Consécration d’une chapelle à Lienz (Autriche)
Il y a soixante-dix ans, les autorités d’occupation britanniques ont livré par la force des milliers de Cosaques au pouvoir soviétique. Le livre de Nicolas Tolstoï Les victimes de Yalta indique un chiffre de 32 000 Cosaques arrivés au début de mai 1945 dans le nord de l’Italie et qui s’étaient rendus aux Anglais à Lienz, puis livrés par ces derniers aux autorités soviétiques.
L’historien autrichien, professeur de la Faculté d’archéologie de l’Université d’Innsbruck Harald Stadler, se basant sur les archives britanniques indique un chiffre de 22 à 25.000.
On considère qu’au cimetière des Cosaques dans le quartier de Peggetz à Lienz, 300 personnes sont enterrées dans 28 tombes. Mais des centaines se trouvent dans d’autres endroits et n’ont pas de tombes, s’étant noyés dans les eaux de la Drave et de la Mur. On ignore combien de cosaques ont été fusillés ou ont fini leur vie dans les camps soviétiques. Le mercredi 3 juin 2015 a eu lieu le pèlerinage des fidèles de l’Église orthodoxe russe hors-frontières à Judenburg, ville qui se trouvait à la limite des zones d’occupations britannique et soviétique. Là, un court office de requiem a été célébré sur les tombes des Cosaques qui ont péri alors qu’ils étaient livrés aux autorités soviétiques.
C’est précisément à cet endroit que, le 29 mai 1945, des camions militaires britanniques sont arrivés pour prendre à leur bord les officiers cosaques en leur faisant croire qu’il s’agissait de les amener à une «conférence » avec le commandement anglais.
Ensuite, à partir du 1er juin 1945, on fit venir des wagons dans lesquels on fit entrer des hommes de troupes, des femmes et des enfants. Le 3 juin 2015, une exposition dédiée aux Cosaques a été organisée dans la gare de Lienz.
La veille, en l’église catholique Saint-Antoine, située au centre de la ville et qui, en 1945, avait été mise à disposition des orthodoxes, le protodiacre Georges Kobro, de la cathédrale orthodoxe russe hors-frontières de Munich a donné une conférence sur les Cosaques. Mais l’événement principal de ces journées a eu lieu le 1er juin à Peggetz, où il y a 70 ans se trouvaient des casernes et des tentes du camp cosaque, tandis que n’a subsisté de nos jours que le petit cimetière cosaque. À partir des années 1960, chaque année en ce jour, se rassemblaient d’abord les cosaques rescapés, ensuite leurs enfants et petits enfants venant des différents endroits de la diaspora russe.
Cette année, pour le 70e anniversaire de ces événements tragiques, a été consacrée l’église édifiée sur le cimetière-mémorial. Celle-ci est dédiée à la Protection de la Mère de Dieu et au saint tsarévitch Alexis – la Mère de Dieu étant la protectrice des Cosaques et le tsarévitch Alexis étant le dernier ataman d’honneur de ceux-ci. L’église en bois a été construite par l’organisation autrichienne pour l’entretien des sépultures de guerre « Croix noire », avec les dons tant des habitants des lieux que d’autres pays, y compris la Russie.
C’est la commune de Lienz qui a offert le terrain attenant au cimetière, et le land du Tyrol a alloué 40 000 € pour la construction de l’édifice, tandis que des donateurs privés ont offert de 20 à 1000 €. En cinq ans, environ 170 donateurs ont contribué à cette œuvre.
L’organisation « Croix noire », a engagé des ingénieurs et des constructeurs d’Ukraine de l’Ouest pour édifier la chapelle en style russe. La consécration, puis la liturgie qui suivait, ont été présidées par deux archevêques de l’Église orthodoxe russe hors-frontières, Mgr Marc de Berlin et d’Allemagne et Mgr Michel de Genève et d’Europe occidentale. Pendant la liturgie, après la prière pour la paix en Ukraine, ont été élevées des demandes pour le repos des âmes « de tous ceux qui reposent ici, les Cosaques, hommes et femmes qui ont été tuées. »
En raison du grand nombre de fidèles rassemblés – plusieurs centaines – la chapelle elle-même a servi de sanctuaire. Un certain nombre de fidèles portaient les uniformes colorés cosaques. « Nous commémorons le 70ème anniversaire de l’extradition criminelle des Cosaques aux autorités soviétiques par les Anglais. La plus grande partie allait être fusillée.
On parle souvent des crimes de guerre des Allemands, mais on ne parle pas, par exemple, de ceux des Anglais. Il est temps d’en parler et de se rappeler qu’il s’agissait d’un crime terrible qui a été perpétré ici, en Autriche » a déclaré, dans une interview après la liturgie l’archevêque Marc.
Celui-ci a remercié les autorités autrichiennes pour avoir offert le terrain et apporté leur soutien à la construction de la chapelle. « 300 personnes, sont enterrées ici, mais une grande partie des Cosaques ont tout simplement été exterminés, ils sont morts dans les flots du fleuve. Il est important que nous nous rappelions toujours ces temps terribles » a-t-il ajouté.
Article traduit par le site Orthodoxie. L’information orthodoxe sur internet (source : pravmir.ru).
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