Thierry Baudet : Indispensables frontières
Thierry Baudet est écrivain et député au Parlement des Pays-Bas du parti Forum voor Democratie (Forum pour la Démocratie), qu’il dirige. Cette formation politique patriotique est donnée en forte progression dans les sondages. Il a publié divers ouvrages en néerlandais. Un d’entre eux a été traduit en français sous le titre Indispensables frontières. Pourquoi le supranationalisme et le multiculturalisme détruisent la démocratie.
Indispensables frontières
Thierry Baudet, défenseur de l’État-nation, estime que les frontières sont indispensables et que les tentatives de suppression de celles-ci auxquelles nous assistons depuis près de trois-quarts de siècle conduisent à une impasse. L’État-nation est attaqué d’en haut par le supranationalisme et d’en bas par le multiculturalisme. « Supranationalisme et multiculturalisme sapent la juridiction territoriale et la culture nationale de l’État-nation. Soutenus par la plupart des élites occidentales, ils découlent d’une vision radicale du futur. C’est la vision d’un monde où les frontières seraient effacées et la distinction entre « nous » et « eux » n’auraient plus cours. Qu’elles soient perçues comme causes de guerres, gênantes, inutiles ou trop étriquées, les frontières, qui marquent la fin d’une juridiction et indiquent le début d’une autre, la fin d’un mode de vie et le début d’un autre, sont consciemment détruites. »
Baudet estime que la démocratie représentative et l’État de droit ne peuvent exister que dans le cadre de l’État-nation, d’où l’importance des frontières. Il ajoute : « En outre, et aussi paradoxal que cela puisse paraître, je suggère que les avantages économiques et sociaux nés de la mondialisation ne se matérialiseront vraiment qu’à travers des États-nations puissants et souverains, tournés vers l’extérieur, pratiquant une étroite coopération entre eux et demeurant ouverts aux nouveaux arrivants. »
Pour Thierry Baudet, un État-nation puissant est seul capable d’intégrer les migrants et de mettre en place une réelle coopération internationale. Il est favorable à un nationalisme ouvert qu’il appelle nationalisme multiculturel et qu’il oppose tant au multiculturalisme qu’au nationalisme intolérant et fermé sur lui-même. Il écrit : « La coopération internationale que je soutiens, fondée sur des États-nations ayant des comptes à rendre, pourrait être appelée cosmopolitisme souverain – s’opposant au supranationalisme d’un côté, mais aussi au nationalisme autarcique. Les deux placent l’État-nation au cœur de l’ordre politique, tout en tenant compte des impératifs du monde moderne et internationalisé. »
L’ouvrage est divisé en trois parties intitulées respectivement : La naissance des frontières, Des frontières prises d’assaut et La nécessité des frontières.
Au sein de la première, Baudet analyse l’État-nation et avance l’idée que ses deux caractéristiques fondamentales sont la loyauté de sa population découlant d’un sentiment de cohésion nationale et la capacité de mettre en place un processus de décision centralisée, soit la nationalité et la souveraineté.
Dans la deuxième, il montre que les frontières ont été « asséchées » par le supranationalisme et le multiculturalisme au cours des dernières décennies. La troisième permet à l’auteur de démontrer que le multiculturalisme et le supranationalisme, qui font disparaître le sentiment de loyauté et remettent en cause la souveraineté centralisée, ne correspondent pas à la démocratie représentative ni aux formes de l’État de droit qui ne peuvent exister, selon lui, qu’à l’intérieur d’un État-nation.
Sources
Baudet Thierry, Indispensables frontières. Pourquoi le supranationalisme et le multiculturalisme détruisent la démocratie, préface de Pascal Bruckner, Éditions du Toucan, Paris, 2015. (Traduction de : De Aanval op de Natiestaat).
Vous avez aimé cet article ?
EuroLibertés n’est pas qu’un simple blog qui pourra se contenter ad vitam aeternam de bonnes volontés aussi dévouées soient elles… Sa promotion, son développement, sa gestion, les contacts avec les auteurs nécessitent une équipe de collaborateurs compétents et disponibles et donc des ressources financières, même si EuroLibertés n’a pas de vocation commerciale… C’est pourquoi, je lance un appel à nos lecteurs : NOUS AVONS BESOIN DE VOUS DÈS MAINTENANT car je doute que George Soros, David Rockefeller, la Carnegie Corporation, la Fondation Ford et autres Goldman-Sachs ne soient prêts à nous aider ; il faut dire qu’ils sont très sollicités par les medias institutionnels… et, comment dire, j’ai comme l’impression qu’EuroLibertés et eux, c’est assez incompatible !… En revanche, avec vous, chers lecteurs, je prends le pari contraire ! Trois solutions pour nous soutenir : cliquez ici.
Philippe Randa,
Directeur d’EuroLibertés.