L’inquiétant dérapage islamiste du président turc
par Francis Bergeron.
Samedi (28 février), le parti islamisant AKP, que dirige le président de la Turquie Recep Erdogan, tenait son congrès dans une ville du sud du pays. À la tribune, lui est présentée une fillette (8 ans, peut-être ?), habillée en uniforme des forces spéciales, les troupes d’élite. Elle porte un béret. La jeune demoiselle est très intimidée. Elle est au garde à vous, doit saluer le président, mais elle pleure.
Erdogan, s’adressant à la foule des militants, a alors cette phrase : « Si elle tombe en martyre et si Dieu le veut, elle sera recouverte du drapeau. Elle est prête à tout ». Le propos se voulait sans doute émouvant, militant, un brin humoristique, sans doute. Mais dans le contexte du développement de l’islamisme, dans le contexte d’un grand pays à la fois européen et oriental, de plus en plus sensible aux sirènes extrémistes, cette petite phrase fait froid dans le dos. Elle renvoie bien évidemment aux images de ces enfants envoyés à la mort, une ceinture d’explosifs autour de la taille.
Si elle n’a guère choqué en Turquie même, la « petite phrase » a rapidement fait le tour de la planète, avec sa part d’exagérations et de déformations. Sud-Ouest, RTL, Le Figaro, L Point etc. ont prétendu qu’Erdogan avait incité la fillette à mourir en martyre. C’est inexact. Mais le simple fait qu’il ait pu évoquer cette perspective, à la vue de cette enfant en larmes, est évidemment inquiétant.
Erdogan a une bonne tête d’occidental, avec sa moustache blanche, ses costumes impeccables, sa silhouette plutôt moderne. Il est populaire dans son parti et au-delà, car il unifie deux courants historiquement antagonistes : un courant nationaliste, qui renoue avec le patriotisme ombrageux, autocratique et violent d’un Ataturc, et un courant islamiste, habituellement plus sensible à l’oumma, la communauté des croyants, qui, elle, ne connait d’autres frontières que celles du monde islamique.
« Dieu et la patrie ». L’expression ferait ricaner les beaux esprits, en France. Pour les Turcs, ces mots résument ce à quoi ils croient. Nous serions mal placés pour le leur reprocher si ces valeurs n’étaient pas prétexte à une politique hégémonique de moins en moins discrète.
Renouant avec des pratiques qui ont abouti au génocide des Arméniens, en 1915, Erdogan a lancé une croisade contre les Kurdes, ce peuple qui, comme les Basques, est réparti sur plusieurs pays. Entrées en Syrie pour – officiellement – combattre Daesh, les troupes turques ont rapidement tourné leurs armes contre ces zones libérées de l’emprise de Daesh. « Chef, envoyez-nous à Afrin ! » hurlaient les militants de l’AKP, samedi. Afrin, c’est précisément cette zone passée sous le contrôle des milices kurdes, après en avoir chassé les partisans de Daesh, dans le cadre de la coalition pilotée par les Etats-Unis. Mais Erdogan, par crainte que s’y constitue un sanctuaire d’où partiraient des raids et de la propagande indépendantiste en direction du Kurdistan kurde, a fait de l’écrasement de ce fief sa priorité.
Une hypothèse qui fait horreur à tous
L’Occident se tait. Le président Macron a certes appelé M. Erdogan lundi pour le mettre en garde contre le risque d’une déflagration régionale, mais Erdogan n’en fait qu’à sa tête.
Il y a quinze ans à peine, la classe politique européenne ne jurait que par l’idée d’une intégration rapide de la Turquie dans la Communauté européenne, et ceux qui exprimaient des réticences étaient montrés du doigt. Aujourd’hui cette hypothèse fait horreur à tous.
Article paru dans les colonnes du quotidien Présent.
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