26 juillet 2022

Nous devons défendre Julian Assange

Par Philippe Joutier

Aux États-Unis la liberté de la presse est garantie par le premier amendement. Certes. Mais certaines libertés sont moins libres que d’autres.

175 ans de prison : c’est ce que risque Julian Assange s’il est extradé vers les États-Unis. En mars 2020 j’attirais déjà l’attention des lecteurs sur la situation de ce dissident, car il s’agit bien là d’un dissident en tout point comparable à ceux que le communisme liquidait.

Julian Assange, qui n’est pas américain mais australien a fondé en 2006 WikiLeaks. La subversion de Wikileaks c’est d’abord son cryptage. Inviolable, il protège les sources qui l’alimentent en documents classifiés énonçant au grand jour les actions tordues. En juillet 2010, WikiLeaks diffuse plus de 750 000 documents confidentiels démontrant la corruption, la tromperie et les crimes de guerre généralisés des autorités américaines et britanniques ainsi que de leurs alliés israéliens ou saoudiens au Moyen-Orient. Assange dénonce également ce système techno-algorithmique généralisé de surveillance et de manipulations qui organise un espionnage domestique massif et ambitionne la généralisation au monde entier de la morale et des valeurs nord-américaines.

Les États-Unis vont vouloir la peau de Julian Assange. L’accusation n’est rien de plus que celle de piratage informatique. Insuffisant. Pour trouver un motif d’extradition ils tentent d’abord une inculpation pour agression sexuelle avec la complicité de la Suède. Mais ça ne marche pas.

Les États-Unis ont alors l’audace, le 23 mai 2019, d’inculper Assange, journaliste australien d’investigation, pour… espionnage ! Ils ressortent du placard un outil : « L’espionnage Act de 1917 ». À l’origine, elle criminalisait l’opposition à la décision de Wilson d’impliquer les États-Unis dans la première Guerre mondiale.

Reporters sans frontières s’inquiétait de la fréquence inédite des procédures engagées par le gouvernement des États-Unis au titre de cette loi sur l’espionnage. Elle permet de réprimer toute contestation de l’action gouvernementale en la qualifiant d’atteinte à la sécurité des États-Unis.

Assange sollicite l’asile politique en Suisse, mais les États-Unis menacent la Suisse de représailles si la demande était acceptée et obtiennent son interdiction bancaire. Comme pour les amendes exorbitantes imposées de manière discrétionnaire aux entreprises étrangères qui ne se plient pas à leurs exigences (on se souvient des 90 millions de dollars infligés en 2015 à la BNP), les états unis jouent de leur force pour considérer comme légitime l’extraterritorialité de leurs lois qui rendent possible l’inculpation d’un citoyen non américain, agissant en dehors du territoire américain.

Assange se réfugie le 19 juin 2012 à l’ambassade de l’Équateur à Londres où il obtient l’asile politique. Il y restera littéralement assiégé pendant sept ans. Mais en avril 2019 le nouveau président équatorien, Lenin Moreno, sous la pression américaine, met fin à son asile politique. Immédiatement coffré par les Britanniques, Assange est incarcéré à la prison de haute sécurité de Belmarsh normalement dévolue aux criminels les plus violents et dont les conditions sont dénoncées par Amnesty International. Ipso facto, les États-Unis demandent son extradition. Le 4 janvier 2021, au grand dam des États-Unis et du gouvernement anglais, la justice britannique la refuse. Le motif tient à la santé mentale d’Assange fragilisée par le traitement infligé à Belmarsh. Mais il reste en prison.

Les États-Unis font immédiatement appel de la décision et redemandent l’extradition. Le 10 décembre 2021, revirement : la justice britannique accepte l’extradition, mais certains magistrats toussent tout de même un peu et le 24 janvier 2022 la Haute Cour de Londres autorise Julian Assange, à contester cette décision. Vain espoir, le 14 mars 2022 la Cour suprême du Royaume-Uni, saisie entretemps, suspend cette possibilité. Le 17 juin 2022, la ministre de l’Intérieur britannique Priti Patel approuve la demande d’extradition de Julian Assange. Nous en sommes là.

Comme le souligne Glenn Greenwald, écrivain politique et avocat : « La persécution d’Assange met en évidence l’imposture totale des sermons américains et britanniques sur la liberté, la démocratie et la presse libre. »

 

Notes

https://www.bvoltaire.fr/et-si-lon-defendait-julian-assange/

https://greenwald.substack.com/p/the-uks-decision-to-extradite-assange

https://rsf.org/fr/labus-despionage-act-est-nuisible-la-liberte-de-linformation

https://www.amnesty.org/fr/wp-content/uploads/sites/8/2021/06/eur450202002fr.pdf

https://www.lalibre.be/international/europe/2022/04/20/reporters-sans-frontieres-exige-la-liberation-de-julian-assange-L7CXASFHTNF4LIV2ERCEJDOITM/

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