Entretien avec Paul-Louis Beaujour
Propos recueillis par Fabrice Dutilleul.
« Patriote évidemment, héroïque cela va de soi,
plutôt réaliste qu’idéaliste, et certainement pas cynique,
car croyez le ou non, cet homme était un émotif ! »
En quelques mots, qui est Nathan Bedford Forrest ?
Nathan Bedford Forrest, c’était un fait déjà reconnu de son temps (et maintenant par presque tous les « spécialistes » de la Guerre Civile américaine) fut certainement l’un des plus grands – sinon le plus grand – des chefs de guerre de tout le conflit. Il fut le chef de la cavalerie confédérée, et par ses méthodes de combat innovantes (elles ont depuis fait école) et son pur instinct de guerrier, il ne perdit pratiquement jamais un combat, sauf quand il fut sous les ordres de supérieurs incompétents, et il y en eut malheureusement plus d’un chez les « Rebelles »…
Pour la postérité, il eut le (grand) tort de se battre du mauvais côté, celui des perdants, d’avoir eu un caractère disons… tempétueux, et d’avoir eu des antécédents professionnels plutôt incorrects, politiquement parlant.
Qu’est-ce qui le définit le plus : le patriotisme ? L’idéalisme ? Le cynisme ? L’héroïsme ?
Forrest était un guerrier à l’état pur. D’un courage frisant l’inconscience (il se retrouva plusieurs fois isolé, à se battre à 10 contre un), chargeant toujours à la tête de ses troupes, extrêmement exigeant envers lui-même comme envers ses hommes, détestant les lâches (il en abattit plus d’un !), les timorés, et… les officiers incompétents ! Donc, patriote évidemment, héroïque cela va de soi, plutôt réaliste qu’idéaliste, et certainement pas cynique, car croyez le ou non, cet homme était un émotif !
Est-il considéré aux États-Unis comme un maudit, lui aussi, pour avoir été « Marchand d’esclaves – Héros confédéré – Premier Grand Sorcier du Ku-Klux-Klan » ?
Tout dépend de la géographie ! Dans les anciens États du Nord, New York, Chicago, la Nouvelle Angleterre, etc., chez les Noirs, et chez les historiens « progressistes » et « corrects », Forrest est évidemment l’horreur absolue ! Mais ils ont tout de même du mal à nier ses qualités de tacticien et ses « exploits » militaires. Dans les anciens États du Sud, Louisiane, Géorgie, Mississipi, etc., chez les « petits » Blancs comme on les nomme avec mépris, et chez les historiens « objectifs » (il y en a plus aux USA qu’ici, sans aucun doute), malgré son passé de marchand d’esclaves, il demeure un héros, un symbole et une figure de l’Histoire incontournable. Il a toujours sa statue, indestructible selon la Constitution, à Selma, en Alabama et à Memphis, au Tennessee.
Après Jean Boissel, « maudit » de la Collaboration française, vous vous intéressez à un Nathan Bedford Forrest… Les damnés de l’Histoire vous sont-ils donc si fascinants ?
Ils sont « maudits » pour toute une frange d’« historiens » quasi-officiels, de « spécialistes » autoproclamés, d’universitaires gauchisants et verbeux, de professeurs d’extrême gauche et de médias incultes qui ont accaparé l’Histoire et ont décervelé notre peuple et notre jeunesse depuis plus de 70 ans. Même si nous ne représentons qu’une infime minorité en face de ces innombrables agents de la désinformation d’État systématique, nous devons, selon nos moyens (les miens sont… modestes), riposter, combattre, et apprendre à nos enfants ce que furent vraiment l’Histoire et les hommes. Donc, les « maudits » sont fascinants ? Non. Insultés, méprisés, dénigrés, oui. Tâchons de faire pencher la balance un tout petit peu de l’autre côté !
Nathan Bedford Forrest de Paul-Louis Beaujour, préface de Philippe Randa, éditions Déterna, collection « Documents pour l’Histoire », dirigée par Philippe Randa, 226 pages, 29 euros. Pour commander ce livre, cliquez ici.
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Philippe Randa,
Directeur d’EuroLibertés.