaient des individus douteux, violents, intimidateurs, avec des comportements irresponsables et parfois aussi alcooliques. Ces gens-là n’avaient aucune capacité de réflexion et d’analyse. Tout au plus ils voulaient de l’action et se montrer bien braves face aux adversaires politiques. Les bons éléments n’ont pas été en mesure de contrebalancer les mauvais en dépit de leurs bonnes actions et leur bonne volonté.

Pour ce qui est de la Fédération des Québecois de souche, la situation est assez différente, en ce sens que ce groupe a su rapidement sortir de la mouvance skinhead et rallier plus des gens, surtout des intellectuels de la droite nationale et conservatrice. La FQS s’est tournée vers la réflexion et le travail intellectuel, notamment avec la revue Le Harfang, tout en continuant l’activisme de terrain pendant plusieurs années. Cette organisation n’existe plus depuis quelques années et Le Harfang vient de publier son dernier numéro (cliquez ici). C’est bien malheureux, même si les raisons sont compréhensibles car la FQS et le Harfang ont su amener le militantisme nationaliste à un niveau très supérieur qui n’avait plus rien à voir avec le monde des skinheads.

Atalante s’est aussi démarquée de certains de ses prédécesseurs et le niveau de réflexion s’est bien développée, notamment avec le livre Saisir la foudre paru en 2018. Mais le harcèlement des antifascistes a sans aucun doute miné progressivement la détermination de bien des militant(e)s. De nos jours, il y a la Nouvelle Alliance formée en grande partie de militants jeunes qui sont nés après le référendum de 1995. Un côté BCBG bien assumé et des communiqués publiés dans un français impeccable font partie de son style et sont des éléments positifs. Leur site web est très intéressant ainsi que leurs autocollants et leurs affiches qui reflètent une volonté d’assumer l’héritage catholique du Québec. Sans somber dans l’archaïsme, Nouvelle Alliance ne renie pas notre histoire et se réclame des héros et des héroïnes qui ont bâti la Nouvelle-France et qui ont assuré notre survivance nationale suite à la conquête britannique.  Espérons que le harcèlement de certains milieux de gauche à leur égard ne saura triompher de leur détermination.

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