La propagande de l’OSAR (Organisation suisse d’aide aux réfugiés)
Sous le titre « Des faits plutôt que des mythes », l’Organisation suisse d’aide aux réfugiés (OSAR) publie une série de fiches thématiques hebdomadaires, en collaboration avec le Réseau suisse de jeunes chercheurs et chercheuses en études des migrations. « Les débats publics sur l’asile et la migration sont souvent empreints de mythes et d’opinions, sans que soit prise en considération la réalité des faits », nous dit l’OSAR, aussi publie-t-elle ces documents « afin de déconstruire ces mythes et éclairer le débat sur l’asile et la migration en fournissant des informations objectives ».
Si une partie de ces fiches sont en effet informatives, dans d’autres au contraire l’OSAR cultive le déni de la réalité et répand une propagande pro-migrants :
Ce document nous explique qu’il faut assister les réfugiés afin de les aider à atteindre une hypothétique indépendance financière.
Une procédure semée d’embûches pour les mineur-e-s non-accompagné-e-s
Pas un mot sur le problème des abus, c’est-à-dire des très nombreux majeurs qui mentent sur leur âge afin de bénificier des avantages réservés aux mineurs.
Requérant-e-s d’asile débouté-e-s en prison. Mais à quoi bon ?
(Wieso eigentlich – on pourrait aussi traduire : Pourquoi, au juste ?) Réponse évidente : la détention administrative sert à empêcher qu’un requérant débouté ne cherche à disparaître dans la nature pour éviter le renvoi. Eh bien non : le document censé « éclairer le débat en fournissant des informations objectives » n’aborde pas cet aspect. La question posée en titre n’était qu’une formule de rhétorique.
Les réfugié-e-s comme «chevaux de Troie» du terrorisme islamiste?
« l’écrasante majorité des individus ayant commis des attaques terroristes djihadistes en Europe depuis 2014 sont des immigrant-e-s de deuxième génération et des converti-e-s, le nombre de personnes issues du domaine de l’asile étant négligeable. » – Cette minorité « négligeable » a tout de même fait de nombreux morts si mes souvenirs sont bons. Il reste à espérer que les contrôles aux frontières se soient améliorés depuis 2015, maintenant que les combattants de l’EI cherchent à se transformer en pauvres réfugiés (menacés dans leur pays, forcément).
Une « clôture intelligente » sur une route déserte
« Les contrôles aux frontières, les opérations policières dans la région frontalière et la poursuite de la propagande anti-réfugiés ont été renforcés en Hongrie depuis une année. Cette attitude repose entièrement sur la peur d’une invasion d’étrangères et d’étrangers et vise, par tous les moyens, à empêcher les personnes en quête de protection de demander l’asile. Cet argent serait mieux dépensé s’il était versé en faveur de l’intégration. » (Photo : des migrants qui passent sous les barbelés.)
Rappelons que la clôture érigée par la Hongrie (maintenant imitée par d’autres pays) sert d’abord à empêcher l’immigration incontrôlée, par la frontière verte, et à protéger ainsi l’Union européenne et non seulement la Hongrie. D’autre part, il est douteux que les sommes consacrées à construire la clôture auraient suffi pour favoriser l’intégration des migrants.
L’interprétariat dans le domaine de l’asile n’est pas une question mineure
Ici, hélas, aucune raison de mettre en doute l’information fournie par la fiche : suite à la révision de la loi sur l’asile, il y aura un recours accru aux interprètes – dont il faudra payer le travail, et même la formation.
Retour sur la notion de passeur
Aimable dissertation sur le thème « Il y a aussi des passeurs gentils ». – Cela n’empêche pas qu’il faut lutter contre les passeurs criminels : ceux qui attendent que leur bateau soit surchargé sinon ce n’est pas assez rentable ; ceux qui cassent les prix les jours où la mer est dangereuse afin d’avoir tout de même des clients (c’est ainsi qu’est mort le petit Aylan) ; ceux qui forcent leurs clients à embarquer même par gros temps ; etc. Quant aux passeurs bien intentionnés, mais qui n’en agissent pas moins contre la loi (et contre l’intérêt de leur pays), l’article laisse entendre qu’ils seront peut-être réhabilités dans quelques décennies. Cette comparaison avec la deuxième guerre mondiale est trompeuse, car aujourd’hui la plupart des personnes voulant franchir illégalement les frontières sont de faux réfugiés.
Fiction européenne sur la réalité en Afghanistan
Le document rappelle que l’Afghanistan n’est pas un pays sûr en raison des nombreuses attaques des Talibans et de Daesh contre l’Etat (police, armée, justice) et contre des civils. L’Iran et le Pakistan ne s’acquittent pas de leurs obligations humanitaires et ils incitent ou forcent les réfugiés afghans à rentrer dans leur pays. – Mais est-il normal que ce soient l’Europe et la Suisse, à 6000 km de là, qui doivent prendre le relais ?
Une islamisation de la Suisse avec l’arrivée des réfugié-e-s?
(La photo à elle seule est déjà une manipulation)
« Dans le débat public, il est commun d’entendre que le nombre de musulman-e-s vivant en Suisse augmente fortement avec l’arrivée des réfugié-e-s. Dans les faits, ce discours surestime considérablement la proportion de musulman-e-s parmi les requérant-e-s d’asile, la part de l’asile par rapport à l’immigration totale et la proportion de musulman-e-s dans la population. » […] « Dans ce contexte, il n’est pas surprenant que la part de la population de confession musulmane en Suisse soit restée relativement stable depuis le début des années 2000 pour s’établir aujourd’hui autour de 4,9 %. Pour l’avenir, des projections tablent sur une proportion de 7,6 % de la population totale en 2050 compte tenu de l’immigration et de l’accroissement naturel. La perspective d’une «islamisation» de la Suisse en raison de l’arrivée de réfugié-e-s ne résiste donc pas à une analyse fondée sur des critères scientifiques. »
D’accord sur le fait que le risque d’islamisation est lié à l’immigration en général et non aux seuls réfugiés. L’OSAR se focalise sur les réfugiés (c’est son job), et nous sur les immigrants et les musulmans. Le nombre des enfants musulmans a déjà dépassé celui des enfants chrétiens dans des villes anglaises comme Birmingham (deuxième ville du pays), dans de nombeuses villes allemandes et dans les écoles primaires de la capitale autrichienne. La tendance va se poursuivre en raison de la plus forte natalité des musulmans et la Suisse sera concernée à son tour. Un article de 2014 signalait déjà les progrès de l’islamisation en Allemagne.
Cenator, 22 octobre 2017.
Article paru sur le site LesObservateurs.ch.
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