Biélorussie : Loukachenko réélu
par
L’ancien apparatchik soviétique Alexandre Loukachenko aurait obtenu à l’élection présidentielle biélorusse de dimanche, selon les résultats de deux sondages de sortie des urnes organisés par le pouvoir, entre 71 et 80 % des voix contre 7 à 10 % pour sa principale rivale Svetlana Tikhanovskaïa. L’annonce de ces résultats par les médias d’Etat a immédiatement suscité des manifestations dans plusieurs villes du pays, dont la capitale Minsk où les autorités avaient fait venir dans les jours précédant les élections des renforts de la milice et de l’armée. Bilan de la soirée électorale biélorusse : au moins un mort, de nombreux blessés et près de 170 arrestations.
Alexandre Loukachenko s’était fait élire président en 1994 en remportant très largement le deuxième tour de l’élection. Depuis, un deuxième tour n’a plus jamais été nécessaire pour des élections à la mode quasi soviétique régulièrement désavouées par l’OSCE. Cette fois, même la Russie a refusé d’envoyer ses observateurs en avançant le fait qu’ils avaient été invités au dernier moment par le pouvoir biélorusse et surtout que l’absence de mesures prises en Biélorussie contre la pandémie de Covid-19 leur ferait courir un risque trop grand. Du reste, il était possible de voter depuis le mardi 4 août pour ceux qui ne pourraient pas voter le dimanche 9, ce qui rendait difficile l’observation du déroulement de ces élections.
Pour connaître l’ampleur de la fraude attendue de la part des autorités biélorusses, l’opposition avait mis en place une plateforme internet où les électeurs pourraient envoyer une photo de leur bulletin de vote. Au 6 août, quelque 840 000 électeurs de ce pays de 9,5 millions d’habitants s’étaient déjà inscrits, mais l’accès au site était bloqué dans la journée de dimanche comme l’était l’accès aux médias internet et à la plupart des sites non gouvernementaux. Plusieurs journalistes, dont des correspondants de la télévision d’opposition Bielsat TV, émise depuis la Pologne voisine, ont en outre été arrêtés dans la journée de dimanche.
Les répressions avaient déjà commencé avant, puisque la responsable de la campagne électorale de Tikhanovskaïa avait elle aussi été arrêtée dans les jours précédant le scrutin. Tikhanovskaïa elle-même avait été empêchée de rassembler ses partisans dans la capitale par un pouvoir sans doute inquiet de la voir attirer des foules impressionnantes à chacun de ses meetings électoraux. Svetlana Tikhanovskaïa est l’épouse du blogueur Sergueï Tikhanovski emprisonné depuis le 29 mai pour « trouble à l’ordre public ». Plusieurs autres opposants ont ainsi, comme Tikhanovski, été empêchés de se présenter à cette élection présidentielle. Leurs épouses étaient aux côtés de Tikhanovskaïa dans cette campagne.
Le 28 juillet, les services biélorusses arrêtaient 32 mercenaires russes du Groupe Wagner, et Loukachenko dénonçait la présence en Biélorussie d’un groupe de 200 mercenaires envoyés par la Russie « pour déstabiliser la situation pendant la campagne présidentielle ». Les médias d’opposition biélorusses ont toutefois rapidement montré qu’il s’agissait très probablement d’une provocation organisée par le pouvoir dans le but de justifier de nouvelles répressions. Du reste, si Alexandre Loukachenko est pour Vladimir Poutine un partenaire souvent difficile, on imagine mal l’intérêt qu’aurait la Russie à lui faire perdre cette élection présidentielle au profit d’une opposition démocratique dont le regard est tourné vers l’ouest.
Article paru dans les colonnes du quotidien Présent.
EuroLibertés : toujours mieux vous ré-informer … GRÂCE À VOUS !
Ne financez pas le système ! Financez EuroLibertés !
EuroLibertés ré-informe parce qu’EuroLibertés est un média qui ne dépend ni du Système, ni des banques, ni des lobbies et qui est dégagé de tout politiquement correct.
Fort d’une audience grandissante avec 60 000 visiteurs uniques par mois, EuroLibertés est un acteur incontournable de dissection des politiques européennes menées dans les États européens membres ou non de l’Union européenne.
Ne bénéficiant d’aucune subvention, à la différence des médias du système, et intégralement animé par des bénévoles, EuroLibertés a néanmoins un coût qui englobe les frais de création et d’administration du site, les mailings de promotion et enfin les déplacements indispensables pour la réalisation d’interviews.
EuroLibertés est un organe de presse d’intérêt général. Chaque don ouvre droit à une déduction fiscale à hauteur de 66 %. À titre d’exemple, un don de 100 euros offre une déduction fiscale de 66 euros. Ainsi, votre don ne vous coûte en réalité que 34 euros.
Philippe Randa,
Directeur d’EuroLibertés.
Quatre solutions pour nous soutenir :
1 : Faire un don par virement bancaire
Titulaire du compte (Account Owner) : EURO LIBERTES
Domiciliation : CIC FOUESNANT
IBAN (International Bank Account Number) :
FR76 3004 7140 6700 0202 0390 185
BIC (Bank Identifier Code) : CMCIFRPP
2 : Faire un don par paypal (paiement sécurisé SSL)
Sur le site EuroLibertés (www.eurolibertes.com), en cliquant, vous serez alors redirigé vers le site de paiement en ligne PayPal. Transaction 100 % sécurisée.
3 : Faire un don par chèque bancaire à l’ordre d’EuroLibertés
à retourner à : EuroLibertés
BP 400 35 – 94271 Le Kremlin-Bicêtre cedex – France
4 : Faire un don par carte bancaire
Pour cela, téléphonez à Marie-France Marceau au 06 77 60 24 99